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Le mot "louange" dans l'oeuvre de DESCARTES

Publié le 30/08/2006

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descartes

 

DISCOURS DE LA METHODE, Cinquième partie.

Mais si on demande comment le sang des veines ne s’épuise point, en coulant ainsi continuellement dans le coeur, et comment les artères n’en sont point trop remplies, puisque tout celui qui passe par le coeur s’y va rendre, je n’ai pas besoin d’y répondre autre chose que ce qui a déjà été écrit par un médecin d’Angleterre, auquel il faut donner la louange d’avoir rompu la glace en cet endroit, et d’être le premier qui a enseigné qu’il y a plusieurs petits passages aux extrémités des artères, par où le sang qu’elles reçoivent du coeur entre dans les petites branches des veines, d’où il va se rendre derechef vers le coeur ;

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, A LA SERENISSIME PRINCESSE ELISABETH.

 Et la généreuse modestie que l’on voit reluire en toutes les actions de votre altesse m’assure que les discours simples et francs d’un homme qui n’écrit que ce qu’il croit, lui seront plus agréables que ne seraient des louanges ornées de termes pompeux et recherchés par ceux qui ont étudié l’art des compliments.

 c’est pourquoi, encore qu’elles soient beaucoup plus parfaites que celles que le mélange de quelque défaut fait éclater, toutefois, à cause que le commun des hommes les remarque moins, on n’a pas coutume de leur donner tant de louanges.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, PREMIERE PARTIE, Art. 37.

 en sorte que nous soyons tellement les maîtres de nos actions, que nous sommes dignes de louange lorsque nous les conduisons bien :

 car, tout ainsi qu’on ne donne point aux machines qu’on voit se mouvoir en plusieurs façons diverses, aussi justement qu’on saurait désirer, des louanges qui se rapportent véritablement à elles, parce que ces machines ne représentent aucune action qu’elles ne doivent faire par le moyen de leurs ressorts, et qu’on en donne à l’ouvrier qui les a faites, parce qu’il a eu le pouvoir et la volonté de les composer avec tant d’artifice, de même on doit nous attribuer quelque chose de plus, de ce que nous choisissons ce qui est vrai, lorsque nous le distinguons d’avec le faux, par une détermination de notre volonté, que si nous y étions déterminés et contraints par un principe étranger.

  LES PASSIONS DE L’AME, LETTRE Ire A MONSIEUR DESCARTES.

 Même à cause qu’on use souvent auprès d’eux de tous les termes les plus avantageux qu’on puisse imaginer pour louer des personnes qui ne sont que fort médiocres, ils n’ont pas sujet de prendre les louanges immenses qui vous sont données par ceux qui vous connaissent pour des vérités bien exactes.

 Mais la certitude qu’on a déjà reconnue dans la mathématique fait beaucoup pour vous, car c’est une science en laquelle il est si constant que vous excellez, et vous avez tellement en cela surmonté l’envie, que ceux même qui sont jaloux de l’estime qu’on fait de vous pour les autres sciences ont coutume de dire que vous surpassez tous les autres en celle-ci, afin qu’en vous accordant une louange qu’ils savent ne vous pouvoir être disputée, ils soient moins soupçonnés de calomnie lorsqu’ils tâchent de vous en ôter quelques autres.

  LES PASSIONS DE L’AME, TROISIEME PARTIE, ARTICLE 157.

 mais la flatterie est si commune partout qu’il n’y a point d’homme si défectueux qu’il ne se voie souvent estimer pour des choses qui ne méritent aucune louange, ou même qui méritent du blâme ;

  LES PASSIONS DE L’AME, TROISIEME PARTIE, ARTICLE 206.

 Il est seulement besoin d’instruire son jugement touchant ce qui est véritablement digne de blâme ou de louange, afin de n’être pas honteux de bien faire, et ne tirer point de vanité de ses vices, ainsi qu’il arrive à plusieurs.

