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Le désir

Publié le 30/01/2011

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II- Que faire de nos désirs ?

 

1-      Satisfaire tous nos désirs (texte extrait du Gorgias de Platon)

Dans cet extrait du Gorgias de Platon, on relève deux attitudes (celle de Callicès et celle de Socrate) face au désir qui renvoient à deux conceptions du bonheur, de la vie heureuse.

 

a)      Position de Calliclès (plaisir condition du bonheur)

Le bonheur consiste à s’adonner à tous les plaisirs. Car celui qui règle sa conduite selon la raison, ne fait pas ce qu’il veut et se refuse à certaines désirs ou plaisirs, et en ce sens celui-ci est un lâche. Car il n’a pas le courage d’assumer ses désirs, et de les réaliser. Plus encore selon Calliclès, l’idée selon laquelle il ne faut pas satisfaire ses désirs car cela rend malheureux est un argument qu’utilise les hommes qui n’ont pas le courage de satisfaire leurs désirs, et notamment les hommes tempérants. C’est la raison pour laquelle ces hommes sont qualifiés de lâches. Selon Calliclès l’idéal de l’homme est de toujours désirer : donner satisfaction à tous nos désirs sans restriction, c’est en cela que réside le bonheur. Car qui souhaiterait une vie dans laquelle on n’aurait aucune expérience agréable ?

La vie que prône Socrate, celle du tempérant, est une vie de malheur, c’est la vie d’une pierre ou d’un mort. Car selon Calliclès il n’y a aucune satisfaction dans le repos. Ainsi, l’homme tempérant qui ne se laisse pas aller à tous les plaisirs est comme une pierre, il ne ressent rien.

Par ailleurs, le désir est ici condition de possibilité de la vie, sans désir l’homme ne serait rien, la vie ne mériterait pas d’être vécu : car il ne peut y avoir de bonheur sans plaisir et sans désir.

Calliclès prône l’intensité de la jouissance contre l’engourdissement d’une vie faite de satisfactions tant paisibles que prévisibles.

 

b)      Position de Socrate (opposition bonheur/plaisir)

Le bonheur consiste dans la tempérance (vertu caractéristique du sage, consistant à avoir une attitude correcte, mesurée, modérée face aux désirs, aux passions, aux plaisirs). La vie bonne qui mérité vraiment d’être choisie, est une vie dans laquelle on se commande soi-même. Tout comme dans la Cité il y a des lois auxquelles on doit obéir, dans la conduite de la vie, on doit obéir à la raison. Il ne faut donc pas se laisser aller à tous ses désirs mais les réprimer. C’est la raison pour laquelle les lois morales, politiques existent.

 

Selon Socrate, la thèse de Calliclès est contradictoire car elle contredit la définition même du bonheur (repose, tranquillité). Cette contradiction est mise en lumière par la métaphore du tonneau percé : l’homme de plaisir est toujours insatisfait, insatiable. Il ressemble à un tonneau percé, comment donc pourrait-il être heureux si il n’est jamais satisfait ? Si nous sommes condamnés à désirer continuellement et à l’agitation, comment atteindre la sérénité, c’est-à-dire pour la philosophie antique, le bonheur ?

Selon Socrate, la vie que nous propose Calliclès est une vie où on est condamné à manquer de tout sans arrêt. Calliclès ne sera jamais heureux, car le désir est manque, et le manque souffrance. La recherche acharnée de tous les plaisirs possibles au lieu de nous rendre heureux et satisfaits risque perpétuellement de nous rendre malheureux, car une telle conduite de vie implique par le désir de nouveaux manques et de nouvelles insatisfactions.

 

 

Néanmoins, cette métaphore du tonneau des Danaïdes n’est pas à interpréter seulement comme le signe d’une misère ou d’un mal, mais comme une situation intermédiaire, entre l’ignorance et la sagesse, l’indigence et l’opulence où la conscience d’un manque apparaît comme la condition de toute activité.

 

 

2-      Maîtriser ses désirs

La question est de savoir à quoi mène une vie toute entière vouée à sa procurer et à satisfaire tous les plaisirs. Cela mène t-il au bonheur ? Est-ce un idéal de vie possible, voir même l’idéal de vie en soi ?

 

Epicure est célèbre pour avoir refusé cette opposition entre plaisir et bonheur, professant que seul le plaisir peut donner au bonheur un contenu adéquat. Certes, il ne s’agit nullement de rechercher n’importe quel plaisir n’importe comment. En effet, chez Epicure, les désirs font l’objet d’une évaluation, d’un contrôle ou d’une maîtrise qui constitue proprement la sagesse : la maîtrise des désirs ne peut aller sans l’exercice du jugement.

