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Le mot "feuille" dans l'oeuvre de DESCARTES

Publié le 27/08/2006

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descartes

 

 LES METEORES, DISCOURS SECOND, DES VAPEURS ET DES EXHALAISONS.

 Et aussi, lorsque l'eau se glisse dans leurs pores, elle peut souvent les en dégager et les emporter en haut avec soi, en même façon que le vent, passant au travers d'une haie, emporte les feuilles ou les pailles qui se trouvent entrelacées entre ses branches ou plutôt comme l'eau même emporte vers le haut d'un alambic les petites parties de ces huiles que les alchimistes ont coutume de tirer des plantes sèches, lorsque les ayant abreuvées de beaucoup d'eau, ils distillent tout ensemble, et font par ce moyen que le peu d'huile qu'elles contiennent monte avec la grande quantité d'eau qui est parmi ;

 ainsi qu'un vent qui souffle toujours de même façon, quoique très fort, n'agite pas tant les feuilles et les branches d'une forêt qu'un plus faible qui est moins égal.

  LES METEORES, DISCOURS TROISIEME, Du sel.

 et par même moyen de rondes en forme de cylindres elles sont devenues plates et tranchantes, ainsi que des feuilles de flambe ou de glaïeul.

  LES METEORES, DISCOURS CINQUIEME, Des nues.

 et ainsi composer premièrement comme une feuille qui s'étende sous la superficie de cette nue, puis encore une autre feuille qui s'étende sous celle-ci, et ainsi encore d'autres, autant qu'il y aura de matière.

 Et de plus il faut remarquer que le vent qui passe entre la terre et cette nue, agissant avec plus de force contre la plus basse de ces feuilles que contre celle qui est immédiatement au dessus, et avec plus de force contre celle ci que contre celle qui est encore au dessus, et ainsi de suite, les peut entraîner, et faire mouvoir séparément l'une de l'autre, et polir par ce moyen leurs superficies, en rabattant des deux cotés les petits poils qui sont autour des pelotons dont elles sont composées.

 Et même il peut faire glisser une partie de ces feuilles hors du dessous de cette nue G, et les transporter au delà, comme vers N, où elles en composent une nouvelle.

  LES METEORES, DISCOURS SIXIEME, DE LA NEIGE, DE LA PLUIE, ET DE LA GRELE.

Mais les diverses figures de cette grêle n'ont encore rien de curieux ni de remarquable à comparaison de celles de la neige qui se fait de ces petits noeuds ou pelotons de glace arrangés par le vent en forme de feuilles, en la façon que j'ai tantôt décrite.

 Car lorsque la chaleur commence à fondre les petits poils de ces feuilles, elle abat premièrement ceux du dessus et du dessous à cause que ce sont les plus exposés à son action, et fait que le peu de liqueur qui en sort se répand sur leurs superficies, où il remplit aussitôt les petites inégalités qui s'y trouvent, et ainsi les rend aussi plates et polies que sont celles des corps liquides ;

 c'étaient de petites lames de glace, toutes plates, fort polies, fort transparentes, environ de l'épaisseur d'une feuille d'assez gros papier, et de la grandeur qu'elles se voient vers K, mais si parfaitement taillées en hexagones, et dont les six côtés étaient si droits, et les six angles si égaux, qu'il est impossible aux hommes de rien faire de si exact.

 Il suivit, après, plusieurs autres telles roues jointes deux à deux par un essieu, ou plutôt, à cause que du commencement ces essieux étaient fort gros, on eût pu dire que c'étaient autant de petites colonnes de cristal dont chaque bout était orné d'une rose à six feuilles un peu plus larges que leur base.

 et il en tomba de doubles à douze pointes ou rayons assez longs et parfaitement bien compassés, aux unes tous égaux et aux autres alternativement inégaux, comme on les voit vers F et vers E, Et tout ceci me donna occasion de considérer que les parcelles de glace qui sont de deux divers plans ou feuilles posées l'une sur l'autre dans les nues, se peuvent attacher ensemble plus aisément que celles d'une même feuille.