  LES PASSIONS DE L’AME, TROISIEME PARTIE, ARTICLE 207.

 Car il n’y a personne qui ne s’imagine, étant jeune, que la louange est un bien et l’infamie un mal beaucoup plus importants à la vie qu’on ne trouve par expérience qu’ils sont, lorsque, ayant reçu quelques affronts signalés, on se voit entièrement privé d’honneur et méprisé par un chacun.

  Correspondance, année 1630, A Monsieur *** (ISAAC BEECKMAN), 17 octobre 163O.

 Considérez, je vous prie, en vous-même, et voyez si en toute votre vie vous avez jamais rien trouvé ou inventé, qui mérite véritablement des louanges.

 Si vous en avez de ce genre, qui soient de quelque importance, je confesse que vous méritez quelques louanges.

 mais je nie que de telles inventions méritent des louanges.

 Toutefois, parce que l’ignorance du monde est telle qu’on loue souvent ceux en qui les biens de la fortune abondent, et qu’on ne croit pas que cette déesse soit si aveugle que d’enrichir de ses faveurs ceux qui ne l’ont point du tout mérité, si elle vous a fait part de quelque chose qui soit de conséquence, et qui, pour cela, vous relève un peu au dessus des autres, je confesse que vous n’êtes pas tout à fait indigne de louange.

 Mais tant s’en faut que ces choses-là soient dignes de quelque louange, qu’au contraire plus leurs possesseurs les estiment, et plus ils prennent de soin à les conserver, plus aussi ils s’exposent à la risée, et attirent la commisération de tout le monde.

 Mais peut-être méritez-vous de grandes louanges pour l’hyperbole que vous m’avez enseignée.

 Mais s’il arrivait que, pour cette petite louange, il vînt à concevoir tant d’estime de lui, qu’il crût être un grand poète, ne vous moqueriez-vous pas de lui comme d’un enfant ?

 Vous vous plaignez principalement de ce que, m’ayant quelquefois donné des louanges, je ne vous ai pas rendu la pareille ;

 Et la façon avec laquelle j’ai toujours vécu par le passé ne montre-t-elle pas assez que je suis ennemi de toutes ces louanges ?

 Car, après toutes vos belles louanges, vous ne laissez pas de dire librement que vous avez coutume de préférer votre mathématico-physique à mes conjectures, et que vous le faites savoir à nos amis.

 C’est pourquoi je me contenterai ici de vous avertir que si vous aimez les louanges, vous fassiez des choses dignes d’être louées, et qui soient telles que vos ennemis mêmes soient contraints de les approuver.

 Mais quoi que vous ayez fait, n’attendez jamais de louanges ni de vous ni de vos amis, dont les témoignages seraient toujours tenus pour suspects.

  Correspondance, année 1637, A UN REVEREND PERE JESUITE, 3 octobre 1637.

 et ceux qui me reprendront de quelque faute me feront toujours plus de plaisir que ceux qui me donnent des louanges.

  Correspondance, année 1645, A Monsieur REGIUS, 15 juillet 1645.

 mais lorsque je suis parvenu au chapitre de l’homme, et que j’y ai vu ce que vous dites de l’âme et de Dieu, non seulement je me suis confirmé dans mon premier sentiment, mais outre cela j’ai été saisi et accablé de douleur, voyant que vous croyez de telles choses, et que vous ne pouvez vous abstenir de les écrire et de les enseigner, quoique cela ne vous puisse procurer aucune louange, mais vous causer de grands chagrins et une grande honte.

  Correspondance, année 1647, A LA REINE DE SUEDE, 20 novembre 1647.

 c’est cela seul qui, à proprement parler, mérite de la louange et de la gloire ;

 Pour ce qui est de l’honneur et de la louange, on les attribue souvent aux autres biens de la fortune ;

 Car l’honneur et la louange est une espèce de récompense, et il n’y a rien que ce qui dépend de la volonté, qu’on ait sujet de récompenser ou de punir.

