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Le mot "dépense" dans l'oeuvre de DESCARTES

Publié le 06/08/2010

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descartes

LES METEORES, DISCOURS HUITIEME, DE L'ARC-EN-CIEL.

 Mais j'avoue qu'il y faudrait de l'adresse et de la dépense, afin de proportionner ces fontaines, et faire que les liqueurs y sautassent si haut que ces figures pussent être vues de fort loin par tout un peuple, sans que l'artifice s'en découvrît.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, LETTRE DE L'AUTEUR A CELUI QUI A TRADUIT LE LIVRE, LAQUELLE PEUT SERVIR ICI DE PREFACE.

 Mais voyant qu'il faudrait pour cela de grandes dépenses auxquelles un particulier comme moi ne saurait suffire s'il n'était aidé par le public, et ne voyant pas que je doive attendre cette aide, je crois devoir dorénavant me contenter d'étudier pour mon instruction particulière et que la postérité m'excusera si je manque à travailler désormais pour elle.

Je sais bien aussi qu'il pourra se passer plusieurs siècles avant qu'on ait ainsi déduit de ces principes toutes les vérités qu'on en peut déduire, parce que la plupart de celles qui restent à trouver dépendent de quelques expériences particulières qui ne se rencontreront jamais par hasard, mais qui doivent être cherchées avec soin et dépense par des hommes fort intelligents, que parce qu'il arrivera difficilement que les mêmes qui auront l'adresse de s'en bien servir aient le pouvoir de les faire, et parce aussi que la plupart des meilleurs esprits ont conçu une si mauvaise opinion de toute la philosophie, à cause des défauts qu'ils ont remarqués en celle qui a été jusques à présent en usage, qu'ils ne pourront jamais se résoudre à s'appliquer à en chercher une meilleure.

  LES PASSIONS DE L'AME, LETTRE Ire A MONSIEUR DESCARTES.

 outre que faisant réflexion sur les paroles que j'ai lues en une préface qui fut jointe il y a deux ans à la version française de vos Principes, où après avoir parlé succinctement des parties de la philosophie qui doivent être trouvées, avant qu'on puisse recueillir ses principaux fruits, et avoir dit que vous ne vous défiez pas tant de vos forces que vous n'osassiez entreprendre les expliquer toutes, si vous aviez la commodité de faire les expériences qui sont requises pour appuyer et justifier vos raisonnements, Vous ajoutez qu'il faudrait à cela de grandes dépenses, auxquelles un particulier comme vous ne saurait suffire, s'il n'était aidé par le public ;

 Et enfin que, ces observations particulières ne pouvant être toutes faites en peu de temps sans grande dépense, tous les peuples de la terre y devraient à l'envi contribuer, comme à la chose du monde la plus importante et à laquelle ils ont tous égal intérêt, cela dis-je étant très certain, et pouvant assez être prouvé par les écrits que vous avez déjà fait imprimer, vous devriez le dire si haut, le publier avec tant de soin et le mettre si expressément dans tous les titres de vos livres qu'il ne pût dorénavant y avoir personne qui l'ignorât.

 Ce qui est le dernier des trois points que je crois devoir être principalement expliqués, à cause que la plupart des hommes ne conçoit pas combien ces expériences sont nécessaires, ni quelle dépense y est requise.

 les autres plus rares et difficiles, auxquelles on ne parvient point sans quelque étude et quelque dépense :

  Correspondance, année 1630, AU R. P. MERSENNE , 20 mai 1630. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 6 mai 1630.).

 mais s'il y fallait faire quelque dépense, je n'aurais garde de souffrir que d'autres que moi la fissent, et ne manquerais pas de vous envoyer tout ce qu'il faudrait.

  Correspondance, année 1638, Au R. P. MERSENNE, 8 octobre 1638. (Les éditions contemporaines retiennent comme date le 11 octobre 1638).

Pour des lunettes, je ne voudrais pas conseiller à des particuliers d'y faire aucune dépense, sinon pour en acheter lorsqu'elles seront faites ;

  Correspondance, année 1638, A MONSIEUR ***, 25 Août 1638.

 et puisqu'il vous en offre l'épreuve, je crois que, sans faire la dépense d'un fin diamant, s'il peut seulement dissoudre une pièce de gros verre de vitre, ce sera beaucoup.

*dépenser

  LES PASSIONS DE L'AME, LETTRE Ire A MONSIEUR DESCARTES.

 et, sans mettre en cause les alchimistes, ni tous les autres chercheurs de secrets, qui ont coutume de se ruiner à ce métier, j'ai ouï dire que la seule pierre d'aimant a fait dépenser plus de cinquante mille écus à Gilbert, quoiqu'il fût homme de très bon esprit, comme il a montré, en ce qu'il a été le premier qui a découvert les principales propriétés de cette pierre.

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