 Car bien que le vent, agissant d'ordinaire plus fort contre les plus basses de ces feuilles que contre les plus hautes, les fasse mouvoir un peu plus vite, ainsi qu'il a été tantôt remarqué, néanmoins il peut aussi quelquefois agir contre elles d'égale force et les faire ondoyer de même façon :

 principalement lorsqu'il n'y en a que deux ou trois l'une sur l'autre, et lors, se criblant par les environs des pelotons qui les composent, il fait que ceux de ces pelotons qui se correspondent en diverses feuilles se tiennent toujours comme immobiles vis-à-vis les uns des autres, nonobstant l'agitation et ondoiement de ces feuilles, à cause que par ce moyen le passage lui est plus aisé.

 Et cependant la chaleur, n'étant pas mois empêchée, par la proximité des pelotons de deux diverses feuilles, de fondre ceux de leurs poils qui se regardent que par la proximité de ceux d'une même, ne fond que les autres poils d'alentour qui, se mêlant aussitôt parmi ceux qui demeurent, et s'y regelant, composent les essieux ou colonnes qui joignent ces petits pelotons au même temps qu'ils se changent en roses ou en étoiles.

 car je pensai qu'il y avait eu peut-être quatre ou cinq feuilles l'une sur l'autre, et que la chaleur, ayant agi plus fort contre les deux ou trois du milieu que contre la première et la dernière, à cause qu'elles étaient moins exposées au vent, avait presque entièrement fondu les pelotons qui les composaient, et en avait formé ces colonnes.

 Enfin, je ne m'étonnai point de ces étoiles doubles à douze rayons qui tombèrent après, car je jugeai que chacune avait été composée de deux simples à six rayons, par la chaleur qui, étant plus forte entre les deux feuilles où elles étaient qu'au dehors, avait entièrement fondu les petits filets de glace qui les conjoignaient, et ainsi les avait collées ensemble ;

 d'où je jugeai qu'elles s'étaient formées en la conjonction des extrémités de deux feuilles que le vent avait poussées l'une contre l'autre au même temps que la chaleur convertissait leurs petits pelotons en étoiles, car elles avaient exactement la figure que cela doit causer.

 Et cette conjonction, se faisant suivant une ligne toute droite, ne peut être tant empêchée par l'ondoiement que causent les vents que celle des parcelles d'une même feuille ;

 outre que la chaleur peut aussi être plus grande entre les bords de ces feuilles, quand elles s'approchent l'une de l'autre, qu'aux autres lieux, et cette chaleur ayant à demi fondu les parcelles de glace qui y sont, le froid qui lui succède au moment qu'elles commencent à se toucher les peut aisément coller ensemble.

 et tantôt en plusieurs qui représentaient des plumes, ou des feuilles de fougère, ou choses semblables.

 car je jugeais qu'il pouvait aisément les désarranger et rompre les feuilles qu'elles composaient après les avoir faites ;

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art. 122.

 Et on pourrait aussi donner telle figure à un lingot d'or qu'une boule de bois plus petite que lui serait capable d'une plus grande agitation, à savoir si on le tirait en filets fort déliés, ou si on le battait en feuilles fort minces, ou si on le rendait plein de pores ou petits trous semblables à ceux d'une éponge, ou enfin si en quelque autre façon que ce soit on lui faisait avoir plus de superficie, à raison de la quantité de sa matière, que n'en a cette boule de bois.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 172.

 De quoi néanmoins on peut assez facilement découvrir la cause, en remarquant que, bien que son armure lui aide à soutenir le fer qu'elle touche, elle ne lui aide point en même façon à faire approcher celui dont elle est tant soit peu séparée, ni même à le soutenir quand il y a quelque chose entre lui et elle, encore que ce ne fût qu'une feuille de papier fort déliée.

  LES PASSIONS DE L'AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 89.

 l'horreur est instituée de la nature pour représenter à l'âme une mort subite et inopinée, en sorte que, bien que ce ne soit quelquefois que l'attouchement d'un vermisseau, ou le bruit d'une feuille tremblante, ou son ombre, qui fait avoir de l'horreur, on sent d'abord autant d'émotion que si un péril de mort très évident s'offrait aux sens, ce qui fait subitement naître l'agitation qui porte l'âme à employer toutes ses forces pour éviter un mal si présent ;

  Correspondance, année 1629, A R. P. MERSENNE, 8 octobre 1629.

 et c'est comme à l'imprimerie, où la première feuille est plus longue à faire que mille autres.

