Devoir de Philosophie

Les Confessions de Rousseau: "Voyage À Chambery"

Publié le 12/09/2006

Extrait du document

rousseau

Introduction    Ce texte est tiré des Confessions de Rousseau, l'ouvrage autobiographique d'un des plus illustres philosophe du siècle des lumières mais aussi l'un des précurseurs du romantisme, il vécut de 1712 à 1778. Les confessions paraissent dans une première partie en 1782 puis en 1789, c'est une œuvre posthume. C'est la voie de la rédemption, l'aveu des péchés, avec humilité et sincérité Rousseau présente sa vie comme un mauvais concours de circonstances. Il créé le genre moderne de l'autobiographie, qui va marquer la littérature française. Le passage que nous étudions provient du Livre IV, qui raconte la vie de Rousseau en 1731, parti de Lyon en Septembre 1731, il rejoint Mme de Warens, sa chère « maman « à Chambery à pied.  Durant ce voyage il se laisse aller aux joies de la solitude, en parfaite communion avec la nature, son moi s'abandonne avec vérité. Rousseau nous livre ici sa vision du voyage, un moment de bonheur, de sincérité en osmose avec la nature, avec sa nature.  Dans une première partie nous étudierons le bonheur qu'éprouve Rousseau à l'écriture du voyage, ensuite nous verrons le voyage plus en détail avec la description du Beau Pays, pour finir nous définirons en quoi ce récit est aussi un voyage intérieur, qui nous éclaire sur l'inconscient de Rousseau.    Développement    I Le bonheur de retranscrire le voyage    1)Le temps de l'écriture et du récit se rejoignent dès la première phrase avec la comparaison: je suis en racontant mes voyages comme j'étais en les faisant. Il y a donc une concordance entre le temps du récit et le temps de l'écriture. Ensuite,  je ne saurais arriver indique l'incapacité de Rousseau à terminer d'une part le voyage, de l'autre l'écriture. Cette incapacité favorise un réel désir de revivre le voyage par l'écriture. Le désir et le plaisir de retranscrire le récit se mêlent donc étroitement.    2)Il y a une envie d'éterniser le voyage, de le revivre à travers l'écriture tout en prenant son temps. Le coeur me battait de joie en approchant de ma chère maman ET je n'en allais pas plus vite, nous avons ici une opposition renforcée par le « et «, qui montre une certaine dualité dans la volonté de Rousseau, celui ci préfère le voyage. On remarque la litote qui confirme la volonté de l'auteur, peut être pour mieux savourer les retrouvailles avec Mme de Warens.    3)Rousseau est en pleine synergie avec son voyage, si bien qu'il le revit avec le lecteur, il y a une omniprésence du « Je «, ses descriptions sont subjectives et très mélioratives, on retrouve le champs lexical du plaisir " joie, aise, beau, agréable, plaisir... etc ". Ce qui nous montre bien que Rousseau se complet dans la description du voyage, il laisse parler son âme.    A présent découvrons la raison de ce plaisir dans l'écriture, à travers le beau pays comprenons l'état de bonheur de Rousseau.    II Le beau pays, le pays de la liberté.    1)Rousseau voyage et nous décrit les paysages rencontrés, mais surtout ce « beau pays « : Au reste, on sait déjà ce que j'entends par un beau pays. C'est un paysage de montagne que Rousseau nous décrit, il nous donne même une impression de grandiose par l'accumulation des choses qu'il voit: des torrents, des rochers, des sapins, des bois noirs, des montagnes, des chemins raboteux… c'est une opposition sémantique avec la platitude, avec les plaines.    2)Le beau pays met en éveil les sens, hormis cette description montagneuse, on peut entendre les torrents, les cris des corbeaux et des oiseaux de proie, sentir les chemins raboteux, toucher les rochers, percevoir le mouvement, court et bouillonne dans des gouffres affreux une petite rivière. On retrouve sans cesse une illusion de vertige que nous interpréterons plus tard, des précipices, des gouffres affreux, les lieux escarpé... etc.    3)Ce beau pays, c'est un lieu propice au goût de liberté de Rousseau, Nous trouvons ce parallélisme: marcher à mon aise et m'arrêter quand il me plaît. Peut être une allusion à sa philosophie, ce goût de liberté inspira entre autre la révolution française. Rousseau aime cette vie errante, la vie ambulante est celle qu'il me faut, rappelons qu'il refuse pour ce voyage un cheval, il préfère le faire à pied, ce qui est inattendu pour l'époque où les gens d'un certain niveau social préfèrent une vie sédentarisée très loin de la nature et voyage sur des chemins tracés.    A présent, interprétons cette description du voyage, comprenons en quoi le beau pays nous livre-t-il les clés pour comprendre le moi de Rousseau, en quoi il est à vocation autobiographique.    III Le voyage intérieur    1)Les conditions de ce voyage sont idylliques, faire route a pied par un beau temps sans être pressé, le voyage est à pied, le temps semble être de bonne augure, avoir pour terme de ma course un objet agréable et bien sûr le but du voyage est plaisant. Aussi Rousseau met en place une intimité avec la nature, avec le beau pays, ce goût pour la nature s'oppose à la société, Rousseau nous indique une certaine misanthropie dans la description. On peut observer un certain romantisme, il laisse parler ses émotions, on peut notamment le voir avec le champ lexical du plaisir. Rousseau crée donc les conditions d'un voyage solitaire en décadence avec la société qui permet l'oubli des convenances, mais surtout de donner une image vraie de sa personnalité.    2)Rousseau nous emmène dans un espace hors du temps, qui se rapproche peut être du rêve, les conditions parfaites du voyage, ainsi que la beauté luxuriantes du paysage nous font penser à un certain paradis, à un endroit qui n'est pas sur la terre, Rousseau est d'ailleurs complètement hypnotisé par sa description: je restais là des heures entières. Rousseau est en fait dans son paradis, la vie ambulante, est de toutes les manières de vivre celle qui est le plus de mon goût.    3)Rousseau s'oublie donc, laisse son inconscient voguer, je pouvais contempler au fond et gagner des vertiges tout à mon aise ; car ce qu'il y a de plaisant dans mon goût pour les lieux escarpés, est qu'ils me font tourner la tête, et j'aime beaucoup ce tournoiement, pourvu que je sois en sûreté. Bien appuyé sur le parapet et j'avançais le nez... Il a un goût fort pour le risque, mais le risque contrôlé comme nous l'indique le chiasme: tournoiement (danger), sureté (sureté), parapet (sûreté) et avançais le nez (danger). C'est comme si Rousseau repartait en enfance, ainsi il se lance dans une autre action puérile, le lancer de pierre: je les rassemblais sur le parapet en pile ; puis, les lançant l'un après l'autre, je me délectais à les voir rouler, bondir et voler en mille éclats.    Conclusion    Avec un plaisir visible, Rousseau nous raconte son voyage, il le vit en même temps que le lecteur à qui il le conte, il le veut long et profitable, à travers le beau pays, il illumine nos sens, nous donne le vertige du haut des falaises, nous fait sentir la montagne dans un sentiment de totale liberté, cet espace est hors du temps. Il nous exprime alors son goût pour la nature, loin l’emprise de la ville et donc de la société, il se complet dans la solitude, dans un monde qui lui appartient. Dans son paradis, il laisse son inconscient parler, il redevient enfant et s'essaie à tous les vertiges et les jeux puérils qu’il revit par l’écriture.  Ainsi Rousseau donne une image de lui innocente et puérile à travers la description, il parvient à recoller avec le but autobiographique, en permettant au lecteur d'interpréter sa personnalité.

