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Le Mariage de Figaro

Publié le 30/07/2010

Extrait du document

mariage

 

La pièce était prête en 1878. Beaumarchais avait déjà fait Le Barbier de Séville. Il avait déjà été embastillé. Quand Louis XVI a lu Le Mariage de Figaro, il a dit « Il faudrait détruire la Bastille pour que la représentation ait lieu «. La pièce a été censurée 6 ans avant d’être jouée grâce à Marie Antoinette. Ce fut un triomphe. Les gens l’attendaient d’autant plus que Le Barbier de Séville mettait déjà en scène Figaro, le comte, et la comtesse. Au contraire du Mariage de Figaro, cette pièce est une comédie classique (comme celles de Molière) : Dans la première scène, on ne pourra présenter qu’un aspect de l’intrigue (car celle-ci est trop complexe). La scène d’exposition présente donc le couple menacé : Suzanne et Figaro. Il faudra tout un acte pour exposer l’ensemble des intrigues. Trois choses font l’originalité de cette scène : - son rythme est vif, très rapide. Il nous rappelle le sous-titre de la pièce « la folle journée «. - elle fait dès la première phrase transparaître l’originalité de la pièce : l’accentuation de l’espace. - une sorte de théâtre dans le théâtre : les personnages jouent ; le jeu d’acteur, le jeu verbal, compte énormément dans cette scène et dans la pièce en général. Figaro et Suzanne apparaissent d’emblée comme des gens de mots mais leurs rapports amoureux, qui sont d’ordinaire un rapport de force où l’homme prend le dessus, sont ici parfaitement équilibrés. Le rapport à la parole montre que ni l’un ni l’autre ne l’emporte : Suzanne a autant d’esprit que Figaro, ce qui fait du Mariage de Figaro une pièce féministe. I - Une exposition rapide et efficace

