La révolution russe de 1905 (Histoire)

Nicolas II, timide et indécis, subissant l'influence de son entourage (Pobiedonotsev, l'impératrice), n'a d'abord fait que suivre la politique de son père. En 1905, il est en présence d'une crise profonde qui le déconcerte. La défaite subie dans la guerre contre le Japon surexcite l'opposition révolutionnaire (surtout universitaire) et l'opposition libérale (bourgeois des zemstvos). Dès 1904, cette derniè.re établit, dans le cadre des zemstvos, un programme de réformes. Après une acceptation de principe, Nicolas II tarde à en venir aux réalisations, et la troupe tire sur les manifestants à, Saint-Pétersbourg : c'est le dimanche rouge, 22 janvier 1905, qui entraîne une série de grèves et de mutineries. Les ouvriers s'organisent, et des Soviets (conseils) apparaissent en m.ai 1905. En octobre 1905, le tsar accorde la réunion d'une assemblée élue, une « Douma ». Mais le Gouvernement russe veut se borner à des réformes de détail sans rien céder sur le principe absolutiste. Aussi adopte-t-il un régime électoral de plus en plus sévère, pour avoir une assemblée à sa dévotion. La première Douma (mars-juillet 1906), élue selon un système assez large, est dissoute pour avoir réclamé l'institution du régime parlementaire. La seconde Douma (mars-juin 19o7), élue selon le même système, mais sous la pression officielle, est dissoute pour avoir présenté la même revendication. La troisième Douma (1908-1912), élue selon un régime censitaire sévère, est docile et laisse le ministre Stolypine compléter la réforme agraire. Depuis 1881, la Russie a acquis sans doute une réelle puissance économique, mais, en dépit de l'absolutisme officiel, le malaise politique et social est certain. Aussi la force réelle de la Russie est-elle assez mystérieuse.