Le stoïcien devant la mort

« Difficile est, inquis, animum perducere ad contemptionem

« Il est difficile, dis-tu, d’amener une âme au mépris de la vie «

animae «. Non vides, quam ex frivolis causis contemnatur ?

Ne vois-tu pas, pour quelles raisons frivoles on la méprise ?

Alius ante amicae fores laqueo pependit,

L’un se pendit avec une corde devant la porte de sa maitresse,

Alius se preacipatavit e tecto, ne dominum stomachantem

Un autre s’est jeté d’un toit pour ne pas entendre son maître qui le réprimande

Diutius audiret, alius ne reduceretur e fuga,

Un autre encore pour ne pas être ramené de sa fugue s’est

Ferrum adegit in viscera : non putas virtutem

Planté un couteau dans le ventre : ne penses-tu pas que la vertue

Hoc effecturam quod efficit nimia formido ?

Accomplira ce qu’accomplie une peur excessive ?

            Nulli potest secura vita contigere, qui de producenda

            Une vie sereine ne peut arriver a quelqu’un qui pense trop à prolonger

Nimis cogitat, qui inter magna bona multos consules numerat.

Sa vie, qui compte parmi ses grands biens les consules.

Hoc cotidie meditare ut possis, aequo

Réfléchis chaque jour à cela à savoir que tu puisses abandonner cette

Animo vitam relinquere, quam multi sic complectuntur

Vie avec un esprit indifférent, cette vie que nombreux embrassent

Et tenent, quomodo qui aqua torrente rapiuntur,

Et à laquelle s’accroche exactement comme ceux qui s’attachent

Spinas et aspera. Plerique inter mortis metum et

Aux ronces et aux roches quand ils sont emportés par une eau violente.

Vitae tormenta miseri fluctuantur et vivere

La plupart des H sont ballotés, les malheureux entre la peur de la mort et les tourments de la vie et ne veulent pas vivre

Nolunt, mori nesciunt.

(mais) ne savent pas mourir.

Fac itaque tibi jucundam vitam omnem pro illa solicitudem

C’est pourquoi fais-toi une vie agréable en renoncant à toute inquiétude

Deponendo. Nullum nobum adjuvat labentem nisi

Pour celle-là (la mort). Aucun bien ne réjouit celui qui le possède

Ad cujus amissionem praeparatus est animus ; nullius autem rei facilior amissio est,

Si sont esprit n’a pas été préparé à le perdre ; Or la perte d’aucune chose est plus

Quam quae desiderari amissa non potest.

Facile qu’une chose perdue, qui ne peut être regrettée.

èRien n’est plus facile à perdre qu’une chose dont on est capable de ne pas regretter.