L’idée même de sagesse semble trouver son origine et sa justification dans cette puissance qu’est le désir, puissance qu’il est nécessaire de contrôler et de connaître pour parvenir à la sagesse et au bonheur.

Si le désir est à la fois un manque et la recherche d’un bien ou d’un plaisir, il n’est pas certain cependant que tous les désirs conduisent au plaisir ou puisent l’atteindre. Une connaissance de ses désirs apparaît donc comme une condition nécessaire pour permettre au désir d’atteindre la fin qu’il poursuit, à savoir le plaisir (attention, il s’agit d’un plaisir durable).

C’est le sens des propose d’Epicure dans la Lettre à Ménécée : plutôy qu’un contrôle ou une lutte contre els désirs, la sagesse dont il est ici question se définit comme l’exercice du jugement, fondé sur une connaissance des désirs et une capacité de distinguer entre els désirs naturels et les désirs vains (sans fondement).

 

-Désirs naturels et nécessaires

Ce sont tous les besoins vitaux élémentaires (faim, soif, sommeil) ainsi que ceux qui ont trait au bien être physique (repos, protection contre les dangers, les intempéries).

 

-Désir naturels mais non nécessaires

Ils sont représentés par l’appétit sexuel, qui relève d’un déséquilibre corporel (excès de matière qui demande à être évacué), mais dont la non satisfaction n’entraîne ni danger, ni souffrance pour le sujet. D’ailleurs rappelle Epicure, la tension provoquée est facile à résoudre.

 

-          Désirs non naturels et non nécessaires

Les critères permettant de caractériser les désirs vains en contradiction avec la nature (la nature nous a fixé des limites à nos besoins, limites au-delà de quoi elle ne rélame plus rien et nous devons les respecter), consiste dans l’ignorance de la limite. On touche là un concept essentiel de la pensée épicurienne. Tout désir qui échappe, qui s’engage dans une fuite sans fin) la poursuite d’un objet inaccessible est vide et relève de la pathologie de l’âme. Telle est la gourmandise ou l’ivrognerie qui transgressent les limites naturelles de la faim et de la soif.

 

En somme, la satisfaction la plus grande est atteinte dès lors qu’il y a suppression du manque pour le corps et abolition de ma peur et des angoisses pour l’âme. La distinction opérée entre les désirs naturels et les désirs vains commande la possibilité à obtenir une véritable satisfaction. Or la satisfaction en peut être apportée par les désirs vains, c’est-à-dire ceux qui invitent à mener une vie de débauche dans laquelle le désir tourmente le corps et l’âme par d’incessantes sollicitations, comme le désir des mets raffinés et les plaisirs charnels. Car ces désirs ne peuvent procurer ni la santé du corps car elles le rendent dépendant des sens et l’affaiblissent, ni la santé de l’âme car elles détournent  l’esprit du raisonnement vigilant, qui préserve l’âme de désordre.

 

Il faut noter que les analyses d’Epicure s’inscrivent dans une réflexion sur les rapports entre désir et abondance : l’abondance des biens extérieurs n’est pas la clé du bonheur ou de la satisfaction, puisque celui qui désire toujours plus n’en a jamais assez. Au contraire, la véritable abondance est donnée à celui qui se contente de peu, c’est-à-dire celui qui sait se réjouir des biens simples et naturels, des saveurs ordinaires, de tout ce qui en général, épouse la nature.

 

Si l’épicurisme commande un certain ascétisme, celui-ci ne prend cependant pas la forme d’une abstinence ou d’un refus du plaisir, amis il se fonde sur une connaissance et une réflexion permettant de tirer parti de ses désirs et d’en faire l’instrument du bonheur.

C’est à condition de ne pas dépendre des désirs et de ne pas souffrir du manque que la vie de plaisir peut être vie heureuse. Le désir ne peut donc conduire au bonheur que si il n’emporte pas la raison : la sagesse implique de chasser hors de soi toute forme de trouble et de dépendance, elle a donc pour condition un examen et une maîtrise des désirs, qui livrés à eux-mêmes conduisent à la dépendance.

Mais le désir est en même temps ce qui donne sens à la recherche de la sagesse, puisque celle-ci apparaît comme une réflexion sur les moyens d’obtenir le contentement.

