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La Religion Chez Kant

Publié le 16/01/2011

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religion

Dans le texte étudié, Kant oppose les notions de religion naturelle, et de religion des églises. Pour lui, la religion naturelle « ne contient que des lois «, et est donc tant rationnelle qu'universelle, puisque ces lois peuvent être appliquées dans toutes les parties du monde, sans tenir compte des frontières, comme les lois mathématiques, par exemple. Au contraire, l'église a instauré des règles liées à la divinité, des règles considérées par Kant d' « arbitraires et contingentes «, donc dogmatiques. Ainsi, il explique que les églises devraient prendre pour modèle la religion, afin de ne pas tomber dans une « illusion religieuse « et donc de sombrer dans ce qu'il appelle un « faux culte «. Mais comment l'auteur oppose-t-il ces deux notions dans ce texte ? Dans un premier temps, nous verrons que pour lui, la religion est essentielle ; et ensuite que ce qu'il appelle la « foi statutaire « constitue un « faux culte «.

 

La « vraie et unique religion «, définie au début du texte, est celle qui ne contient que des lois, donc qui est universelle, et opposé au « faux culte « défini à la fin.

Ce qui semble pour Kant être la « vraie […] religion « est une religion faite de lois morales, comme les différents commandements, par exemple. Le sixième commandement est « tu ne tueras point «, et le huitième « tu ne voleras point «. Ainsi, pour Kant, croire à cette religion, c'est être moral, puisque les commandements sont les retranscriptions de la parole de Dieu.

Kant semble considérer la religion comme essentielle, notamment lorsqu'il dit que « les principes pratiques […] sont une nécessité inconditionnée «, c'est à dire que la nécessité des principes pratiques de la religion moral n'admettent aucune condition.

Il semble considérer la religion comme étant naturelle, puisqu'il n'envisage à aucun moment, dans l'extrait, l'athéisme. Il parle de la religion morale universelle, qui semble libérer les hommes, puisqu'elle s'oppose en cela au dogmatisme, qui les aliène, car ils doivent suivre, sans penser, ce qui est interprété par d'autres. Les hommes agissent don au contraire de ce que Dieu voudrait, (comme Kant le montre lorsqu'il dit: « un faux culte, c'est à dire une prétendue adoration de Dieu qui est en réalité un acte contraire au culte véritable exigé par Dieu «), en se soumettant au dogmatisme, à ce qu'il appelle « l'illusion religieuse «.

Kant distingue donc deux sortes de religions à part entières. Celle qui, pour lui, est bénéfique, c'est à dire qui libère les hommes, la « vraie et unique religion «, puisqu'elle n'est a faire « que de lois et ne contient que des principes pratiques «, c'est à dire qu'elle ne nécessite pas de « théorie « comme peut l'être la messe, ou le baptême, mais qu'elle n'est faite que d'éléments à accomplir par chacun, de son propre chef, chaque jour. De l'autre côté, il y a l'église. L'église impose des règles que le pur jugement moral considère comme « arbitraires et contingentes «, puisqu'elles ont été créées de toutes pièces par les hommes, comme les canonisations, ou la résurrection du Christ.

 

 

Ce que Kant appelle la « foi statutaire « est une croyance qui est liée à des statuts, comme par exemple, dans la religion chrétienne, les évêques, les curés, ou le pape. La foi des églises est donc hiérarchisée, ce que Kant dénonce lorsqu'il dit « cette fois statutaire […] ne peut renfermer l'universelle religion du monde «. Ainsi Kant exprime le caractère artificiel de cette foi, puisque pour lui, la religion se doit d'être naturelle, ce qui fait de la foi des églises une « illusion religieuse «. Le « faux culte « est donc l'oubli des principes moraux au profit des dogmes, et faire de ces dogmes « la condition suprême pour que l'homme soit agréable à Dieu «, ce qui constituerait une fausse interprétation de Dieu.

De plus, il explique que se conformer à ces dogmes est inutile, notamment quand il explique que :  «  faire […] cette foi statutaire […] essentielle pour le service de Dieu […] et s'y conformer constitue un faux culte «, c'est à dire que faire de la foi des églises le centre du rapport de l'homme à Dieu fait que l'homme se trompe de voie dans sa manière d'adorer Dieu. Il explique aussi que cette conformation au « faux culte « devient une « prétendue adoration «, et est en réalité un « acte contraire au culte véritable exigé par Dieu «.

Kant expose dans sa vision ce qu'on pourrait appeler une fausse religion, ou une manière érronée d'adorer Dieu. Il illustre cette vision en parlant des églises, qu'on pourrait généraliser en parlant de l'Église, car il parle ici de la religion chrétienne, la religion la plus répandue dans le monde à cette époque.

 

Nous avons donc vu que Kant, dans cet extrait, opposait 2 notions fondamentales de la foi. D'un côté, il y a la foi morale, universelle, naturelle et libératrice, que chaque homme possède en lui, et qu'il exploite donc, consciemment ou non. De l'autre, une foi aliénante, fausse et artificielle, qui constitue une majorité de la croyance religieuse de cette époque. On peut ainsi opposer la vision religieuse de Kant à celle de Pascal, puisque pour ce dernier, la foi n'est pas l'affaire de la raison, ou de la morale, mais de celle du cœur.

 

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