1) Le rythme L’échange ne comporte aucune véritable tirade, aucun récit, et donc aucune longueur. Ce sont des répliques courtes, lapidaires, avec des réponses du tac au tac (stichomythie) avec des réponses monophrastiques, des phrases elliptiques, souvent nominales : « Quel danger ? «. Ils se coupent souvent la parole comme en témoignent les points de suspension. Cela donne du rythme et casse l’aspect artificiel du théâtre : 1ère interruption : Suzanne coupe la parole à Figaro et reprend alors le dessus sur lui. 2ème interruption : Figaro coupe la parole à Suzanne car il panique. 3ème interruption : Suzanne ramène Figaro sur terre alors que celui-ci s’excite tout seul de manière inefficace. ( effet de naturel + rythme enlevé. En 8 répliques (( 10 lignes), Beaumarchais nous apprend beaucoup de choses en très peu de temps et de manière très naturelle. L’identité des personnages est donnée grâce à des apostrophes naturelles sur un ton affectueux. On a le moment de la journée ainsi que le thème : « le matin des noces «. L’expression « bouquet virginal « donne l’enjeu de la pièce. Mais certains indices nous permettent de deviner l’intrigue : « l’œil amoureux d’un époux « montre que Figaro est plein d’assurance et croit que le mariage est déjà fait. Le refus de la chambre par Suzanne montre qu’il y a un problème sous-jacent entre Suzanne et le Comte qui se cristallise par cette chambre. « Monseigneur nous donne « : Suzanne et Figaro sont valets, mais vu leur chambre, on en déduit qu’ils sont valets de « hauts rangs «. Figaro est concierge (intendant) et Suzanne est une dame de compagnie (conseillère, confidente). On en apprend également sur le caractère des personnages. 2) Une présentation efficace des caractères a) Suzanne C’est elle qui expose la situation et qui nous présente les autres personnages. Elle vient casser l’image respectueuse du Comte qu’en avait Figaro : « nous la cède « ; « générosité « ; « Monseigneur «… ( « Le Comte veut entrer au château «, « las de courtiser les beautés des environs «, « il a jeté ses vues «, « le loyal Bazile, honnête agent de ses plaisirs et mon noble maître à chanter « : Suzanne met en avant le désir despotique du Comte ainsi que la pression qu’il exerce sur elle par chantage. De plus, le Comte semble avoir adopté un comportement de libertin « mais non pas chez sa femme «. Suzanne nous donne un aperçu de la Comtesse et ses relations avec elle dans l’expression « épouses délaissées « qui montre qu’elle considère la Comtesse comme une femme abandonnée. Elle emploie cependant un pluriel pudique et respectueux car elle éprouve un profond respect pour sa maîtresse. Suzanne a la fonction informative : c’est elle qui « sait «. C’est une femme déterminée, résolue, qui emploie un ton catégorique, sans réplique. Elle aime bien les phrases lapidaires. Dans le terme « serviteur « elle entend « chevalier servant « et l’on peut voir transparaître son ton condescendant dans l’apostrophe « mon fils «. L’humour est également très présent dans son tempérament, malgré la situation délicate : on perçoit l’ironie et un jeu de mot (propre/figuré) dans sa façon de nommer Bazile de « noble maître à chanter «. De la même manière, l’expression « honnête agent de ses plaisirs « est le signe d’une forte ironie et d’un oxymore. Elle mène la conversation, change de tonalité à tout moment (( donner le ton de la conversation). Figaro ne sait plus sur quel pied danser : « Si je n’en veux pas dire ? « : interro-négative qui donne le ton du défi. « Prouver que j’ai raison serait accorder que je puis avoir tort. « : maxime personnelle qui démontre d’une assurance incroyable pour une si jeune femme, ainsi que d’un fort esprit. « Fort bien ! mais quand il aura « tinté « le matin pour te donner quelque bonne et longue commission, zeste ! en deux pas, il est à ma porte, et crac ! en trois sauts … « : ton ironique. Elle confère aux mots un autre sens : « crac « est différent selon Figaro ou Suzanne. Suzanne n’a pas de tabou. « Il faudrait m’écouter tranquillement « : ton maternel, condescendance, pour le ramener à la raison. « les beaux yeux de ton mérite « : ironie. Elle va user de la flatterie : « de l’intrigue et de l’argent ; te voilà dans ta sphère. «, puis le provoquer : « la crainte ? «, après s’être moquée de lui : « le petit bouton « (( genèse de cornes ( cocu (mot qui vient du terme « cerf « : les cornes du cerf). Elle a pris l’ascendant verbal (elle reprend ses mêmes mots), l’ascendant moral (elle souligne l’aveuglement ou la naïveté de Figaro, le verbe « croire « revient souvent), l’ascendant par les gestes (elle se retire, son corps lui appartient, ce n’est pas une femme « poupée «, soumise, on peut même assister à une ironie gestuelle lorsqu’elle se défripe après le baiser de Figaro : outrance moqueuse). Elle est arrivée à son but : en se refusant, elle se fait désirer ; elle a réveillé la combativité de Figaro (voir contraste début/fin). Le point qui domine est sa gaieté : elle est rieuse, souriante, chantante « Fi, Fi, Figaro «. Elle a parfaitement compris les trois principes de l’amour : l’admiration, l’humour et le sexe. b) Figaro Il est défini par 5 grands thèmes qui apparaissent au fur et à mesure : - il fait preuve de mignardise, de mièvrerie, ce qui montre sa candeur : « ma charmante «, « joli bouquet «, « belle fille «, « beau lit «, « ma petite Suzanne « : ton hypocoristique et puéril. - il a un excès de confiance confirmé par le temps qu’il met à comprendre les sous-entendus de Suzanne (d’où les nombreuses interrogations), ainsi que par sa tendance à la forfanterie (il fait « le coq «). - il a un tempérament sanguin, impulsif (d’où les phrases exclamatives) mais irréfléchi. Il joue avec Bazile, il vit la scène, s’y croit (comme un torero sans taureau). Ce tempérament est marqué par sa jalousie : il va se croire trahit par Suzanne. - Il va cependant manifester un esprit rusé, un côté intriguant, hardi, entreprenant, et a le goût du défi, comme nous pouvons le voir dans l’énumération (au rythme ternaire) « Ah ! s’il y avait moyen d’attraper ce grand trompeur, de le faire donner dans un bon piège, et d’empocher son or ! «.  - Il nous montre également son côté égrillard, amoureux transi, sensuel, gaulois (sensualité + humour), enjoué (vantardise sexuelle), sa fraîcheur (voir la scène du baiser). Il est à l’image des Français d’autrefois. II – L’importance originale de l’espace scénique 1) la première réplique de la pièce : effet de surprise Elle consiste en l’énoncé d’une mesure, ce qui est complètement anecdotique. Ca attire l’attention mais ce n’est pas une indication gratuite : elle donne une idée de l’envergure étonnante du château (si une chambre de valets fait 50m², imaginez celle des maitres de maison) ( dimension sociale. 2) la première réplique de la scène : effet de vraisemblance En effet, ces dimensions correspondent exactement à la taille de la scène de la Comédie Française. Il s’agit de quelque chose de nouveau : le dramaturge semble avoir le souci s’approprier l’espace grâce aux acteurs (Figaro arpente la scène), et c’est également un clin d’œil aux spectateurs : pour défendre l’accès du lit, Figaro va devoir « prendre des mesures «. 3) la dimension symbolique Le fait que la chambre soit à demi-démeublée symbolise que la chambre nuptiale n’a pas encore servi, le mariage n’est pas complet car non consommé. Cela annonce un danger qui plane sur ce dernier. Le lit est l’enjeu de la pièce. Le fait que ce soit une chambre nuptiale rend d’autant plus bizarre la présence du grand fauteuil de malade. Il symbolise un tiers qui crée le malaise qui plane entre eux, qui perturbe leur couple. 4) fonction dramaturgique : rôle du décor dans le reste de la pièce Le fauteuil de malade va avoir une fonction étonnante : cacher Chérubin et le Comte : la pièce repose sur des masques, des dissimulations. L’appartement se situe entre deux chambres ce qui renvoie bien à la situation de Suzanne qui est placée entre le Comte et sa femme. Cela suggère un chassé-croisé qui est bien souligné par l’inversion de « zeste ! en deux pas tu es chez elle « en « zeste ! en deux pas il est à ma porte ! «. Les termes « trois sauts « et « deux pas « soulignent le fait que le danger est brûlant : on est à « deux pas « de l’adultère. L’intérêt de cette pièce repose moins sur l’intrigue que sur le brio du langage grâce à cette scène, on comprend que cette pièce va être un véritable feu d’artifice verbal. III- Un univers où la parole est reine

