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les femmes au 17éme

Publié le 28/04/2014

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Le mariage aux XVIIe et XVIIIe siècles Publié le 30 juin 2013 par Aetius Jean-Baptiste Greuze, l'Accordée de village, 1761. Autrefois étape majeure de la vie et socle de la société, le mariage est une institution qui a fortement évolué au cours des siècles, tant au niveau de sa signification que de la forme. Avant la Révolution, la distinction entre mariage civil et religieux n'existait pas puisque le mariage civil fut une invention républicaine. L'amour n'avait pas encore de place centrale dans le choix du conjoint au profit de motifs plus « matériels », les pères de famille ayant leur mot à dire sur cette question importante. Quelle place était laissée à l'amour ? Quel était le cheminement qui menait de la rencontre de jeunes gens au mariage ? Quelle conception du mariage avait nos ancêtres ? I. Mariages d'amour et de raison Le conjoint n'était pas pris au hasard : le jeune homme ou la jeune fille choisissait rarement son conjoint du fait du poids du père et des contraintes sociales. L'Eglise interdisait les unions jusqu'au 4e degré, mais des dispenses pouvaient être accordées pour les 3e et 4e degrés, ce qui limitait fortement le nombre de conjoints possibles dans le village ou ses alentours. Dans les milieux aristocratiques et de la haute et moyenne bourgeoisie, le chef de famille choisissait souvent ses belles filles et beaux fils, et ne prenait rarement en compte les sentiments de ses enfants. Il n'était chez eux pas question d'amour, on cherchait une situation. Au XVIIIe siècle, Mme de La Fayette rapporte que le fils du président du Parlement de Dijon demande à son père : « Est-il vrai, mon père, que vous me voulez marier à Mlle une telle ? - Mon fils, mêlez-vous de vos affaires. » !L'homme devait avoir le consentement de ses parents jusqu'à 30 ans et la femme jusqu'à 25 ans (législation royale), mais même passé cet âge, la famille pouvait toujours s'opposer à l'union conjugale. En revanche, la liberté de choix était plus grande et l'amour davantage présent dans les masses paysannes et la plèbe urbaine que dans la moyenne et haute bourgeoisie ou dans les milieux aristocratiques. Quand le patrimoine familial ne se résumait à pas grand chose, il y avait évidemment moins de raisons d'élaborer des stratégies matrimoniales. II. Rituels de l'amour Il y avait de nombreux lieux où rencontrer son conjoint : à la messe, à la foire, lors d'une veillée, d'une fête villageoise ou de travaux des champs ...A l'époque il existait de multiples gestes ou rituels amoureux, différents selon les régions destinant à faire savoir à la fille qu'on voulait commencer une relation amoureuse. Rétif de la Bretonne, au XVIIIe, rapporte pour son village de Sacy en Bourgogne : « Dans le pays, l'usage, qui subsiste encore, est de piller les filles qui plaisent. Les garçons leur enlèvent tout ce qu'ils peuvent : leurs bouquets, leurs anneaux, leurs étuis, etc. » (La Vie de mon père, 1779). Cette pratique du larcin se retrouve dans d'autres localités françaises. Dans le Béarn, le jeune homme jetait des petites pierres à la fille pour exprimer son désir ; dans les Landes, les jeunes gens déclaraient leur désir en se serrant la main durant une danse et confirmaient en se frappant l'un l'autre ; dans le Gers, l'homme pouvait pincer le bras de la jeune fille, et la fille donnait son accord en s'asseyant sur les genoux du jeune homme. Parfois, on exprimait son désir à l'aide de formules stéréotypées comme dans le marais de Monts en Vendée. Les filles prononçaient cette formule : « Mé ton pé contre mon pé, mé dans ta main dans ma main et bisons-nous » et les garçons cette formule : « Mé ta langue dans ma goule, et dis-mé que tu m'aimes ». Mais dans tous les cas, pour aller plus loin, il fallait le consentement des parents. III. Des accordailles au mariage Le garçon ou un intermédiaire demandait au père de la fille l'autorisation de l'épouser. Si le père acceptait, le jeune homme pouvait fréquenter la maison de la fille convoitée. Venaient ensuite les accordailles, cérémonie privée et laïque : le futur époux remettait un gage à la fille, souvent une bague. Le contrat de mariage suivait (pas systématique au Nord de la Loire), fixant entre autres la dot de la jeune fille et le douaire, c'est-à-dire les biens revenant à la fille si