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Le mot "larme" dans l'oeuvre de DESCARTES

Publié le 25/07/2010

Extrait du document

descartes

 

L’HOMME.

 comme en ceux qui excitent les larmes, qui rident le front et les joues, et qui disposent la voix à crier.

  LES PASSIONS DE L’AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 112.

 Les principaux de ces signes sont les actions des yeux et du visage, les changements de couleur, les tremblements, la langueur, la pâmoison, les ris, les larmes, les gémissements et les soupirs.

  LES PASSIONS DE L’AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 117.

 car, comme je dirai ci-après, c’est l’amour joint à la tristesse qui cause la plupart des larmes.

  LES PASSIONS DE L’AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 127.

 Et généralement tout ce qui peut enfler subitement le poumon en cette façon cause l’action extérieure du ris, excepté lorsque la tristesse la change en celle des gémissements et des cris qui accompagnent les larmes.

  LES PASSIONS DE L’AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 128.

Comme le ris n’est jamais causé par les plus grandes joies, ainsi les larmes ne viennent point d’une extrême tristesse, mais seulement de celle qui est médiocre et accompagnée ou suivie de quelque sentiment d’amour, ou aussi de joie.

 et que, comme la sueur n’est composée que des vapeurs qui, sortant des autres parties, se convertissent en eau sur leur superficie, ainsi les larmes se font des vapeurs qui sortent des yeux.

  LES PASSIONS DE L’AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 129.

 Et ce n’est qu’une même matière qui compose le sang pendant qu’elle est dans les veines ou dans les artères, et les esprits lorsqu’elle est dans le cerveau, dans les nerfs ou dans les muscles, et les vapeurs lorsqu’elle en sort en forme d’air, et enfin la sueur ou les larmes lorsqu’elle s’épaissit en eau sur la superficie du corps ou des yeux.

  LES PASSIONS DE L’AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 130.

Et je ne puis remarquer que deux causes qui fassent que les vapeurs qui sortent des yeux se changent en larmes.

 Ainsi il ne faut qu’un fétu qui tombe dans l’oeil pour en tirer quelques larmes, à cause qu’en y excitant de la douleur il change la disposition de ses pores ;

 en sorte que, quelques-uns devenant plus étroits, les petites parties des vapeurs y passent moins vite, et qu’au lieu qu’elles en sortaient auparavant également distantes les unes des autres, et ainsi demeuraient séparées, elles viennent à se rencontrer, à cause que l’ordre de ces pores est troublé, au moyen de quoi elles se joignent et ainsi se convertissent en larmes.

  LES PASSIONS DE L’AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 131.

 Mais, parce qu’à mesure qu’elle les étrécit, elle diminue aussi la quantité des vapeurs auxquelles ils doivent donner passage, cela ne suffit pas pour produire des larmes si la quantité de ces vapeurs n’est à même temps augmentée par quelque autre cause :

 Aussi voyons-nous que ceux qui sont tristes ne jettent pas continuellement des larmes, mais seulement par intervalles, lorsqu’ils font quelque nouvelle réflexion sur les objets qu’ils affectionnent.

  LES PASSIONS DE L’AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 132.

Et alors les poumons sont aussi quelquefois enflés tout à coup par l’abondance du sang qui entre dedans et qui en chasse l’air qu’ils contenaient, lequel, sortant par le sifflet, engendre les gémissements et les cris qui ont coutume d’accompagner les larmes.

  LES PASSIONS DE L’AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 133.

 et l’agitation de ces vapeurs est tellement retardée par la froideur de leur naturel, qu’elles se convertissent aisément en larmes, encore qu’aucune tristesse n’ait précédé.

 le mouvement desquelles étant retardé par la tristesse, elles se convertissent en larmes.

  LES PASSIONS DE L’AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 134.

 car ce sont des passions qui diminuent la matière des larmes.

  LES PASSIONS DE L’AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 135.

La cause des soupirs est fort différente de celle des larmes, encore qu’ils présupposent comme elles la tristesse ;

  LES PASSIONS DE L’AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 147.

 et il se peut faire que quelques restes d’amour ou de pitié qui se présentent à son imagination tirent de véritables larmes de ses yeux, nonobstant qu’il sente cependant une joie secrète dans le plus intérieur de son âme, l’émotion de laquelle a tant de pouvoir que la tristesse et les larmes qui l’accompagnent ne peuvent rien diminuer de sa force.

  LES PASSIONS DE L’AME, TROISIEME PARTIE, ARTICLE 189.

Au reste, on pleure fort aisément en cette passion, à cause que l’amour, envoyant beaucoup de sang vers le coeur, fait qu’il sort beaucoup de vapeurs par les yeux, et que la froideur de la tristesse, retardant l’agitation de ces vapeurs, fait qu’elles se changent en larmes, suivant ce qui a été dit ci-dessus.

  Correspondance, année 1640, Au R. P. MERSENNE, 30 juillet 1640.

