La musique du XVIIIe siècle et ses changements.
Publié le 26/04/2011
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1. Une place importante dans la vie culturelle : A la mort de Bach en 1750, la musique est de plus en plus composée comme un art à part, ayant une esthétique et culture unique. C’est durant cette époque que l’on va aussi s’apercevoir que la musique est un phénomène d’importance sociale et où les débuts de la critique musicale est un évènement essentiel de cette nouvelle conception. Effectivement, on remarque dans des ouvrages sur la musique, des comparaisons, des polémiques et des querelles concernant des sujets de caractère général comme par exemple sur des questions d'harmonie et de mélodie, des jugements portés sur une œuvre musicale particulière ou sur l’art d’un compositeur commencent à être exprimés un peu partout. On peut lire les premières critiques à Londres, dans les journaux The Spectator et The Guardian, puis aussi à Paris, dans le Mercure galant. Le musicien allemand, John Mattheson est influencé par cela et rédige lui aussi des critiques, comme sa revue Critica Musica. En effet, ses écrits et ceux d’autres auteurs sous de nombreux périodiques, dictionnaires, ouvrages biographiques traités d’interprétation, placent alors l’Allemagne au premier rang en matière de littérature musicale. Les foyers principaux se trouvent tout d’abord dans les grandes villes de Hambourg et Leipzig, et avec l’accession de Frédéric le Grand au trône de Prusse en 1740, Berlin prend de plus en plus d’importance. Ainsi la cour passe immédiatement commande d’un nouvel Opéra et Carl Heinrich Graun, le Kapellmeister de la cour (personne chargée de composer de la musique) est envoyé en Italie pour recruter de nouveaux chanteurs. Ainsi, le nouveau climat intellectuel et philosophique crée par Frédéric fait de Berlin, le plus important centre de critiques et de théories musicales en Allemagne, grâce surtout aux travaux publiés par Marpug, ami de Voltaire. La musique passe donc en quelque sorte de la position d’un ornement secondaire dans la vie de l’élite sociale et d’un instrument du culte, de la fête et du cérémonial, au statut d’un élément important de la vie culturelle. De plus, la naissance et le développement de l’opéra vont contribuer à des contacts plus suivis entre musiciens et poètes, ainsi qu’à une conception plus humaniste de la musique. Le musicien commence alors à être traité de moins en moins comme un artisan ce qui contribue aussi au changement et à l’amélioration de sa situation et de sa considération sociale. C’est pourquoi nous allons aborder la deuxième partie sur la formation d’un public bourgeois.
2. Un public bourgeois : Au XVIIIème siècle, parallèlement à la vie musicale de la cour et aux salons aristocratiques, se développe une nouvelle vie musicale dans la bourgeoisie, classe sociale qui jouit alors d'une prospérité économique considérable. Malgré la présence des plus grands compositeurs comme Haendel en Angleterre et Bach en Allemagne, qui donnent du prestige à la musique de cour, l’art monarchique connaît sa décadence à partir de 1750. En effet, le musicien n’est plus vu comme un artisan mais plus comme un artiste, ainsi le rôle et la fonction du mécénat commencent à décliner. Les compositeurs n’ont plus systématiquement recours à la dédicace pour obtenir des aides financières de la part d’un mécène, ils écrivent beaucoup moins exclusivement pour des résidences princières ou aristocratiques et s’adressent plus à des amateurs et connaisseurs, ainsi ils dépendent de moins en moins de nobles patrons. Le sort du musicien et de son œuvre sont décidés de plus en plus directement aux concerts publics. La fréquence des concerts et des représentations d’opéras grandissent avec la croissance des champs de diffusion musicale. Ce nouveau facteur social qui est l’édition musicale, offre au compositeur une situation économique plus indépendante que celle relevant du service de l’aristocratie. La mobilité de la profession musicale devient donc plus importante. De plus, la lutte de la bourgeoisie contre l’aristocratie et l’absolutisme se manifeste aussi sur le plan culturel, comme avec l’implantation de la musique dans les lieux qu’auparavant elle a peu fréquentée. On assiste ainsi à un grand développement des concerts privés, de la pratique de l’amateurisme musical (car la musique devient peu à peu une exigence sociale et un signe distinctif de la famille bourgeoise et par exemple l’étude du piano pour les filles est un signe de bonne éducation), et aussi à la naissance de la salle de concerts comme le Collegium Musicum à Leipzig, la Tonkünstler-Societät à Vienne ou encore le Concert Spirituel à Paris. On passe ainsi d’une domination d’une culture musicale de cour à celle d’une culture musicale plus complexe, plus ouverte et plus adaptée à la classe moyenne. Toutefois le public bourgeois est loin d’être aussi instruit et raffiné en matière de culture musicale que le public aristocrate, il faut alors s’y adapter et c’est pourquoi nous allons aborder en dernier lieu, la naissance d’un nouveau langage musical.
3. Création d’un nouveau langage, style musical Musicalement, ce nouveau style se traduit tout d’abord par la simplification de l’écriture, la primauté donnée à la mélodie sur l’harmonie et sur la polyphonie, ainsi que la subjectivité des sentiments. C’est la naissance du classicisme. En effet, la mélodie s'impose comme l'élément essentiel pour produire une musique qui soit" belle, émouvante, pénétrante et noble". Pendant la seconde moitié du XVIIIème siècle, la conception mélodique évolue, ainsi on préfère une conception plus courte et fragmentée aux longues phrases mélodiques. Le nouvel usage de la tonalité, est alors un moyen de parvenir à cet effet. Vienne en Autriche, est depuis quelques temps réputée pour ses centres d’enseignements et de culture, ainsi au XVIIIème siècle elle est une des capitales musicales des pays germaniques et de nombreux compositeurs et musiciens partent de chez eux pour Vienne car elle représente le meilleur moyen de réussir, tel est le cas de Beethoven où il va alors rencontrer furtivement Mozart mais surtout Haydn. Au XVIIIème siècle toute musique commence et finit dans la même tonalité, appelée tonalité principale ou tonique, ainsi les trois grands « classique viennois « Haydn, Mozart et Beethoven vont révolutionner le monde de la musique. Cette révolution consiste à articuler dramatiquement le passage de la tonique à la dominante ainsi que le retour à la tonique, et donc à donner une impression tripartite et non plus bipartite au morceau. C’est ce qu’on va appeler, la forme sonate, une structure musicale en trois parties, avec tout d’abord l’exposition avec un thème joué en tonique et un autre en dominante, le contraste des deux parties crée alors une tension, puis nous avons le développement qui exploite cette tension en mélangeant les deux thèmes de l’exposition dans différentes tonalités, puis nous avons en troisième partie, la réexposition où les deux thèmes sont en tonique. De plus, ses trois compositeurs opèrent à la distinction entre la musique de chambre, dans laquelle un seul instrument joue chaque partie, et la musique symphonique, où plusieurs instruments jouent chaque partie. En musique de chambre, les compositeurs se mettent à différencier plusieurs moyens d’expression comme le quatuor à cordes, le trio à cordes et la sonate pour clavier avec le violon. Pour l’orchestre, les compositeurs écrivent, outre des symphonies, des concertos pour instrument soliste et orchestre. Ils font de la musique instrumentale l’égale de la musique vocale et assurent à la musique germanique la prédominance.
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