Les troubles de la Fronde

En 1648 se déclenche un vaste mouvement qu'on appelle « la Fronde « : révolte des parlementaires contre des réformes, notamment fiscales, révoltes des Grands qui refusent l'absolutisme royal. La véritable guerre civile qui en découle tourne à partir de 1652 à l'avantage de Mazarin. La haute noblesse se trouve muselée par la monarchie et constate son impuissance. L'économie a été rudement touchée : la misère, la peste, la famine sévissent dans les campagnes françaises.    Le jeune roi garde un souvenir personnel très fort de cette période troublée et durant son règne il veillera à consolider le pouvoir royal. Mazarin meurt en 1661. Louis XIV commence alors son règne personnel, sans Premier ministre. Il sait s'entourer cependant de ministres compétents : Colbert aux Finances, Louvois à la Guerre.    La cour est le centre d'intérêt majeur : le roi garde ainsi un œil sur les nobles et peut étouffer dans l'œuf les rébellions potentielles. Le surintendant des finances, Nicolas Fouquet, protecteur des arts qui se piquait d'avoir un train de vie supérieur à celui du monarque lui-même, apprend à ses dépens ce que veut dire monarchie absolue : il est incarcéré en 1661 et finit ses jours en prison.    Le règne de Louis XIV n'est pas tendre non plus pour les protestants : en 1680 commencent les « dragonnades «, conversion forcée des protestants par les militaires (« dragons «) logés chez eux, et, en 1685, la révocation de ledit de Nantes qui impose à tous le catholicisme, pousse à l'exil près de 300 000 protestants français.    La fin du règne de Louis XIV est marquée par la guerre de succession d'Espagne (1702-1713), par un certain déclin et par un retour- du monarque à une conception austère de la religion. Lorsqu'il meurt en 1715, la cour et l'élite intellectuelle poussent un soupir de soulagement : la vie sociale et la vie littéraire vont pouvoir reprendre leur liberté.    Ce bref panorama suffit à montrer que l'apogée de la monarchie absolue ne concerne que les années 1660-1680. Auparavant, la France connaît une alternance de périodes fastes et de troubles graves. Après, le déclin du vieux roi fait renaître les mécontentements et les rancœurs.