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L'etranger - Albert Camus

Publié le 10/04/2011

Extrait du document

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L’Etranger - Albert Camus

 

 

 

 

 

Auteur : Albert Camus

Genre : Roman

Date de Parution : 1942

 

CHRONOLOGIE ET DURÉE

- Jeudi : mort de Mme Meursault ; départ pour Marengo à deux heures ; veillée nocturne.

- Vendredi : enterrement sous une chaleur torride.

- Samedi : Journée à la mer avec Marie. Forte chaleur.

- Dimanche : Journée à l'appartement.

- Lundi : Journée de travail après 4 jours de congé. Il voit Salamano et son chien. Il écrit la lettre avec Raymond.

- Mardi - Vendredi : Semaine de travail.

- Samedi : Journée avec Marie.

- Dimanche : Réveil avec Marie. Dispute de Raymond et sa maîtresse. Le chien de Salamano disparaît.

- Lundi - Vendredi : Semaine de travail.

- Dimanche : Journée chez Masson. Crime de Meursault sous un ciel éclatant et dans un vent brûlant.

L'instruction dure onze mois. Au cours du procès, il fait chaud dans la salle d'audience. Les juges s'épongent le front et semblent être hâtés d'en finir.

L'histoire est linéaire. Dix-huit jours séparent le drame de la mort de Mme Meursault. Les deux semaines de travail prennent peu de place dans le récit : elles semblent peu importantes. Un an sépare le meurtre et le procès. Ces deux moments se déroulent durant les mois de forte chaleur. Précisément en juin pour le procès.

L'avenir de Meursault n'est pas connu du lecteur. Il doit être guillotiné mais quand ? Peut- être sera-t-il grâcié in extremis ?

L'ÉPOQUE

Aucun élément ne permet de dater précisément le récit. Néanmoins, des arguments permettent de situer l'histoire vers 1939. La guerre d'Algérie n'a pas encore eu lieu : Meursault pourrait partir travailler à Paris s'il le souhaite.

 

 

LE CADRE

 

A  Alger, dans un quartier pauvre. On parle de Marengo, de la rue de Lyon, du Champ de Manœuvres, de Belcourt, des quais, de la plage et de la mer. Tous noms de lieux sont conformes à la réalité.

LE TITRE \"L'ÉTRANGER\"

 

1) Avant son arrestation, Meursault vit le quotidien sans s'y investir. Ce sont les autres qui le sollicitent. C'est Raymond qui l'invite à son appartement. Il ne peut refuser Salamano qui vient chez lui pour pleurer son chien... Si le quotidien ne le faisait pas rencontrer les autres, il passera ses journées comme ce dimanche où il erre seul dans son appartement, regardant les autres du balcon. C'est un casanier, un solitaire. Son amitié avec Raymond, il ne la demande pas. Il ne cherche pas à aimer Marie : s'il se marie, c'est pour elle... Il est un étranger dans ses rapports, dans ses habitudes.

2) Chapitre III (partie 2), peu après être arrivé dans le box de l'accusé : \"Je me suis expliqué aussi la bizarre impression que j'avais d'être de trop, un peu comme un intrus.\"

3)

Chapitre IV (partie 2) : En quelque sorte, on avait l'air de traiter cette affaire en dehors de moi. Tout se déroulait sans mon intervention. Mon sort se réglait sans qu'on prenne mon avis. De temps en temps, j'avais envie d'interrompre tout le monde et de dire : \"Mais tout de même, qui est l'accusé ? C'est important d'être l'accusé. Et j'ai quelque chose à dire.\" Mais réflexion faite, je n'avais rien à dire.

Au même chapitre, quand son avocat plaide en parlant de Meursault à la première personne, il pense que c'est pour l'écarter davantage de l'affaire, pour le réduire à zéro, et se substituer à lui. Il se sent déjà loin de la salle d'audience.

Il se présente au procès comme un spectateur.

Il est étranger à lui-même. Il ne cherche jamais à savoir pourquoi il a tué l'Arabe. Il ne regrette pas vraiment son geste. Etranger et étrange. Il paraît parfois vidé de toute conscience de lui-même. Il est étranger à Dieu.

4) Il semble qu'à la fin il ait accepté son statut d'étranger et qu'il veut l'assumer pleinement, comme s'il avait pris conscience de sa vie, de son acte délictueux. Pour preuve, la dernière phrase : \"Pour que tout soit consommé, pour que je me sente moins seul, il me restait à souhaiter qu'il y ait beaucoup de spectateurs le jour de mon exécution et qu'ils m'accueillent avec des cris de haine.\"

 

 

TYPE DE LIVRE

Ce livre pourrait être perçu comme un récit, comme un roman ou comme un journal.