jamais le mari venait à décéder avant elle. Les fiançailles pouvaient être alors célébrées. Le mariage des filles constituait une charge financière importante puisqu'il fallait que le père dote sa fille en fonction du niveau social de l'homme convoité. Un ancien proverbe français dit : « La fille n'est là que pour enrichir les maisons étrangères ; qui a des filles à marier, lui faut de l'argent à planté ». Un proverbe du Sud-Ouest de la France dit « une fille, bonne fille ; deux filles, assez de filles ; trois filles, trop de filles », un proverbe savoyard explique que moins une paroisse a de filles, plus elle est riche, car l'argent y rentre et ne sort pas. Ce problème de la dot pouvait faire reculer l'âge du mariage des filles dans certaines familles puisqu'il fallait trouver l'argent. Le père pouvait s'arranger pour marier d'abord le garçon le plus âgé puis récupérer la dot amenée par la fille pour lui-même doter une ou plusieurs de ses filles. C'est le mariage de l'aîné qui rapportait la plus grande dot puisqu'il récupérait généralement l'exploitation ou l'entreprise familiale à la mort des parents, donc se révélait « matériellement » intéressant aux yeux des familles. Une fois le contrat de mariage passé et les fiançailles célébrées pouvait venir le mariage. IV. Le mariage Depuis 1215 et le IVe concile du Latran, le mariage est un sacrement. Il est indissoluble, le couple reste lié qu'à la mort. Il se fait donc à l'église en présence d'un prêtre depuis 1215 alors qu'avant le XIIIe siècle on se mariait à domicile, dans les foyers ! Les bans étaient publiés plusieurs semaines à l'avance, trois bans sur trois semaines depuis le XVIe siècle. Le mariage était un acte public, tout le monde savait qu'untel allait épouser unetelle, et toute personne pouvait s'y opposer. Les portes de l'église restaient ouvertes pendant la cérémonie, sous peine que le mariage soit frappé de nullité. Dans certaines régions, un certain nombre de coutumes étaient respectées : en Bretagne, le futur marié simulait le rapt de la fiancée, la belle famille lui courant après. Dans l'actuelle l'Ille-et-Vilaine, la mariée, juste après la cérémonie, simulait une résistance à son époux, en se sauvant ou en pleurant. Le mari lui courait après et la forçait à entrer dans la maison conjugale après une lutte durant laquelle les habits pouvaient être déchirés.Un certain nombre de superstitions venaient se greffer à la cérémonie. Jean-Baptiste Thiers, curé du diocèse de Chartres au XVIIe, auteur d'un Traité des superstitions, rapporte qu'il était courant avant le mariage, afin de se protéger de divers maléfices, que le futur marié urine trois fois dans l'anneau destiné à la mariée.Et surtout, pendant la cérémonie, tout le monde surveillait tout le monde, pour ne prendre garde à ce qu'un jaloux ne noue l'aiguillette (ne fasse un noeud à un bout de ficelle), ce qui causerait l'impuissance du mari (superstition assez répandue dans toute la France). La coutume de la robe blanche, symbole de l'innocence, n'apparut qu'à la fin du XVIIIe siècle et ne se répandit vraiment qu'à partir du milieu du XIXe siècle : on se mariait auparavant en costume local, avec des vêtements parfois colorés, parfois sombres. Par contre, la coutume de l'anneau est beaucoup plus ancienne, remontant à l'Antiquité. On se mariait généralement à un âge avancé contrairement à une croyance répandue basée sur les mariages précoces des rois de France et hauts nobles (14 ans pour Louis XIII, 21 ans pour Louis XIV, 15 ans pour Louis XV, 14 ans pour Louis XVI). La moyenne de l'âge au mariage pour les Français était de 25-26 ans pour les femmes et 27-28 ans pour les hommes dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Trois fois sur cinq en moyenne, l'homme était plus âgé que la femme (de un à quatre ans en général) ; deux fois sur trois, pour les paroisses rurales bretonnes, les mariés étaient nés dans la même paroisse (et donc une fois sur trois, un des époux était issu d'un autre village). Même si les relations sexuelles hors mariage étaient théoriquement prohibées, il n'était pas rare que la (future) mariée soit déjà enceinte, parfois depuis de nombreux mois, au moment du mariage. Il était par contre essentiel que l'enfant naisse lorsque les époux étaient mariés. Au niveau national, les différents sondages tant au XVIIe qu'au XVIIIe siècle donnent un peu plus de 10 % de femmes enceintes au moment du mariage, plus de 