Celui qui cherche le bonheur ne peut faire l’économie d’une connaissance de ses désirs : si dans un premier temps le désir nous projette vers les objets extérieurs, laissant croire que c’est en eux que se trouve la satisfaction,  le désir soit, dans un second temps nous ramener vers nous-mêmes afin de nous préserver de l’illusion et de la dépendance.

 

« Cela mène t-il au bonheur ? Est-ce un idéal de vie possible, voir même l'idéal de vie en soi ? Epicure est célèbre pour avoir refusé cette opposition entre plaisir et bonheur, professant que seul le plaisir peutdonner au bonheur un contenu adéquat.

Certes, il ne s'agit nullement de rechercher n'importe quel plaisirn'importe comment.

En effet, chez Epicure, les désirs font l'objet d'une évaluation, d'un contrôle ou d'unemaîtrise qui constitue proprement la sagesse : la maîtrise des désirs ne peut aller sans l'exercice du jugement. L'idée même de sagesse semble trouver son origine et sa justification dans cette puissance qu'est le désir,puissance qu'il est nécessaire de contrôler et de connaître pour parvenir à la sagesse et au bonheur. Si le désir est à la fois un manque et la recherche d'un bien ou d'un plaisir, il n'est pas certain cependant quetous les désirs conduisent au plaisir ou puisent l'atteindre.

Une connaissance de ses désirs apparaît donc commeune condition nécessaire pour permettre au désir d'atteindre la fin qu'il poursuit, à savoir le plaisir (attention, ils'agit d'un plaisir durable). C'est le sens des propose d'Epicure dans la Lettre à Ménécée : plutôy qu'un contrôle ou une lutte contre els désirs, la sagesse dont il est ici question se définit comme l'exercice du jugement, fondé sur une connaissance des désirs et une capacité de distinguer entre els désirs naturels et les désirs vains (sans fondement). -Désirs naturels et nécessaires Ce sont tous les besoins vitaux élémentaires (faim, soif, sommeil) ainsi que ceux qui ont trait au bien êtrephysique (repos, protection contre les dangers, les intempéries). -Désir naturels mais non nécessaires Ils sont représentés par l'appétit sexuel, qui relève d'un déséquilibre corporel (excès de matière qui demande àêtre évacué), mais dont la non satisfaction n'entraîne ni danger, ni souffrance pour le sujet.

D'ailleurs rappelleEpicure, la tension provoquée est facile à résoudre. - Désirs non naturels et non nécessaires Les critères permettant de caractériser les désirs vains en contradiction avec la nature (la nature nous a fixédes limites à nos besoins, limites au-delà de quoi elle ne rélame plus rien et nous devons les respecter), consistedans l'ignorance de la limite .

On touche là un concept essentiel de la pensée épicurienne.

Tout désir qui échappe, qui s'engage dans une fuite sans fin) la poursuite d'un objet inaccessible est vide et relève de lapathologie de l'âme.

Telle est la gourmandise ou l'ivrognerie qui transgressent les limites naturelles de la faim et de la soif. En somme, la satisfaction la plus grande est atteinte dès lors qu'il y a suppression du manque pour le corps etabolition de ma peur et des angoisses pour l'âme.

La distinction opérée entre les désirs naturels et les désirsvains commande la possibilité à obtenir une véritable satisfaction.

Or la satisfaction en peut être apportée parles désirs vains, c'est-à-dire ceux qui invitent à mener une vie de débauche dans laquelle le désir tourmente lecorps et l'âme par d'incessantes sollicitations, comme le désir des mets raffinés et les plaisirs charnels.

Car cesdésirs ne peuvent procurer ni la santé du corps car elles le rendent dépendant des sens et l'affaiblissent, ni lasanté de l'âme car elles détournent l'esprit du raisonnement vigilant, qui préserve l'âme de désordre. Il faut noter que les analyses d'Epicure s'inscrivent dans une réflexion sur les rapports entre désir etabondance : l'abondance des biens extérieurs n'est pas la clé du bonheur ou de la satisfaction, puisque celui quidésire toujours plus n'en a jamais assez.

Au contraire, la véritable abondance est donnée à celui qui se contentede peu, c'est-à-dire celui qui sait se réjouir des biens simples et naturels, des saveurs ordinaires, de tout ce quien général, épouse la nature. Si l'épicurisme commande un certain ascétisme, celui-ci ne prend cependant pas la forme d'une abstinence oud'un refus du plaisir, amis il se fonde sur une connaissance et une réflexion permettant de tirer parti de sesdésirs et d'en faire l'instrument du bonheur.. »

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