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RELIGION DANS LES LIMITES DE LA SIMPLE RAISON (La) d’Emmaruel Kant

Publié le 13/10/2015

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RELIGION DANS LES LIMITES DE LA SIMPLE RAISON (La) 

 

 

 

Œuvre d’Emmaruel Kant (1724-1804), publiée

 

en 1793. Elle se propose de distinguer, à l’intérieur de la religion, les éléments d’une foi morale purement rationnelle, qui en constitue le sens, des éléments révélés, cultuels, et de montrer la nature des rapports qui les lient. Après avoir défini la nature morale de l’homme comme ce fond subjectif, originel, impénétrable, préexistant aux actions individuelles, mais non déterminé par des causes physiques, en vertu duquel l’homrne se fixe une règle fondamentale de conduite, Kant découvre en elle une disposition au bien, qui trouve son expression la plus parfaite dans l’adoption de la loi morale comme critère absolu, mais aussi un penchant au mal, qui consiste non pas dans les inclinations sensibles, en elles-mêmes innocentes, mais îans la tendance à établir entre le mobile sensible et le mobile moral un rapport inverse à celui de l’ordre éthique, en subordonnant le second au premier. L’origine de ce mal est incompréhensible, puisqu’on ne saurait l’attribuer, ni à .'hérédité des premiers ancêtres, ni à aucune autre cause temporelle, mais seulement à notre liberté même, sans laquelle il ne saurait nous être reproché. Non moins incompréhensible est la possibilité de rétablir en nous la disposition au bien, qu’il nous faut admettre, puisque la loi morale nous en donne l’ordre impératif. Nous ne pouvons l’atteindre que par nous-mêmes, en vertu d’une révolution intérieure, véritable renaissance, où l’homme est soutenu par le sentiment de la noblesse de sa destination morale. Seules les religions impures font dépendre la conversion et le redressement progressif de la conduite qui en résulte, d’un Dieu dispensateur de « faveurs >> ; la religion morale au contraire pose l’effort personnel comme condition première d’une aide d’en haut, la grâce, nécessaire à suppléer à la faiblesse de l’homme. Dans la vie sensible, comme l’homme ne peut que se rapprocher graduellement de l’ideal du bien sans jamais l’atteindre, la lutte entre le principe du mal et celui du bien ne cesse jamais. Elle est représentée dans l’Écri-ture comme l’histoire d’une lutte entre deux principes extérieurs à l’homme. La théocratie judaïque ne connut que des lois du culte et des mœurs sans rapport avec l’intériorité de l’intention morale ; mais, avec l’apparition de Jésus-Christ, le principe du bien s’incarne parfaitement en un homme réel, modèle de tous les autres. Ainsi Kant découvre au Nouveau Testament un sens qui s’accorde avec la religion morale enseignée par la raison. L’acquisition du bien suprême, fin morale ultime, suppose la constitution d’une société éthique « fondée par et pour les lois de la vertu >, qui s’étendrait progressivement à tout le genre humain. Dieu seul peut être le législateur d’une telle communauté, étant donné qu’en elle tous les devoirs fondés sur le commandement de la raison doivent pouvoir être représentés comme les commandements de 

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