 

Plutôt comme un récit car c’est Meursault qui raconte l'histoire, avec l'usage de la première personne, avec le \"je\", comme pour une autobiographie.L'avenir de Meursault est trouble.

- L'histoire se suit à travers le personnage de Meursault qui vit des événements divers tous aussi importants les uns que les autres (procès, enterrement de sa mère, rencontre avec Raymond, ...)

Plutôt comme un journal car en lisant, on réalise que Meursault a écrit ce qu'il raconte à des moments précis :

 

Extrait du chapitre 2 (partie I) : \"En me réveillant, j'ai compris pourquoi mon patron avait l'air mécontent quand je lui ai demandé mes deux jours de congé : c'est aujourd'hui samedi. (...) J'ai eu de la peine à me lever parce que... (...) Le soir, Marie avait tout oublié. (...) En sortant, elle est venue chez moi. Quand je me suis réveillé, Marie était partie. (...) Après le déjeuner, je me suis ennuyé un peu et j'ai erré dans l'appartement. (...) C'était vraiment dimanche.\"

Conclusion : Dans la partie 1, comme pour les chapitres III, V, VI, Meursault semble raconter au soir les faits vécus la même journée. Néanmoins, si on se concentre sur les temps du chapitre II, on note une incohérence. Le chapitre II semble d'abord écrit le samedi soir. Puis, il paraît écrit après le dimanche. Comme si Meursault avait coupé ses chapitres et les avait écrits de temps en temps.

Extrait du chapitre IV (partie I) : \"J'ai bien travaillé toute la semaine. (...) Hier, c'était samedi et Marie est venue, comme nous en étions convenus. (...) Ce matin, Mari est restée et je lui ai dit que nous déjeunerions ensemble.\"

Conclusion : Meursault a pris sa plume le dimanche pour raconter la semaine précédente.

 

 

 

 

 

Résumé : 

 

Le roman met en scène un personnage-narrateur, Meursault, vivant en Algérie française. Le protagoniste reçoit un télégramme lui annonçant que sa mère vient de mourir. Il se rend à l’asile de vieillards de Marengo près d’Alger et assiste à la mise en bière et aux funérailles sans prendre l’attitude de circonstance que l’on attend d’un fils endeuillé.

Après l’enterrement, il rencontre Raymond Sintès (un voisin de palier) qui l’invite à la plage. Ce dernier est souteneur et s’est montré brutal avec sa maîtresse Mauresque ; il craint des représailles du frère de celle-ci. Se promenant sur la plage, ils croisent deux hommes dont l’un est le frère de la jeune femme. Une bagarre éclate, au cours de laquelle Raymond est blessé au couteau. Plus tard, Meursault marche seul sur la plage, il est accablé par la chaleur et le soleil, il rencontre à nouveau l’un des Arabes, couché à l’ombre d’une source, qui à sa vue montre son couteau. Meursault sort de sa poche le revolver de Raymond, abruti par la luminosité, par la touffeur, ébloui par le reflet du soleil sur la lame du couteau, il tire et tue l’Arabe. C’est la fin de la première partie.

Dans la seconde moitié du roman, Meursault est en prison, son procès se prépare, puis il est jugé et condamné à la guillotine.

 

Analyse : 

 

Les événements s’enchaînent de manière purement hasardeuse, et c’est une sorte de fatalité qui se dresse devant nous. C’est pourquoi Meursault se borne à faire l’inventaire des événements de manière froide, distante, comme si ceux-ci survenaient indépendamment de toute volition. Mais Meursault reste un personnage positif, qui s’accommode parfaitement de cette existence. Aussi ne triche-t-il pas avec la vérité, devant Marie Cardona ou le tribunal. Non qu’il manifeste ainsi un quelconque orgueil : simplement, il accepte les choses telles qu’elles sont et ne voit pas l’intérêt de mentir aux autres ou à lui-même.En tuant «l’Arabe», Meursault ne répond donc pas à un instinct meurtrier. Tout se passe comme s’il avait été le jouet du soleil et de la lumière. En ce sens, la relation du meurtre prend une dimension tragique, d’autant que ce soleil et cette lumière sont omniprésents dans le roman, et agissent même concrètement sur les actes du narrateur-personnage.Meursault est un homme qui n’entre pas dans le rang d’une certaine normalité. Il est condamné à mort, sans circonstances atténuantes, parce qu’il ne montre pas d’émotion : il ne pleure pas à l’enterrement de sa mère, il ne regrette pas d’avoir tué, il dit sa vérité quant au mobile du meurtre : « J’ai dit rapidement, en mêlant un peu les mots et en me rendant compte de mon ridicule, que c’était à cause du soleil ».

 

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