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Mao contre le Parti

Publié le 22/02/2012

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Les événements dramatiques, tel que le Grand Bond en avant ou la Révolution culturelle, qui vont coûter la vie à des millions de Chinois, ont tous la même origine : la lutte sans merci que Mao livre au parti communiste jusqu'à sa mort, afin de conserver le pouvoir. À intervalles réguliers, une partie des hiérarques communistes vont en effet s'élever contre les décisions du chef, principalement à propos de la conduite à suivre en matière économique. Les premiers, tel que Liu Shaoqi, pense que Mao veut aller trop vite en matière de collectivisation des terres ou de nationalisation du secteur industriel, et que, plus généralement, le pouvoir doit ménager les masses, s'il ne veut pas risquer de perdre leur soutien. Au sein du Parti, une opposition se fait donc jour à partir de 1956, où s'opposent désormais, selon la terminologie maoïste, les « capitalistes-révisionnistes » et les « socialistes ». Le rapport Khrouchtchev et les drames polonais et Hongrois qui en découlent viennent, de plus, apporter de l'eau au moulin des « capitalistes-révisionnistes », partisans d'une certaine modération dans la conduite des réformes. Au cours du VIIIe congrès du PCC, qui se tient en septembre, Mao est obligé de reconnaître ses excès. Il ne le pardonnera pas. Il va dorénavant utiliser des « campagnes de masses », c'est à dire s'appuyer sur toutes les organisations qui quadrillent la société afin de poursuivre ses réformes économiques ou se débarrasser de ses adversaires politiques. La population chinoise devient, à partir de 1957 -lorsqu'est lancée la campagne des « Cent fleurs »- le champ des batailles politiques décidées au sommet, et la principale victime de ces luttes d'influence.

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