1) L’aspect virtuose est souligné par le fait que malgré le contexte dramatique, Suzanne et Figaro privilégient le jeu, la dimension ludique du langage. Ils jouent le rôle des amants, du jaloux, etc. Le jeu est perceptible à travers des décalages : dès la deuxième réplique de Figaro, il en rajoute dans son lyrisme pastoral avec l’accumulation d’exclamatives, des hyperboles, une phrase ampoulée (grandiloquente) en cinq temps. Il signale ainsi lui-même qu’il est en train de jouer. De la part de Suzanne, elle joue aussi de l’hypocoristique (« Adieu mon Fi, Fi, Figaro « : elle pousse le dialogue vers le chant, l’opéra). On peut noter le jeu de mime : les mimiques soulignent les images. Le langage métaphorique est lui aussi outrancier. On sent une véritable jubilation à créer des images : « FIGARO, se frottant la tête. Ma tête s’amollit de surprise ; et mon front fertilisé… «. Il y a toujours une distanciation. Elle est aussi soulignée par le jeu entre le « tu « et le « vous « : « voilà votre baiser « ( ils jouent les inconnus, les amoureux qui se découvrent. Ils ont conscience de se donner la réplique comme des acteurs qui improvisent. Cette impression est rendue par les effets de parallélisme entre les répliques : « SUZANNE. Que les gens d’esprit sont bêtes ! FIGARO. On le dit. SUZANNE. Mais c’est qu’on ne veut pas le croire ! FIGARO. On a tort. « ou encore : « SUZANNE, se défripant. Quand cesserez-vous, importun, de m’en parler du matin au soir ? FIGARO, mystérieusement. Quand je pourrai te le prouver du soir jusqu’au matin. « Ils forment un duo. Rien n’est à prendre au premier degré ; « friponne « : elle ne le prend pas mal. La colère de Figaro est sur jouée. 2) Des procédés d’expression brillants qui traduisent une sorte de joute verbale, une compétition d’esprit (( Les Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos, 1782) ▪ On note des jeux d’onomatopées : « crac «, « zeste «, qui apportent humour et gaieté. ▪ « Ce logement ne nuira pas « est une litote qui signifie « ce logement servira « et souligne une clairvoyance ironique. ▪ « dûment redressé « : hyperbole imagée qui joue sur le propre et le figuré : « une volée de bois vert « = semonce, algarade, figuré ; « appliquée sur une échine « = sens concret. ▪ rythme ternaire et binaire qui rend les propos plus frappants « attraper ce grand trompeur, de le faire donner dans un bon piège, et d’empocher son or ! « et « A mon amant aujourd’hui ? […] Et qu’en dirait demain mon mari ? « (chiasme qui renforce l’opposition entre amant et mari). Autre chiasme : « du matin jusqu’au soir «/ «du soir jusqu’au matin «. ▪ C’est un véritable festival d’apostrophes « ma charmante «, « ma petite Suzanne «, « friponne « ; « mon fils «, « mon serviteur «, « bon garçon «, « mon Fi, Fi, Figaro «, « mari «, « amant «, « importun «, « monsieur «. Ils résument bien la déclinaison des rôles. Suzanne et Figaro ont compris que le secret de l’amour vivant est de rejouer sans cesse le jeu de la séduction avec une palette qui s’étend de la coquetterie à la grivoiserie et s’ajoute au mime d’une scène de ménage. Conclusion