  Correspondance, année 1649, REPONSE DE Monsieur DESCARTES A Monsieur MORUS, 5 février 1649.

Les louanges dont vous me comblez sont plutôt des marques de votre bonté qu’un effet de mon mérite, qui ne saurait jamais les égaler.

 

descartes

« qu'on ne trouve par expérience qu'ils sont, lorsque, ayant reçu quelques affronts signalés, on se voit entièrement privé d'honneuret méprisé par un chacun. Correspondance, année 1630, A Monsieur *** (ISAAC BEECKMAN), 17 octobre 163O. Considérez, je vous prie, en vous-même, et voyez si en toute votre vie vous avez jamais rien trouvé ou inventé, qui méritevéritablement des louanges. Si vous en avez de ce genre, qui soient de quelque importance, je confesse que vous méritez quelques louanges. mais je nie que de telles inventions méritent des louanges. Toutefois, parce que l'ignorance du monde est telle qu'on loue souvent ceux en qui les biens de la fortune abondent, et qu'on necroit pas que cette déesse soit si aveugle que d'enrichir de ses faveurs ceux qui ne l'ont point du tout mérité, si elle vous a fait partde quelque chose qui soit de conséquence, et qui, pour cela, vous relève un peu au dessus des autres, je confesse que vous n'êtespas tout à fait indigne de louange. Mais tant s'en faut que ces choses-là soient dignes de quelque louange, qu'au contraire plus leurs possesseurs les estiment, etplus ils prennent de soin à les conserver, plus aussi ils s'exposent à la risée, et attirent la commisération de tout le monde. Mais peut-être méritez-vous de grandes louanges pour l'hyperbole que vous m'avez enseignée. Mais s'il arrivait que, pour cette petite louange, il vînt à concevoir tant d'estime de lui, qu'il crût être un grand poète, ne vousmoqueriez-vous pas de lui comme d'un enfant ? Vous vous plaignez principalement de ce que, m'ayant quelquefois donné des louanges, je ne vous ai pas rendu la pareille ; Et la façon avec laquelle j'ai toujours vécu par le passé ne montre-t-elle pas assez que je suis ennemi de toutes ces louanges ? Car, après toutes vos belles louanges, vous ne laissez pas de dire librement que vous avez coutume de préférer votremathématico-physique à mes conjectures, et que vous le faites savoir à nos amis. C'est pourquoi je me contenterai ici de vous avertir que si vous aimez les louanges, vous fassiez des choses dignes d'être louées,et qui soient telles que vos ennemis mêmes soient contraints de les approuver. Mais quoi que vous ayez fait, n'attendez jamais de louanges ni de vous ni de vos amis, dont les témoignages seraient toujourstenus pour suspects. Correspondance, année 1637, A UN REVEREND PERE JESUITE, 3 octobre 1637. et ceux qui me reprendront de quelque faute me feront toujours plus de plaisir que ceux qui me donnent des louanges. Correspondance, année 1645, A Monsieur REGIUS, 15 juillet 1645. mais lorsque je suis parvenu au chapitre de l'homme, et que j'y ai vu ce que vous dites de l'âme et de Dieu, non seulement je mesuis confirmé dans mon premier sentiment, mais outre cela j'ai été saisi et accablé de douleur, voyant que vous croyez de telleschoses, et que vous ne pouvez vous abstenir de les écrire et de les enseigner, quoique cela ne vous puisse procurer aucunelouange, mais vous causer de grands chagrins et une grande honte. Correspondance, année 1647, A LA REINE DE SUEDE, 20 novembre 1647. c'est cela seul qui, à proprement parler, mérite de la louange et de la gloire ; Pour ce qui est de l'honneur et de la louange, on les attribue souvent aux autres biens de la fortune ; Car l'honneur et la louange est une espèce de récompense, et il n'y a rien que ce qui dépend de la volonté, qu'on ait sujet derécompenser ou de punir.. »

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