  Correspondance, année 1636, Au R. P. MERSENNE, mars 1636.

 et tout ceci ne fera pas, je crois, un volume plus grand que de cinquante ou soixante feuilles.

  Correspondance, année 1637, A UN GENTILHOMME DE Monsieur LE PRINCE D'ORANGE (Huyghens de Zuytlichem), Juin 1637. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 12 juin 1637.).

J'ai enfin reçu le privilège de France que nous attendions, et qui a été cause que le libraire a tant tardé à imprimer la dernière feuille du livre que je vous envoie, et que je vous supplie de vouloir présenter à son altesse, je n'ose dire au nom de l'auteur, à cause que l'auteur n'y est pas nommé et que je ne présume point que mon nom mérite d'être connu d'elle, mais comme ayant été composé par une personne que vous connaissez, et qui est très dévouée et affectionnée à son service.

  Correspondance, année 1638, REPONSE DE Monsieur DESCARTES, 12 janvier 1638 (Les éditions contemporaines datent cette lettre de mars, avril ou mai 1638).

 et en ce qu'elle les remplit d'une infinité de petits conduits imperceptibles à la vue, par lesquels elle fait monter peu à peu certaines liqueurs, qui, étant parvenues au haut de leurs branches, s'y mêlent, s'y agencent, et s'y dessèchent en telle façon, qu'elles y forment des feuilles, des fleurs et des fruits ;

  Correspondance, année 1638, AU R. P. MERSENNE, 27 mai 1638. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 17 mai 1638).

 Et si je donne à imprimer quelques objections qu'on m'aura faites, ce seront seulement celles qui pourront être de quelque utilité, et avoir quelque force, et qui me pourraient ci-après être faites par d'autres, sans me soucier davantage du reste (à savoir de l'écrit dont vous avez pris la peine de transcrire une feuille pour me l'envoyer, et de ses semblables) que je ferais des injures que me dirait un perroquet pendu à une fenêtre pendant que je passe par la rue.

Je vous prie derechef de ne me point envoyer l'écrit contre moi dont vous m'avez fait voir une feuille ;

  Correspondance, année 1638, A UN R. P. JESUITE, 24 janvier 1638. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 22 février 1638).

 Il n'y a que huit jours que j'en ai reçu sept ou huit sur la même matière d'un professeur en médecine de Louvain, qui est de mes amis, auquel j'ai renvoyé deux feuilles de réponse, et je souhaiterais que j'en puisse recevoir de même façon, touchant toutes les difficultés qui se rencontrent en ce que j'ai tâché d'expliquer ;

  Correspondance, année 1639, AU R. P. MERSENNE, 15 novembre 1639. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 13 novembre 1639.).

 il ne sera que de cinq ou six feuilles d'impression ;

  Correspondance, année 1640, AU P. MERSENNE, 1er avril 1640.

Quoique j'aie reçu trois de vos lettres depuis ma dernière, je n'y trouve pas toutefois assez de matière pour remplir cette feuille.

  Correspondance, année 1640, Au R. P. MERSENNE, 30 juillet 1640.

 Je n'ai pas encore fait imprimer mes cinq ou sis feuilles de métaphysique, quoiqu'elles soient prêtes il y a longtemps ;

  Correspondance, année 1640, Au R. P. MERSENNE, 6 décembre 1640. (Les éditions contemporaines datent cette lettre de décembre 1640, sans indiquer un jour précis.).

 Je crois bien que les parties de l'or, et des autres corps durs, ont quelque mouvement, à cause de la matière subtile qui passe par leurs pores, mais non pas qui les sépare, comme les feuilles et branches des arbres sont ébranlées par le vent, sans en être détachées.

  Correspondance, année 1642, Au R. P. MERSENNE, 10 mars 1642. (Les éditions contemporaines datent cette lettre de mars 1642.).

Je vous envoie les trois premières feuilles des objections du Père B.