Aucun des deux protagonistes ne gagne ce duel verbal puisqu’ils sont aussi brillants l’un que l’autre, ce qui annonce quand même dans cette pièce le triomphe du valet sur le maître puisque dans le théâtre (comédies) « parler c’est agir «. Dans l’acte III, scène 5, le duel verbal qui oppose Figaro et le Comte ne laissera aucun doute sur la supériorité de Figaro sur son maître. Cette scène d’exposition, outre l’intrigue et les caractères bien plantés, nous donne une idée du rythme endiablé de la pièce à l’image du sous-titre de celle-ci « la folle journée «. ( Les noces de Figaro de Mozart : Outre le rythme, cette scène nous donne la tonalité enjouée et légère de la pièce tout en glissant une toile de fond sociale.

 

mariage

« incroyable pour une si jeune femme, ainsi que d'un fort esprit.« Fort bien ! mais quand il aura « tinté » le matin pour te donner quelque bonne et longue commission, zeste ! endeux pas, il est à ma porte, et crac ! en trois sauts … » : ton ironique.

Elle confère aux mots un autre sens :« crac » est différent selon Figaro ou Suzanne.

Suzanne n'a pas de tabou.« Il faudrait m'écouter tranquillement » : ton maternel, condescendance, pour le ramener à la raison.« les beaux yeux de ton mérite » : ironie.Elle va user de la flatterie : « de l'intrigue et de l'argent ; te voilà dans ta sphère.

», puis le provoquer : « lacrainte ? », après s'être moquée de lui : « le petit bouton » (( genèse de cornes ( cocu (mot qui vient du terme« cerf » : les cornes du cerf).Elle a pris l'ascendant verbal (elle reprend ses mêmes mots), l'ascendant moral (elle souligne l'aveuglement ou lanaïveté de Figaro, le verbe « croire » revient souvent), l'ascendant par les gestes (elle se retire, son corps luiappartient, ce n'est pas une femme « poupée », soumise, on peut même assister à une ironie gestuelle lorsqu'elle sedéfripe après le baiser de Figaro : outrance moqueuse).

Elle est arrivée à son but : en se refusant, elle se faitdésirer ; elle a réveillé la combativité de Figaro (voir contraste début/fin).

Le point qui domine est sa gaieté : elleest rieuse, souriante, chantante « Fi, Fi, Figaro ».

