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L'attaque de la caserne Moncada par Fidel Castro.

Publié le 14/04/2013

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L'attaque de la caserne Moncada par Fidel Castro. Fidel Castro est arrêté quelques jours près l'échec de l'attaque de la caserne de Moncada (26 juillet 1953). Ayant échappé de peu à une exécution sommaire, il assure luimême sa défense. Le 16 octobre, il prononce son plaidoyer, « l'Histoire m'acquittera «. Affirmant que, malgré quelques erreurs tactiques, seule la faim, terrible ennemie, a eu raison de son commando, il insiste sur l'idée, hautement provocatrice pour un homme dans sa posture, d'un patriotisme antidictatorial téméraire et voué à vaincre -- en somme, d'une révolution inéluctable. L'Histoire m'acquittera, plaidoyer de Fidel Castro devant la justice le 16 octobre 1953 (extrait) Le gouvernement a dit lui-même que la précision et la perfection avec lesquelles l'attaque fut menée, laissaient supposer que des experts en avaient élaboré le plan. Rien de plus absurde. Le plan fut tracé par un groupe de jeunes gens dont aucun ne possédait une expérience militaire. [...] La moitié sont morts, et en juste hommage à leur mémoire je dois dire qu'ils n'étaient nullement des experts militaires, mais qu'ils avaient suffisamment de patriotisme pour, à armes égales, administrer une majestueuse volée à tous les généraux du 10 mars réunis, qui, eux, ne sont ni militaires, ni patriotes [...]. La tâche la plus difficile fut d'organiser et de mobiliser les hommes, de se procurer des armes, sous un régime de répression [...]. La mobilisation finale des hommes, venus dans la province de Santiago des coins les plus reculés de l'île, s'effectua avec une admirable précision et dans le secret le plus absolu. Il est vrai également que l'attaque fut réalisée avec une magnifique coordination. Elle commença simultanément à 5 heures 15 à Bayamo et à Santiago de Cuba, et les bâtiments qui se trouvaient dans les environs de la caserne tombèrent un à un entre nos mains avec l'exactitude minutieuse qui avait été prévue. Mais pour me tenir à la plus stricte vérité et quitte à diminuer notre mérite, je vais révéler ici pour la première fois un autre fait qui nous fut fatal : la moitié de nos forces, de loin la mieux armée, s'égara, à la suite d'une erreur lamentable, à l'entrée de la ville et nous fit défaut au moment décisif [...]. Lorsque je me rendis compte que tous les efforts pour s'emparer de la caserne étaient vains, je donnai l'ordre à nos hommes de se retirer par groupe de huit à dix [...]. Nos pertes dans le combat furent insignifiantes ; 95.p.100 de nos morts furent victimes des sévices cruels qu'on leur infligea par la suite [...]. Tous les jours au petit matin, des groupes d'hommes étaient conduits en voiture de la caserne vers Siboney, La Mava, Songo et autres localités, où on les faisait descendre bâillonnés et les mains liées, déjà défigurés par la torture, pour les tuer dans ces parages solitaires. Ensuite on laissait entendre qu'ils étaient morts au cours d'engagements avec l'armée [...]. Nos plans prévoyaient en cas d'échec dans l'attaque de la Moncada, la poursuite de la lutte dans les montagnes. Je rassemblai une fois de plus à Siboney le tiers de nos forces. Mais nombre de nos hommes étaient démoralisés. Vingt d'entre eux décidèrent de se rendre. Les autres, soit 18 hommes, me suivirent à la montagne avec les armes et les munitions qui restaient. Nous ne connaissions pas du tout le terrain. Pendant une semaine nous occupâmes les hauteurs de la Cordillère de la Gran Piedra, tandis que l'armée tenait les vallées. Nous ne pouvions pas descendre et eux ne se décidaient pas à monter. C'est la faim et la soif, et non les armes, qui eurent raison de notre dernière résistance. [...] Source : Merlier (M.), les Étapes de la Révolution cubaine, Paris, François Maspero, 1964. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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