30 % dans certaines paroisses (il suffit de soustraire neuf mois à la naissance du premier enfant et de comparer avec la date de mariage dans les registres paroissiaux). Ce qui comptait surtout était la promesse de mariage échangée entre les deux futurs époux, qui avait une valeur juridique avant la Révolution. On voyait ainsi se faire de nombreux procès pour promesse de mariage non tenue : c'est la fille mise enceinte qui portait plainte auprès des autorités, l'homme était généralement condamné au choix soit à épouser la femme mise enceinte, soit à payer une amende et subvenir aux besoins de l'enfant. C'étaient les procès pour « gravidation ». La législation révolutionnaire, en ne reconnaissant plus les promesses de mariage, a fortement fragilisé la position de la femme et contribué à multiplier les naissances illégitimes et les abandons d'enfant. Le libéralisme bourgeois de la toute fin du XVIIIe et du XIXe a joué pour les garçons contre les filles. V. Les mariages scandaleux et le charivari Un charivari. Les mariages qui faisaient particulièrement scandales étaient ceux contractés entre deux personnes d'un âge très inégal. Un proverbe du pays d'Armagnac dit :« Mariage de deux jeunes, mariage du Bon Dieu ;mariage de jeune et de vieux, mariage du Diable ; mariage de deux vieux, mariage de merde. ». Le mariage entre une fille du village et un étranger était également mal vu ainsi que le mariage entre deux personnes de situations sociales très inégales. Les jeunes du village se vengeaient contre les nouveaux époux en organisant un charivari. Le charivari est défini dans le Dictionnaire universel de Furetière, paru en 1690, comme un « bruit confus que font des gens du peuple avec des poëles, des bassins et des chaudrons pour faire injure à quelqu'un. On fait des charivaris en dérision des gens d'un âge fort inégal qui se marient. » La coutume consistait à faire un grand bruit lorsque qu'un mariage paraissait anormal. Elle pouvait réunir trois, quatre, cinq, dix personnes ou plus, ces bandes de jeunes qui étaient alors appelées « royaumes de jeunesse ». Les participants soufflaient dans des cors, jouaient du fifre, tapaient sur des caisses, poussaient des cris sous les fenêtres des mariés. Les jeunes leur extorquait parfois de l'argent, manière pour les époux de se racheter. Lorsqu'un homme étranger venait épouser une fille du village, les jeunes gens pouvaient également aller à la taverne ou au cabaret faire ripaille et bombance parfois sur plusieurs jours, avant de faire payer l'addition au nouveau mari. Tant les autorités civiles que l'Église répétèrent leurs condamnations à l'égard du charivari, considéré comme une atteinte à la sainteté du mariage, pratique populaire qui perdura néanmoins jusqu'à la fin du XIXe siècle. Discussion et analyse de L'école des femmes Moments forts de la pièce interpretée à la Comédie française (le Français) 1ère scène entre les domestiques (2'41) citations au cours de la pièce (1'44) Extraits Acte III scène 2, Acte III scène 4, ActeV, scène (3'12) Extraits ActeII, (2'35) Extraits Acte III scène 2, Acte V Scène 4 & 5 (3'31) La question du mariage au XVIIème siècleComme dans toutes ses autres pièces, l'enjeu de L'école des femmes est le mariage. On ne trouve pas le thème du mariage dans les tragédies. C'est un sujet comique. car c'est un rire grincant qui révèle les tensions, les refoulements, les contradictions de la société. c'est un lieu de conflit: entre les générations, entre les sexes, entre les classes sociales.(A l'acte 1 Arnolphe annonce son mariage avec sa pupille. A l'acte V Horace se marie avec Agnès) La tout-puissance du père et du mari la puissance paternelle (maternelle dans les femmes savantes) se manifeste à l'occasion du mariage. Le père décide du mariage des enfants en fonction de ses propres intérêts politiques, économiques et sociaux. La plupart des pièces de Moliere suivent cette trame: un père tyranique et égoiste, veut imposer à son enfant un mariage dont il/elle ne veut pas. Comme c'est une comédie, la pièce finie toujours bien et les enfants épousent qui ils aiment. La condition des femmes au XVIIème siecle la soumission féminineAu 17ème siecle les femmes sont dans un état permanent de soumission aux hommes. Sur le plan juridique elles passent de l'autorité de leur père à celle du mari.le contrat de mariage donne tout pouvoir au mari qui dispose des biens communs avec un pouvoir absolu. C'est