Devoir de Philosophie

Mi?osz, Czes?aw - littérature.

Publié le 30/04/2013

Extrait du document

Mi?osz, Czes?aw - littérature. 1 PRÉSENTATION Mi?osz, Czes?aw (1911-2004), écrivain américain d'origine polonaise, lauréat du prix Nobel de littérature en 1980. 2 NÉ DANS UNE TERRE DE MYTHES ET DE POÉSIE Né à Szetejnie, en Lituanie, « terre de mythes et de poésie «, de parents polono-lituaniens, Czes? aw Mi?osz passe son enfance et ses années d'études de droit à Wilno (actuelle Vilnius, Wilno est le nom polonais de la ville), qu'il considère comme un carrefour des civilisations, des peuples et des langues. Il fonde avec un groupe de poètes le cercle littéraire d'avant-garde ?agary (« le Flambeau «), qui influencera tout un siècle poétique polonais. Ses premiers recueils, Poèmes sur le temps figé (Poemat o czasie zastyg?ym, 1933) et Trois Hivers (Trzy Zimy, 1936), sont marqués, comme la plupart des oeuvres de ses contemporains, par le « catastrophisme polonais «, une écriture angoissée, apocalyptique, et fataliste. Il reçoit dès ses premiers ouvrages des distinctions littéraires, notamment le prix littéraire de l'Union des écrivains polonais en 1934. 3 « LE POÈTE SE SOUVIENT « Lors de ses séjours à Paris (1931, 1934), il rencontre son oncle, le poète métaphysicien Oscar Vladislas de Lubicz-Mi?osz, qui empreint profondément son oeuvre, notamment en lui faisant découvrir la pensée de Simone Weil et celle d'Emanuel Swedenborg. Il travaille ensuite à la radio polonaise de Wilno (1936-1939), avant de s'engager dans la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale. Installé à Cracovie pendant l'occupation, il publie alors un recueil, Poèmes (Wiersze, sous le pseudonyme de Jan Siru?), puis, sous le sceau de la clandestinité, une anthologie antinazie, le Chant insoumis (Pie?? niepodleg?a, 1942). Il traduit également À travers le désastre, un essai de Jacques Maritain dénonçant la collaboration et le nazisme. Certains de ses vers en mémoire des victimes du nazisme témoignent de son engagement : « Toi qui as fait du mal à un homme simple / En éclatant de rire à la vue de sa souffrance / Ne te crois pas sauf / Car le poète se souvient. « 4 LA DÉSILLUSION Le nouveau pouvoir communiste lui offre de devenir diplomate à New York, Washington puis Paris, entre 1945 et 1951. Mais, déçu par le régime qui se durcit inéluctablement, Czes?aw Mi?osz demande l'asile politique à la France en 1951. Il collabore alors à Kultura, la revue des polonais émigrés à Paris. Il est désormais farouchement hostile au régime communiste depuis qu'il a été témoin d'une nuit arrosée de l'élite communiste en 1949, et des mauvais traitements qu'elle infligeait à des hommes arrêtés. La France, et notamment les intellectuels français, alors séduits par cette idéologie, ne comprennent pas sa position et le boudent. Saisi par une profonde amertume, il quitte la France en 1960. 5 UN INCESSANT COMBAT LITTÉRAIRE POUR L'HUMANITÉ Après ses premiers recueils assez sombres, le souffle poétique de Czes? aw Mi?osz se teinte d'un certain optimisme, jusque dans les poèmes de guerre comme le Salut (Ocalenie, 1945) où la condamnation de la guerre laisse un espoir à l'humanité. Dans le Traité de morale (Traktat moralny, 1949) et le Traité poétique (Traktat poetycki, 1957), Mi? osz énonce sa conviction que l'expérience et les « grands combats « de la vie sont traités avec plus de force par la poésie, et critique de façon parfois sarcastique les poètes polonais. Son oeuvre la plus connue, la Pensée captive (Zniewolony umys?, 1953), regroupe des essais qui dénoncent la passivité de l'intelligentsia polonaise devant le totalitarisme stalinien. Ses romans la Prise du pouvoir (Zdobycie w?adzy, 1952) et Sur les bords de l'Issa (Dolina Issy, 1955), largement autobiographiques, évoquent respectivement les événements de 1944-1945 en Pologne et l'enfance et l'initiation d'un jeune homme. Par ailleurs, dans son recueil de poèmes Là où se lève le soleil et là où il se couche (Gdzie wschodzi s?o?ce i k?dy zapada, 1974), la religion et les textes sacrés entrent dans son oeuvre poétique, qui se réfère de plus en plus à la Bible. Anticlérical avant la guerre, il renoue progressivement avec l'Église polonaise, dont il reconnaît le rôle essentiel dans la Résistance contre l'occupation nazie en Pologne. Alors que son travail sur la langue se fait plus approfondi, sa poésie devient aussi, avec le temps, de plus en plus concise : « Je ne veux pas une poésie nouvelle, mais une diction nouvelle «. 6 EXIL VOLONTAIRE ET DISSIDENCE Czes?aw Mi?osz s'installe en 1960 aux États-Unis où il enseigne, de 1961 à 1978, la littérature polonaise puis la littérature slave à l'université de Berkeley (Californie). Il finit par adopter la nationalité américaine. Avec cet exil volontaire, il choisit de garder ses distances d'émigré : « je me suis arrangé habilement, en ne restant pas en Pologne [...] pour ne pas me compromettre «. Considérant que toute sa « force résid[e] dans le fait d'avoir des racines dans une petite région «, il témoigne sans cesse de sa terre, de son Europe, Une autre Europe (Rodzinna Europa, 1959). Son oeuvre déracinée n'a alors de cesse d'explorer cette Europe, de raconter ce siècle furieux et blessé. Il se fait le chantre d'une Europe unie, où l'Europe de l'Est prend tout son sens, se révolte contre l'Europe scindée en deux à Yalta et se désole que l'Europe occidentale ait laissé éclater et se déchirer la Yougoslavie, carrefour de civilisations à l'image de son district lituanien. Cependant, voulant se soustraire à cette image d'écrivain essayiste engagé, il affirme : « je n'ai jamais voulu être impliqué dans l'histoire. « Mû par l'impérieuse nécessité du devoir de mémoire, il veut avant tout être reconnu pour son oeuvre poétique, plus profondément universelle. 7 UNE VOIX LIBRE ET SOUVERAINE Fidèle à sa langue natale, Czes?aw Mi? osz a écrit toute son oeuvre en polonais, à quelques exceptions près. En effet, pour lui, « parler polonais signifie, en un certain sens, parler avec les morts. Ma fidélité au polonais est étroitement lié au péché d'avoir survécu. « Ses livres ont été publiés surtout aux États-Unis et en France, tandis que ses oeuvres étaient interdites en Pologne (de 1951 à 1956, de 1958 à 1966, avant d'être uniquement publiées dans des anthologies jusqu'en 1980, date de son prix Nobel). Czes?aw Mi?osz est également l'auteur de nombreux essais sur la littérature, dont la Terre d'Ulro (Ziemia Ulro, 1977), où il évoque ses maîtres, Emanuel Swedenborg, William Blake, Adam Mickiewicz ou Fedor Dostoïevski. Il publie en anglais une Histoire de la littérature polonaise (History of polish Literature, 1969), et traduit Simone Weil, Oscar Vladislas de Lubicz-Milosz, John Milton et William Butler Yeats, ainsi que la Bible. Le succès international de ses essais puis de sa poésie lui permet de recevoir, en 1978, le Neustadt International Prize für Literatur. Sa carrière atteint la consécration avec le prix Nobel en 1980. En 1992, Czes?aw Mi?osz retourne en Lituanie ; en 1995, après quarante années passées en Californie, il revient, non pas à Wilno-Vilnius qui n'est, selon lui, « plus ce qu'elle était avant-guerre «, mais à Cracovie, où il retrouve « un climat proche de celui du Wilno d'autrefois «. Lors de son inhumation au panthéon de Cracovie en 2004, le plus controversé et adulé des écrivains polonais, celui que Joseph Brodsky considérait comme « l'un des plus grands poètes de notre temps, peut-être le plus grand « a été salué par les plus grands hommes polonais, notamment Lech Wal?sa qui avait reçu son soutien en 1981. Il a été salué par Adam Michnik, un journaliste contemporain : « Toute sa vie, Mi?osz; a été haï par des ignorants politiques de toute sorte [...] Il a connu la solitude mais il a toujours parlé d'une voix bien à lui, libre et souveraine «. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