Elle a parfaitement compris les trois principes de l'amour :l'admiration, l'humour et le sexe. b) FigaroIl est défini par 5 grands thèmes qui apparaissent au fur et à mesure :- il fait preuve de mignardise, de mièvrerie, ce qui montre sa candeur : « ma charmante », « joli bouquet », « bellefille », « beau lit », « ma petite Suzanne » : ton hypocoristique et puéril.- il a un excès de confiance confirmé par le temps qu'il met à comprendre les sous-entendus de Suzanne (d'où lesnombreuses interrogations), ainsi que par sa tendance à la forfanterie (il fait « le coq »).- il a un tempérament sanguin, impulsif (d'où les phrases exclamatives) mais irréfléchi.

Il joue avec Bazile, il vit lascène, s'y croit (comme un torero sans taureau).

Ce tempérament est marqué par sa jalousie : il va se croire trahitpar Suzanne.- Il va cependant manifester un esprit rusé, un côté intriguant, hardi, entreprenant, et a le goût du défi, commenous pouvons le voir dans l'énumération (au rythme ternaire) « Ah ! s'il y avait moyen d'attraper ce grand trompeur,de le faire donner dans un bon piège, et d'empocher son or ! ».

- Il nous montre également son côté égrillard, amoureux transi, sensuel, gaulois (sensualité + humour), enjoué(vantardise sexuelle), sa fraîcheur (voir la scène du baiser).

Il est à l'image des Français d'autrefois. II – L'importance originale de l'espace scénique 1) la première réplique de la pièce : effet de surpriseElle consiste en l'énoncé d'une mesure, ce qui est complètement anecdotique.

Ca attire l'attention mais ce n'est pasune indication gratuite : elle donne une idée de l'envergure étonnante du château (si une chambre de valets fait50m², imaginez celle des maitres de maison) ( dimension sociale. 2) la première réplique de la scène : effet de vraisemblanceEn effet, ces dimensions correspondent exactement à la taille de la scène de la Comédie Française.

Il s'agit dequelque chose de nouveau : le dramaturge semble avoir le souci s'approprier l'espace grâce aux acteurs (Figaroarpente la scène), et c'est également un clin d'œil aux spectateurs : pour défendre l'accès du lit, Figaro va devoir« prendre des mesures ». 3) la dimension symboliqueLe fait que la chambre soit à demi-démeublée symbolise que la chambre nuptiale n'a pas encore servi, le mariagen'est pas complet car non consommé.

Cela annonce un danger qui plane sur ce dernier.Le lit est l'enjeu de la pièce.

Le fait que ce soit une chambre nuptiale rend d'autant plus bizarre la présence dugrand fauteuil de malade.

Il symbolise un tiers qui crée le malaise qui plane entre eux, qui perturbe leur couple. 4) fonction dramaturgique : rôle du décor dans le reste de la pièceLe fauteuil de malade va avoir une fonction étonnante : cacher Chérubin et le Comte : la pièce repose sur desmasques, des dissimulations.

L'appartement se situe entre deux chambres ce qui renvoie bien à la situation deSuzanne qui est placée entre le Comte et sa femme.

Cela suggère un chassé-croisé qui est bien souligné parl'inversion de « zeste ! en deux pas tu es chez elle » en « zeste ! en deux pas il est à ma porte ! ».

Les termes« trois sauts » et « deux pas » soulignent le fait que le danger est brûlant : on est à « deux pas » de l'adultère. L'intérêt de cette pièce repose moins sur l'intrigue que sur le brio du langage grâce à cette scène, on comprend quecette pièce va être un véritable feu d'artifice verbal. III- Un univers où la parole est reine 1) L'aspect virtuose est souligné par le fait que malgré le contexte dramatique, Suzanne et Figaro privilégient le jeu,la dimension ludique du langage.Ils jouent le rôle des amants, du jaloux, etc.

Le jeu est perceptible à travers des décalages : dès la deuxièmeréplique de Figaro, il en rajoute dans son lyrisme pastoral avec l'accumulation d'exclamatives, des hyperboles, unephrase ampoulée (grandiloquente) en cinq temps.

Il signale ainsi lui-même qu'il est en train de jouer.

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