Devoir de Philosophie

Le songe d'un habitant du mogol

Publié le 13/12/2011

Extrait du document

 

 

              

 

 

Le songe d'un habitant du mogol

 

Comment cette fable se distingue-t-elle des fables traditionnelles?

 

 

La fable

est un récit dans lequel la narration, appelée \"corps\" et la moralité appelée \"âme\" ont tendance à se fondre pour opérer une synthèse du plaisir et du savoir. La moralité peut être exprimée clairement : on la dit \"explicit\" ; elle peut demander au lecteur de déchiffrer lui-même le sens du récit : on la dit alors \"implicite\".

La fable remonte à l'Antiquité Grecque, elle appartient au genre de l'apologue, court récit à visée didactique en vers ou prose, agréable à lire, délivrant un enseignement.

 

Jean de La Fontaine (né le

 

 

8   juillet   1621 à Château-Thierry, et mort le 13 avril 1695 à Paris) est un poète français de la période classique dont l'histoire littéraire retient essentiellement les Fables et dans une moindre mesure les contes licencieux. On lui doit cependant des poèmes divers, des pièces de théâtre et des livrets d'opéra qui confirment son ambition de moraliste

.

Ses

 

 

 

 

Fables constituent la principale œuvre poétique de la période classique, et l’un des plus grands chefs d’œuvre de la littérature française

. Le tour de force de La Fontaine est de donner par son travail une haute valeur à un genre qui jusque là n’avait aucune dignité littéraire et n'était réservé qu'aux exercices scolaires de rhétorique et de latin.

Le propre de la fable tel que les à écrite La Fontaine, est ... et une brève leçon. Mais dans Le Songe d'un Habitant du Mogol, leurs longueurs respectives sont inversées, la leçon prend des proportions inhabituels, et l'apologue apparaît comme un prétexte liminaire à une méditation sur le bonheur et la création poétique.

 

Nous nous demandons en quoi cette

fable se distingue des fables traditionnelles.

Nous verrons donc comment la fable s'écarte des règles qui lui sont traditionnellement assigné pour s'épanouir en une confidence lyrique.

 

 

 

 

 

 

1) L'apologue : un récit séduisant

A) Séduisant par son rythme vivant

 

 

- diverses tonalités (étonnement - surprise du rêveur ; pathétique dans la description des souffrances de l'Ermite ; aspect didactique de la conclu)

- rimes poétiques enrichissants sa signification (en -ir des 1ers V. : beauté du séjour + annoncent déjà la surprise.)

 

B)

 

- Personnages séduisant pas leur originalité (exotisme du mogol donc orient lointain ; aspect culturel de Minos, dieu mythologique antique ; opposition des statues si diff. du Vizir et de l'Ermite ; sagesse de l'interprète.

- Récit pittoresque -> image qu'il nous offre (paradis rendu + merveilleux par renchérissement V. 3 ; Enfer présenté par métonymie des feux V. 5.

Ces hypotyposes avec mélange d'imagerie oriental et mythologie donne a cette fable un caractère bien particulier et bien diff. du bestiaire traditionnel.

 

C) Résolution d'une énigme

 

- V. 1 à 11, mystère total (2reves incompréhensible ; trouble du rêveur ; erreur apparente de Minos.)

- figures de rhétoriques souligne ce mystère (allitération en -r V. 7 et 8 illustrent l'incompréhension ; l'assonance de sonorité sombre ds le v. 10 approfondie le mystère.)

- V. 12 à 17, ns assistons à résolution d’énigme (C-Lex. de l’explication (expliquer, interprète du sens habitude) s’oppose au C-Lex. de la surprise (s’être mépris, s’éveilla, surpris, mystère)

Le parallélisme entre les 2 explications prouve la logique des jugements de Minos comme le montre l’antithèse entre les 2 derniers V. : parallélisme de construction souligne la diff. des attitudes.

 

Cet apologue emporte par son rythme, séduit par son pittoresque et intrigue par son dénouement paradoxal. Ainsi une réflexion est rendu nécessaire.

 

2) La confidence

A) Confidence présenté comme une argumentation

 

- elle est introduite par une pénétration V. 18, c’est à dire une réticence pour mieux attirer l’attention sur le projet.

- dans le V. suivant, il présente sa thèse (amour de la retraite = solitude pas opposition au dérèglement de la cour.

- proposition des arguments dans une gradation inverse V. 20-21, V.22 la solitude qui offre la douceur, V.23 les lieux aimés qui offre le repos ; + l’inspiration poétique V.26 à 33.

Cette solitude, ce repos, c’est l’otium des anciens, c’est à dire un temps de tranquillité que l’on consacre non à la paresse mais à la culture, aux arts, aux plaisir enrichissants de l’esprit.

B) Cette confidence prend un tour lyrique

 

- le poète montre son amour pour la solitude (Ex : avec l’élan que crée l’enjambement des V. 23-24 : il aspire à trouver la solitude.)

- la force de l’émotion du poète devient même élégiaque avec des mots comme l’interjection « Oh ! » du V. 25 qui marque un espoir cependant encore présent.

- enfin l’accumulation des pronoms personnels « je » ainsi que la richesse de la ponctuation souligne l’investissement affectif du poète.

 

C) Confidence transformé en méditation sur le mystère de la création poétique

 

- Il faut des conditions favorable (solitude V.22, des lieux propices V. 23 : la description bucolique de ces lieux V.24 évoque les dons précieux de la nature.)

- Mais il faut surtout que les muses daignent offrir l’inspi. Elles sont appelés les « neufs soeurs » V. 26 et elles offrent soit une inspi. noble 27 à 30 : mystère de la création , soit une inspi. humble 31 à 33 : beauté de la nature.)

- La confidence prend fin par un éloge du sommeil, dont il apprécie la saveur V. 37 « pleins de délices » et à qui il voue des sacrifices parce que le sommeil sert de médium entre le poète et les muses.

 

Conclusion :

Ce poème séduit par son pittoresque dans l’apologue tout comme par son lyrisme dans la confidence. Mais en réalité, le pittoresque et le lyrisme traverse toute la fable, ainsi le pittoresque est présent dans l’exotisme de l’apologue mais aussi dans la nature bucolique de la confidence ; tout comme le lyrisme est présent dans la sensibilité du rêveur mogol, ainsi que dans les désires poétiques du fabuliste.

Mais la confidence est d’une telle beauté qu’elle acquière aussi une valeur argumentative parce qu’elle séduit le lecteur et le convainc de moins se livrer à la folie du monde pour mieux apprécier les plaisirs de la nature et de la solitude.

 

Liens utiles