lui qui décide du montant du "douaire" (= montant assigné `a sa femme) alors que cet argent vient de sa "dote" (= argent de sa famille qu'elle apporte en cadeau à son époux)Positions mysogynes de l'époque: la femme est inférieure à l'homme. Sa seule vocation est la maternité et les besoins du ménage C'est l'homme qui exerce l'autorité. la femme est le vassal de l'homme, c'est une relation de protecteur et protégé. Le mari est considéré comme une sorte de monarque, une image de Dieu. Il inspire une terreur sacrée. Cette mysogynie est encouragée par l'église ( voir Eve d'Autun) "la femme est le potage de l'homme"(II,4,v436) les maximes du mariage, ou les devoirs de la femme mariée. Sur le modèle des 10 commandements de Dieu, Arnolphe fait lire à Agnes un catéchisme du mariagevideo Acte III scène 2, Acte III scène 4, Acte V scène (3'12) l'enfermement physique la femme doit garder la maison et s'occuper du ménage. Dans sa jeunesse, Agnès est enfermée dans un couvent, ensuite elle est séquestrée dans une maison gardée par des domestiques l'enfermement moral Elle n'a aucune existence sociale en dehors de son mari. le mariage empèche tout désir d'indépendance et d'épanouissement personnel l'enfermement intellectuelL'éducation des femmes est très négligée.On se méfie de leur curiosité et de leur désir d'accéder à la cultureArnolphe a peur que sa future femme devienne intelligente et cultivée. Il veut qu'elle soit idiote et ignorante.Il la prive des moyens d'écrire, car il y voit un moyen d'être cocu. Agnès et la défense des femmesMolière a conscience de l'injustice faite aux femmesIl dénonce la tyrannie paternelle et se fait l'avocat de l'amour naturelmais il ne voit pas la femme comme égale de l'homme l'émancipation des femmesle XVIIeme siecle marque le début de l'émancipation des femmes dans les milieux aristocratiques et intellectuels. Les précieuses dans les salons parisiens redéfinissent les rapports sociaux entre les sexes. Elles sont à l'avant garde de la protestation féministe.Elles n'exercent pas de pouvoir politique, mais elles valorisent l'amour contre la brutalité masculine et la contrainte tyrannique du mariage Arnolphe et les femmes d'espritles hommes ont peur des précieuses émancipées, et Arnolphe craint "ces femmes d'esprits", ces diables en intrigue (III,3,v829) (V,4,1541-42) la révolte d'AgnèsAgnès tyrannisée et séquestrée injustement se révolte contre l'ordre établi et les traditions qui aliènent les femmes.Elle utilise la ruse et le mensonge pour lutter contre l'oppressante société patriarquale. Elle n'a pas le choix face à un pouvoir tyranique et bloqué. A l'acte V, elle tient tête à son tuteurLe public de l'époque de Louis XIV est du coté des amours des jeunes gens et a plaisir à voir triompher le désir amoureux partagé. voir video "le petit chat est mort"... avec Galabru (8'40) L'école des femmes est une école de l'amour pour Agnès et Horace, et pour Arnolphe Agnès = l'ingénue qui s'éveille à l'amour Horace = le jeune amoureux étourdi Arnolphe= le barbon monomane.Un barbon est un vieil homme amoureux d'une jeune fille qui ne l'aime pas.Il est monomane, il a la folie de la possession.c'est un pervers qui dénature un être humain pour le rendre esclave de son désir et de sa volonté. (III,2, 679-685) Chrysale = c'est la voix de la raison. Il représente le point de vue de Molière. L'école des femmes est une satire de l'utilisation hypocrite de la religion. Moliere s'attaque à ceux qui invoque la dévotion à des buts personnels.Moliere a eu des problèmes avec les autorités religieuses à cause de cette pièce, mais ce sera pire avec Tartuffe et Don juanD'abord Arnolphe garde Agnès dans la bétise et l'ignorance. Puis il la terrorise en la culpabilisant et en la menacant de l'enfer. Il deploie le spectre de la religion chretienne "C'est un péché mortel des plus gros qu'il se fasse"(v599). il lui annonce alors que seul le mariage la sauvera du péché.Arnolphe utilise le discours de la terreur pour frapper l'imagination d'Agnès. (v.655-656)La peur est un sentiment qui repose sur l'imagination et la représentation d'une chose qui n'est pas réelleArnolphe est un sadique qui utilise la mythologie de l'enfer pour terroriser Agnès.S'il a si peur d'être cocu, c'est parce qu'il est lui-même victime de la propagande de l'église qui présente les femmes comme des traitresses, envoyées du diable.

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