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Le mot "miracle" dans l'oeuvre de DESCARTES

Publié le 11/08/2010

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descartes

DISCOURS DE LA METHODE, Cinquième partie.

 de façon qu’encore qu’il ne lui aurait point donné, au commencement, d’autre forme que celle du chaos, pourvu qu’ayant établi les lois de la nature, il lui prêtât son concours, pour agir ainsi qu’elle a de coutume, on peut croire, sans faire tort au miracle de la création, que par cela seul toutes les choses qui sont purement matérielles auraient pu, avec le temps, s’y rendre telles que nous les voyons à présent.

  LES METEORES, DISCOURS SECOND, DES VAPEURS ET DES EXHALAISONS.

 Car comment se pourrait-il faire sans miracle qu’en temps chaud et en plein midi, le soleil, donnant sur un lac ou un marais, manquât d’en élever beaucoup de vapeurs, vu qu’on remarque même que pour lors les eaux se dessèchent et se diminuent beaucoup davantage qu’elles ne font en temps froid et obscur ?

  LE MONDE OU TRAITÉ DE LA LUMIERE, CHAPITRE VII, Des lois de la nature de ce nouveau monde.

Et, afin qu’il n’y ait point d’exception qui en empêche, nous ajouterons, s’il vous plaît, à nos suppositions que Dieu n’y fera jamais aucun miracle et que les intelligences, ou les âmes raisonnables, que nous y pourrons supposer ci-après, n’y troubleront en aucune façon le cours ordinaire de la nature.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L’AUTEUR AUX QUATRIEMES OBJECTIONS, REPONSE A L’AUTRE PARTIE, REPONSE AUX CHOSES QUI PEUVENT ARRETER LES THEOLOGIENS.

Au reste, on ne peut pas supposer que les accidents soient réels, sans qu’au miracle de la transsubstantiation, lequel seul peut être inféré des paroles de la consécration, on n’en ajoute sans nécessité un nouveau et incompréhensible, par lequel ces accidents réels existent tellement sans la substance du pain, que cependant ils ne soient pas eux-mêmes faits des substances, ce qui ne répugne pas seulement à la raison humaine, mais même à l’axiome des théologiens, qui disent que les paroles de la consécration n’opèrent rien que ce qu’elles signifient, et qui ne veulent pas attribuer à miracle les choses qui peuvent être expliquées par raison naturelle.

 Car tant s’en faut que, selon l’explication que j’y donne, il soit besoin de quelque miracle pour conserver les accidents après que la substance du pain est ôtée, qu’au contraire, sans un nouveau miracle (à savoir, par lequel les dimensions fussent changées), ils ne peuvent pas être ôtés.

 car jamais on n’a cru que cela soit arrivé par une cessation de miracle, mais on a toujours attribué cet effet à un miracle nouveau.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art. 138.

 Et je ne pense pas que l’on ait jamais fait aucune observation touchant les comètes, laquelle ne doive point être prise pour fable ni pour miracle, dont la raison n’ait été ici expliquée.

  Correspondance, année 1629, AU R. P. MERSENNE, 20 octobre 1629 (Les éditions contemporaines datent cette lettre de septembre 1629.).

 Il y a une partie dans les mathématiques, que je nomme la science des miracles, parce qu’elle enseigne à se servir si à propos de l’air et de la lumière, qu’on peut faire voir par son moyen toutes les mêmes illusions, qu’on dit que les magiciens font paraître par l’aide des démons.

  Correspondance, année 1640, Au R. P. MERSENNE, 28 octobre 1640.

 Pour le miracle qu’il rapporte ici, il aurait besoin d’être vu pour être cru.

  Correspondance, année 1648, A MONSIEUR ***, 1er avril 1648. (Les éditions contemporaines datent cette lettre de mars ou avril 1648.).

 Or toutes les connaissances que nous pouvons avoir de Dieu sans miracle en cette vie, descendent du raisonnement et du progrès de notre discours, qui les déduit des principes de la foi qui est obscure, ou viennent des idées et des notions naturelles qui sont en nous, qui, pour claires qu’elles soient, ne sont que grossières et confuses sur un si haut sujet.

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