 Or ces parties du sang qui entrent ainsi dans l’estomac, n’en doivent point retenir la couleur rouge, non plus que la salive (qui aide aussi dans la bouche à la dissolution des viandes qu’on mâche), ni les larmes, ni la sueur, etc.

  Correspondance, année 1641, A MONSIEUR ***, 10 JANVIER 1641 (Les éditions contemporaines datent cette lettre de mi-janvier 1641.).

 Je ne suis pas de ceux qui estiment que les larmes et la tristesse n’appartiennent qu’aux femmes, et que, pour paraître homme de coeur, on se doive contraindre à montrer toujours un visage tranquille.

 Ainsi je m’assu re que vous me sourirez mieux, si je ne m’oppose point à vos larmes, que si j’entreprenais de vous détourner d’un ressentiment que je crois juste.

  Correspondance, année 1644, A MADAME ELISABETH, PRINCESSE PALATINE, 10 juillet 1644.

 comme on voit que la rougeur du visage suit de la honte, les larmes de la compassion, et le ris de la joie.

  Correspondance, année 1645, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 15 mars 1645 (Les éditions contemporaines datent cette lettre de mai ou juin 1645.).

 car elle est telle, que je crois qu’une personne, qui aurait d’ailleurs toute sorte de sujet d’être contente, mais qui verrait continuellement représenter devant soi des tragédies dont tous les actes fussent funestes, et qui ne s’occuperait qu’à considérer des objets de tristesse et de pitié, qu’elle sût être feints et fabuleux, en sorte qu’ils ne fissent que tirer des larmes de ses yeux, et émouvoir son imagination, sans toucher son entendement, je crois, dis-je, que cela seul suffirait pour accoutumer son coeur à se resserrer et à jeter des soupirs ;

 

descartes

« et l'agitation de ces vapeurs est tellement retardée par la froideur de leur naturel, qu'elles se convertissent aisément en larmes,encore qu'aucune tristesse n'ait précédé. le mouvement desquelles étant retardé par la tristesse, elles se convertissent en larmes. LES PASSIONS DE L'AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 134. car ce sont des passions qui diminuent la matière des larmes. LES PASSIONS DE L'AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 135. La cause des soupirs est fort différente de celle des larmes, encore qu'ils présupposent comme elles la tristesse ; LES PASSIONS DE L'AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 147. et il se peut faire que quelques restes d'amour ou de pitié qui se présentent à son imagination tirent de véritables larmes de sesyeux, nonobstant qu'il sente cependant une joie secrète dans le plus intérieur de son âme, l'émotion de laquelle a tant de pouvoirque la tristesse et les larmes qui l'accompagnent ne peuvent rien diminuer de sa force. LES PASSIONS DE L'AME, TROISIEME PARTIE, ARTICLE 189. Au reste, on pleure fort aisément en cette passion, à cause que l'amour, envoyant beaucoup de sang vers le coeur, fait qu'il sortbeaucoup de vapeurs par les yeux, et que la froideur de la tristesse, retardant l'agitation de ces vapeurs, fait qu'elles se changenten larmes, suivant ce qui a été dit ci-dessus. Correspondance, année 1640, Au R.

P.

MERSENNE, 30 juillet 1640. Or ces parties du sang qui entrent ainsi dans l'estomac, n'en doivent point retenir la couleur rouge, non plus que la salive (qui aideaussi dans la bouche à la dissolution des viandes qu'on mâche), ni les larmes, ni la sueur, etc. Correspondance, année 1641, A MONSIEUR ***, 10 JANVIER 1641 (Les éditions contemporaines datent cette lettre de mi-janvier 1641.). Je ne suis pas de ceux qui estiment que les larmes et la tristesse n'appartiennent qu'aux femmes, et que, pour paraître homme decoeur, on se doive contraindre à montrer toujours un visage tranquille. Ainsi je m'assure que vous me sourirez mieux, si je ne m'oppose point à vos larmes, que si j'entreprenais de vous détourner d'unressentiment que je crois juste. Correspondance, année 1644, A MADAME ELISABETH, PRINCESSE PALATINE, 10 juillet 1644. comme on voit que la rougeur du visage suit de la honte, les larmes de la compassion, et le ris de la joie. Correspondance, année 1645, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 15 mars 1645 (Les éditions contemporaines datent cette lettre de mai ou juin 1645.). car elle est telle, que je crois qu'une personne, qui aurait d'ailleurs toute sorte de sujet d'être contente, mais qui verraitcontinuellement représenter devant soi des tragédies dont tous les actes fussent funestes, et qui ne s'occuperait qu'à considérerdes objets de tristesse et de pitié, qu'elle sût être feints et fabuleux, en sorte qu'ils ne fissent que tirer des larmes de ses yeux, etémouvoir son imagination, sans toucher son entendement, je crois, dis-je, que cela seul suffirait pour accoutumer son coeur à seresserrer et à jeter des soupirs ;. »

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