Devoir de Philosophie

Le mot "infirmité" dans l'oeuvre de René DESCARTES

Publié le 10/08/2010

Extrait du document

descartes

MEDITATIONS METAPHYSIQUES, Méditation Sixième.

 et enfin il faut reconnaître l’infirmité et la faiblesse de notre nature.

  LES PASSIONS DE L’AME, TROISIEME PARTIE, ARTICLE 155.

 et l’humilité vertueuse ne consiste qu’en ce que la réflexion que nous faisons sur l’infirmité de notre nature et sur les fautes que nous pouvons autrefois avoir commises ou sommes capables de commettre, qui ne sont pas moindres que celles qui peuvent être commises par d’autres, est cause que nous ne nous préférons à personne, et que nous pensons que les autres ayant leur libre arbitre aussi bien que nous, ils en peuvent aussi bien user.

  LES PASSIONS DE L’AME, TROISIEME PARTIE, ARTICLE 160.

 Toutefois on peut dire que ces causes sont si merveilleuses (à savoir, la puissance d’user de son libre arbitre, qui fait qu’on se prise soi-même, et les infirmités du sujet en qui est cette puissance, qui font qu’on ne s’estime pas trop) qu’à toutes les fois qu’on se les représente de nouveau elles donnent toujours une nouvelle admiration.

  LES PASSIONS DE L’AME, TROISIEME PARTIE, ARTICLE 187.

Mais néanmoins ceux qui sont les plus généreux et qui ont l’esprit le plus fort, en sorte qu’ils ne craignent aucun mal pour eux et se tiennent au delà du pouvoir de la fortune, ne sont pas exempts de compassion lorsqu’ils voient l’infirmité des autres hommes et qu’ils entendent leurs plaintes.

  LES PASSIONS DE L’AME, TROISIEME PARTIE, ARTICLE 194.

 c’est pourquoi ce vice n’appartient qu’aux hommes brutaux et sottement arrogants qui pensent que toutes choses leur sont dues, ou aux stupides qui ne font aucune réflexion sur les bienfaits qu’ils reçoivent, ou aux faibles et abjects qui, sentant leur infirmité et leur besoin, recherchent bassement le secours des autres, et après qu’ils l’ont reçu, ils les haïssent, parce que, n’ayant pas la volonté de leur rendre la pareille, ou désespérant de le pouvoir, et s’imaginant que tout le monde est mercenaire comme eux et qu’on ne fait aucun bien qu’avec espérance d’en être récompensé, ils pensent les avoir trompés.

  Correspondance, année 1642, A MONSIEUR *** (Monsieur de Zuytlichem), 8 octobre 1642. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 10 octobre 1642.).

 et quoique la religion nous enseigne beaucoup de choses sur ce sujet, j’avoue néanmoins en moi une infirmité, qui m’est, ce me semble, commune avec la plupart des hommes, à savoir, que, nonobstant que nous voulions croire et même que nous pensions croire très fermement tout ce qui nous est enseigné par la religion, nous n’avons pas néanmoins coutume d’en être si touchés des choses que la seule foi nous enseigne, et où notre raison ne peut atteindre, que de celles qui nous sont avec cela persuadées par des raisons naturelles fort évidentes.

Liens utiles