« 7 UNE VOIX LIBRE ET SOUVERAINE Fidèle à sa langue natale, Czesław Mi łosz a écrit toute son œuvre en polonais, à quelques exceptions près.

En effet, pour lui, « parler polonais signifie, en un certain sens, parler avec les morts.

Ma fidélité au polonais est étroitement lié au péché d’avoir survécu.

» Ses livres ont été publiés surtout aux États-Unis et en France, tandis que ses œuvres étaient interdites en Pologne (de 1951 à 1956, de 1958 à 1966, avant d’être uniquement publiées dans des anthologies jusqu’en 1980, date de son prix Nobel). Czes ław Mi łosz est également l’auteur de nombreux essais sur la littérature, dont la Terre d’Ulro (Ziemia Ulro, 1977), où il évoque ses maîtres, Emanuel Swedenborg, William Blake, Adam Mickiewicz ou Fedor Dostoïevski.

Il publie en anglais une Histoire de la littérature polonaise (History of polish Literature, 1969), et traduit Simone Weil, Oscar Vladislas de Lubicz-Milosz, John Milton et William Butler Yeats, ainsi que la Bible.

Le succès international de ses essais puis de sa poésie lui permet de recevoir, en 1978, le Neustadt International Prize für Literatur.

Sa carrière atteint la consécration avec le prix Nobel en 1980. En 1992, Czes ław Mi łosz retourne en Lituanie ; en 1995, après quarante années passées en Californie, il revient, non pas à Wilno-Vilnius qui n’est, selon lui, « plus ce qu’elle était avant-guerre », mais à Cracovie, où il retrouve « un climat proche de celui du Wilno d’autrefois ».

Lors de son inhumation au panthéon de Cracovie en 2004, le plus controversé et adulé des écrivains polonais, celui que Joseph Brodsky considérait comme « l’un des plus grands poètes de notre temps, peut-être le plus grand » a été salué par les plus grands hommes polonais, notamment Lech Wal ęsa qui avait reçu son soutien en 1981.

Il a été salué par Adam Michnik, un journaliste contemporain : « Toute sa vie, Mi łosz; a été haï par des ignorants politiques de toute sorte […] Il a connu la solitude mais il a toujours parlé d’une voix bien à lui, libre et souveraine ». Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.

Tous droits réservés.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles