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Le Role des Didascalies dans Fin De Partie

Publié le 05/12/2010

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Fin de Partie est une pièce de théâtre de Samuel Beckett, fameux auteur anglais. Elle à été jouée pour la première fois le 1er avril 1957. Elle met en scène quatre personnages tous handicapés physiquement, menant une existence absurde, sans but et dans un milieu clos. Dans ce texte, on remarque aussitôt l’abondance et l’omniprésence des didascalies, en effet la quantité est la même que pour le texte. Quels sont leurs rôles ? Ont-elles un but précis ? C’est ce que nous allons essayer de comprendre.

 

Dans un premier temps, on peut dire que ces didascalies ont un rôle de description. En effet pendant les trois premières pages du livre, il n’y a que ça. Les didascalies sont présentes ici pour décrire le décor. Elles expliquent ensuite le début de l’histoire, pour nous mettent dans l’action. La scène initiale est décrite ‘sans meubles’, avec une ‘lumière grisâtre’, des fenêtres’ et des ‘tableaux retournés’ sur les murs. Toutes ces indications décrivent bien sûr la scène, mais de façon vague, imprécise. Elles nous apportent quelques renseignements mais rien de concret, d’important pour le début d’une histoire. Plus tard, le décor n’est plus vraiment mentionné dans les didascalies, car Hamm et Clov en discutent entre eux. Ils parlent souvent de ce qui se passe dehors.

   Ensuite, les premières didascalies nous présentent bien sûr les personnages, leur position, leur handicap, leurs interrelations. Hamm est le premier personnage à être décrit, on dit d’abord qu’il est ‘au centre’ de la pièce, ce qui laisse entendre aussi de l’histoire. Ensuite, qu’il ‘est assis dans un fauteuil à roulettes’ donc le premier élément pour le décrire est son handicap. Chose dévalorisante. Le second personnage à être décrit est Clov, car il se trouve juste à côté du fauteuil de Hamm. On dit de lui qu’il ‘est immobile’ et qu’il a ‘le teint très rouge’. On décrit ensuite sa démarche et ses faits et ses gestes. Toute la description qui suit est complètement inutile et absurde. Plus tard, souvent regroupées en petits paragraphes, elles décrivent les allées et venues de Clov. Puisqu’il est le seul personnage à pouvoir encore se déplacer, le moins handicapé si l’on peut dire.

Pour résumer, les didascalies utilisées comme éléments de description ne décrivent qu’en partie voire très peu ce qu’elles devraient plutôt décrire avec précision. Ce qui n’aide en rien le lecteur à comprendre l’histoire ou l’intrigue de la pièce.

 

Dans un deuxième temps, on peut dire que les didascalies n’ont concrètement aucun rôle précis, car souvent elles n’aident pas le lecteur à mieux comprendre l’histoire. Elles sont donc souvent inutiles. Parmi elles, le temps n’est pas décrit, et le décor juste au début. Il n’y a en fait que les personnages qui sont un minimum décrits, on arrive à peu près à savoir à quoi ils ressemblent, comment ils sont vêtus ou placés sur la scène. Ces didascalies nous informent aussi sur le caractère des personnages, ou encore le ton avec lequel ils parlent. Quelques mots définissent tous ceci : ‘froidement’, ‘fièrement’, ‘vexé’ ou encore ‘avec colère’. Ces didascalies nous informent sur les pensées des personnages au moment où ils parlent. On peut donc en quelque sorte connaître leurs sentiments. Ces didascalies sont une aide pour le lecteur. Non pour comprendre l’histoire sinon un peu mieux comprendre les personnages. 

   Une des didascalies revient toujours, pas à chaque phrase mais presque. Il s’agit de ‘Un temps’. A première vue, on pourrait penser qu’elle est strictement absurde et inutile, mais au fil du texte, on voit qu’elle montre souvent une hésitation de la part du personnage qui va parler, ou aussi une insistance sur les mots venant d’être prononcés, de la part de celui qui vient de parler. Elle est donc utile quelques fois. 

 

Pour conclure, on peut dire que chez Beckett, les didascalies tiennent toujours une place importante, car elles sont autant présentes voire que le texte. Les répliques sont toujours courtes et brèves, tout comme les didascalies, ce qui donne comme une confusion pour le lecteur. Puis elles sont aussi de même quantité que les répliques du texte. Et si elles le sont, c’est qu’il y a une raison. On peut donc se demander si chez Beckett ce ne sont pas les didascalies qui priment sur le texte, en termes d’importance. On peut parler ici d’abondance. Et Beckett en tient vraiment compte. Malgré cela, nous lecteurs, ne trouvons pas toujours le rôle et l’importance de ces didascalies.

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