  Correspondance, année 1642, A Monsieur REGIUS, 8 avril 1642. ( Les éditions contemporaines datent cette lettre d'avril 1642 sans préciser de jour.).

 elle sera environ de dix feuilles :

 

 

descartes

« faire ondoyer de même façon : principalement lorsqu'il n'y en a que deux ou trois l'une sur l'autre, et lors, se criblant par les environs des pelotons qui lescomposent, il fait que ceux de ces pelotons qui se correspondent en diverses feuilles se tiennent toujours comme immobiles vis-à-vis les uns des autres, nonobstant l'agitation et ondoiement de ces feuilles, à cause que par ce moyen le passage lui est plus aisé. Et cependant la chaleur, n'étant pas mois empêchée, par la proximité des pelotons de deux diverses feuilles, de fondre ceux deleurs poils qui se regardent que par la proximité de ceux d'une même, ne fond que les autres poils d'alentour qui, se mêlantaussitôt parmi ceux qui demeurent, et s'y regelant, composent les essieux ou colonnes qui joignent ces petits pelotons au mêmetemps qu'ils se changent en roses ou en étoiles. car je pensai qu'il y avait eu peut-être quatre ou cinq feuilles l'une sur l'autre, et que la chaleur, ayant agi plus fort contre les deuxou trois du milieu que contre la première et la dernière, à cause qu'elles étaient moins exposées au vent, avait presque entièrementfondu les pelotons qui les composaient, et en avait formé ces colonnes. Enfin, je ne m'étonnai point de ces étoiles doubles à douze rayons qui tombèrent après, car je jugeai que chacune avait étécomposée de deux simples à six rayons, par la chaleur qui, étant plus forte entre les deux feuilles où elles étaient qu'au dehors,avait entièrement fondu les petits filets de glace qui les conjoignaient, et ainsi les avait collées ensemble ; d'où je jugeai qu'elles s'étaient formées en la conjonction des extrémités de deux feuilles que le vent avait poussées l'une contrel'autre au même temps que la chaleur convertissait leurs petits pelotons en étoiles, car elles avaient exactement la figure que celadoit causer. Et cette conjonction, se faisant suivant une ligne toute droite, ne peut être tant empêchée par l'ondoiement que causent les ventsque celle des parcelles d'une même feuille ; outre que la chaleur peut aussi être plus grande entre les bords de ces feuilles, quand elles s'approchent l'une de l'autre, qu'auxautres lieux, et cette chaleur ayant à demi fondu les parcelles de glace qui y sont, le froid qui lui succède au moment qu'ellescommencent à se toucher les peut aisément coller ensemble. et tantôt en plusieurs qui représentaient des plumes, ou des feuilles de fougère, ou choses semblables. car je jugeais qu'il pouvait aisément les désarranger et rompre les feuilles qu'elles composaient après les avoir faites ; LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art.

122. Et on pourrait aussi donner telle figure à un lingot d'or qu'une boule de bois plus petite que lui serait capable d'une plus grandeagitation, à savoir si on le tirait en filets fort déliés, ou si on le battait en feuilles fort minces, ou si on le rendait plein de pores oupetits trous semblables à ceux d'une éponge, ou enfin si en quelque autre façon que ce soit on lui faisait avoir plus de superficie, àraison de la quantité de sa matière, que n'en a cette boule de bois. LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art.

172. De quoi néanmoins on peut assez facilement découvrir la cause, en remarquant que, bien que son armure lui aide à soutenir le ferqu'elle touche, elle ne lui aide point en même façon à faire approcher celui dont elle est tant soit peu séparée, ni même à lesoutenir quand il y a quelque chose entre lui et elle, encore que ce ne fût qu'une feuille de papier fort déliée. LES PASSIONS DE L'AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 89. l'horreur est instituée de la nature pour représenter à l'âme une mort subite et inopinée, en sorte que, bien que ce ne soitquelquefois que l'attouchement d'un vermisseau, ou le bruit d'une feuille tremblante, ou son ombre, qui fait avoir de l'horreur, onsent d'abord autant d'émotion que si un péril de mort très évident s'offrait aux sens, ce qui fait subitement naître l'agitation quiporte l'âme à employer toutes ses forces pour éviter un mal si présent ; Correspondance, année 1629, A R.

P.

MERSENNE, 8 octobre 1629. et c'est comme à l'imprimerie, où la première feuille est plus longue à faire que mille autres. Correspondance, année 1636, Au R.

P.

MERSENNE, mars 1636.. »

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