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L'éthique de la médecine

Publié le 17/02/2015

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L’éthique médicale est un humanisme : La médecine diffère des autres sciences : la générosité humanitaire l’emporte sur la soif de connaissance. Toutefois, cet altruisme entretien un rapport dialectique avec la rationalité : sans compétences, pas de soin, et sans refus passion de la souffrance, pas de vocation. Une dualité similaire opposait la tradition grecque, qui inscrivait la thérapeutique dans l’économie de la nature, au judaïsme qui faisait de la santé une victoire sur le démon. Là se trouve la source de l’idéal médical moderne, qui refuse l’absurdité du mal et déploie toute son énergie en faveur de la vie. L’art du praticien est alors un complément nécessaire à cette éthique du savoir et du vouloir. Ce serait presque une religion, avec ses dignitaires et ses temples. Ces modestes médecins de campagne, jadis moins ailes à sauver que leurs concurrents religieux à absoudre, avaient au moins le prestige du discours et une compassion sincère. Désormais doté de moyens techniques fabuleux, la médecine ne devrait-elle pas atteindre en pratique l’éthique absolue ? Bien au contraire. L’univers hospitalisé paraît déshumanisé, tant par l’environnement technique que par le professionnalisme généralisé. Aucune chaleur, aucun affect, aucune empathie. Plus grave, on pressent un abus du pouvoir thérapeutique, que l’impératif de soigner ne saurait excuser : toute manipulation du corps humain se heurte alors à un tabou. Un nouveau problème éthique se trouve du même coup fondé : Que choisir, que faut-il choisir, entre santé et humanité ? La nouvelle Némésis médicale : La médecine, outre la traditionnelle volonté scientifique de savoir, poursuit le devoir humanitaire de soulager la souffrance. Cette double exigence explique ses tiraillements entre le froid diagnostic et la récolte compatissante, entre la tentation et les mystiques de se soumettre aux épreuves de la nature et la volonté judéo-chrétienne de refuser les manifestations du mal. De cette dernière attitude procède la vision moderne d’un corps humain vulnérable et d’une médecine chargée de lutter contre une nature hostile. Ajoutons aux deux vertus précédentes, science et pitié, une troisième, liée à la pratique médicale, l’art. Rattrapée par l’éthique, la médecine peut alors être rapprochée de la religion car comme elle, elle s’en remet à des officiants dévoués, chargés de combattre le mal. Toutefois l’église jadis décernait de bienveillants viatiques quand la Faculté impuissante se contentait d’accompagner le mourant. Depuis, après d’appréciables progrès ont permis à la médecine de remplir sa mission thérapeutique accompagnée, on pourrait l’espérer, d’un accomplissement éthique. Or il n’en est rien. La froideur déprimante de l’hôpital, l’assistance hautaine des spécialistes, marque de leurs compétences, sont des pièces d’indifférence dénoncées par des patients prompts à la critique. Plus grave : cette médecine conquérante ne connait plus de limites, plutôt que de louer ces avancées prometteuses, on agite le spectre de dérive et de manipulations dangereuses. Ainsi, contre l’intégrité de l’homme, et de la développement de la science médicale, c’est maintenant à l’éthique de trancher.

« d'un corps humain vulnérable et d'une médecine chargée de lutter contre une nature hostile.

Ajoutons aux deux vertus précédentes, science et pitié, une troisième, liée à la pratique médicale, l'art. Rattrapée par l'éthique, la médecine peut alors être rapprochée de la religion car comme elle, elle s'en remet à des officiants dévoués, chargés de combattre le mal.

Toutefois l'église jadis décernait de bienveillants viatiques quand la Faculté impuissante se contentait d'accompagner le mourant.

Depuis, après d'appréciables progrès ont permis à la médecine de remplir sa mission thérapeutique accompagnée, on pourrait l'espérer, d'un accomplissement éthique.

Or il n'en est rien.

La froideur déprimante de l'hôpital, l'assistance hautaine des spécialistes, marque de leurs compétences, sont des pièces d'indifférence dénoncées par des patients prompts à la critique.

Plus grave : cette médecine conquérante ne connait plus de limites, plutôt que de louer ces avancées prometteuses, on agite le spectre de dérive et de manipulations dangereuses.

Ainsi, contre l'intégrité de l'homme, et de la développement de la science médicale, c'est maintenant à l'éthique de trancher.. »

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