La guerre civile

Dans l'esprit des dirigeants bolcheviques, la victoire de la révolution russe n'est qu'un prélude à l'aboutissement des révolutions socialistes en Europe occidentale. Or aucune révolution ne vient les soutenir et bientôt il doivent faire face à une guerre civile qui les oppose aux troupes blanches et à leur tentative de restaurer le tsarisme. L'intervention des puissances étrangères -les alliés de la Grande guerre soutiennent financièrement et militairement la coalition anti-soviétique-, les mouvements d'indépendance nationale, la guerre contre la Pologne et la formation d'une guérilla paysanne compliquent encore le conflit. Pour faire face aux exigences de l'état de guerre le nouveau régime instaure une dictature appelée « communisme de guerre » et crée l'Armée rouge. Improvisée en février 1918, cette dernière est en position de force à la fin de l'années 1919 et contrôle les principaux centres industriels du pays, sous l'impulsion de Trotsky. Les troupes blanches, quant à elles, conjuguent dissensions et erreurs. Elles abolissent ainsi le décret sur la terre dans les zones qu'elles contrôlent, refusent d'accorder leur autonomie aux peuples qui la réclament et s'appuient sur la présence des armées étrangères mal ressenties par la population. L'Armée rouge s'impose. En 1919, les Alliés évacuent la Russie. En 1920, les préliminaires de Riga mettent fin à la guerre Russo-Polonaise. La victoire bolchevique témoigne autant de l'ampleur des espoirs suscités par la révolution dans la population urbaine et des capacités de mobilisation du nouveau régime que de la faiblesse des propositions politiques des contre révolutionnaires. La révolution est sauve. Mais le pays sort exsangue du conflit, le nombre des victimes est évalué entre 2 et 7 millions.