rousseau

« III Le voyage intérieur 1)Les conditions de ce voyage sont idylliques, faire route a pied par un beau temps sans être pressé, le voyage est à pied, letemps semble être de bonne augure, avoir pour terme de ma course un objet agréable et bien sûr le but du voyage est plaisant.Aussi Rousseau met en place une intimité avec la nature, avec le beau pays, ce goût pour la nature s'oppose à la société,Rousseau nous indique une certaine misanthropie dans la description.

On peut observer un certain romantisme, il laisse parler sesémotions, on peut notamment le voir avec le champ lexical du plaisir.

Rousseau crée donc les conditions d'un voyage solitaire endécadence avec la société qui permet l'oubli des convenances, mais surtout de donner une image vraie de sa personnalité. 2)Rousseau nous emmène dans un espace hors du temps, qui se rapproche peut être du rêve, les conditions parfaites du voyage,ainsi que la beauté luxuriantes du paysage nous font penser à un certain paradis, à un endroit qui n'est pas sur la terre, Rousseauest d'ailleurs complètement hypnotisé par sa description: je restais là des heures entières.

Rousseau est en fait dans son paradis, lavie ambulante, est de toutes les manières de vivre celle qui est le plus de mon goût. 3)Rousseau s'oublie donc, laisse son inconscient voguer, je pouvais contempler au fond et gagner des vertiges tout à mon aise ;car ce qu'il y a de plaisant dans mon goût pour les lieux escarpés, est qu'ils me font tourner la tête, et j'aime beaucoup cetournoiement, pourvu que je sois en sûreté.

Bien appuyé sur le parapet et j'avançais le nez...

Il a un goût fort pour le risque, maisle risque contrôlé comme nous l'indique le chiasme: tournoiement (danger), sureté (sureté), parapet (sûreté) et avançais le nez(danger).

C'est comme si Rousseau repartait en enfance, ainsi il se lance dans une autre action puérile, le lancer de pierre: je lesrassemblais sur le parapet en pile ; puis, les lançant l'un après l'autre, je me délectais à les voir rouler, bondir et voler en milleéclats. Conclusion Avec un plaisir visible, Rousseau nous raconte son voyage, il le vit en même temps que le lecteur à qui il le conte, il le veut long etprofitable, à travers le beau pays, il illumine nos sens, nous donne le vertige du haut des falaises, nous fait sentir la montagne dansun sentiment de totale liberté, cet espace est hors du temps.

Il nous exprime alors son goût pour la nature, loin l'emprise de la villeet donc de la société, il se complet dans la solitude, dans un monde qui lui appartient.

Dans son paradis, il laisse son inconscientparler, il redevient enfant et s'essaie à tous les vertiges et les jeux puérils qu'il revit par l'écriture.Ainsi Rousseau donne une image de lui innocente et puérile à travers la description, il parvient à recoller avec le butautobiographique, en permettant au lecteur d'interpréter sa personnalité.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles