Mir (station spatiale) - astronomie. 1 PRÉSENTATION Mir (station spatiale), station spatiale russe en orbite autour de la Terre conçue pour accueillir des équipages pendant de longues périodes. Mir a été mise en orbite le 19 février 1986. Les équipages la rejoignent à bord de vaisseaux Soïouz ou, plus récemment, grâce aux navettes spatiales américaines. Première station spatiale prévue pour s'accroître, Mir ne possédait au départ qu'un module central unique, auxquels se sont progressivement adjoints six autres modules. Elle vient remplacer la série de stations spatiales Saliout comme pivot du programme spatial habité soviétique (maintenant russe). Les stations Saliout, plus petites et moins complexes, ont permis de mettre au point l'essentiel de la technologie utilisée pour construire Mir. Des astronautes, cosmonautes et spationautes venus d'Afghanistan, d'Allemagne, d'Autriche, de Bulgarie, des États-Unis, de France, du Japon, du Kazakhstan, du RoyaumeUni et de Syrie ont travaillé avec leurs collègues russes à bord de Mir. La station a reçu plus de visiteurs que toutes les stations spatiales qui l'ont précédée dans l'espace (le Skylab américain et les Saliout soviétiques) réunies. 2 LE VAISSEAU SPATIAL ET SES INFRASTRUCTURES DE SOUTIEN La station spatiale Mir est constituée de sept modules, qui ensemble pèsent environ 109 tonnes et ont environ 19 m de long, vaisseaux visiteurs non compris. Le module principal, appelé Mir comme la station, car mis en orbite le premier, contient le centre de contrôle et les quartiers d'habitation. Ce module de 20 tonnes a environ 4,18 m de large et 13 m de long. À chaque extrémité se trouve une porte d'accostage, écoutille équipée pour l'amarrage à d'autres vaisseaux spatiaux. La porte arrière conduit à travers un tunnel au compartiment d'habitation, qui contient une cambuse (cuisine), des appareils pour l'exercice physique, deux compartiments dortoirs plus petits que des cabines téléphoniques et des toilettes. L'avant du compartiment d'habitation est la salle de contrôle de Mir. Une écoutille y mène à la porte d'accostage avant et à quatre portes d'amarrage pour des modules d'expansion. Les modules Kvant 2, Kristall, Spektr et Priroda se sont amarrés à la porte avant dans un premier temps avant d'être transférés vers leurs ports d'attache respectifs à l'aide d'un bras automatique. Le premier module supplémentaire, Kvant, s'amarre à la porte arrière en 1987. Il pèse 11 tonnes et contient des télescopes et des équipements de survie. Le module principal et Kvant sont rejoints par Kvant 2, un module de 19 tonnes, en 1989. Kvant 2 contient des équipements permettant de réorienter Mir, des appareils pour l'exercice physique et un sas pour les sorties dans l'espace. Dans le sas se trouve notamment un module de propulsion à gaz comprimé, que les cosmonautes Aleksandr Viktorenko et Aleksandr Serebrov endossent pour la première fois en 1990 pour sortir de la station. Kvant 2 est abandonné en 1996. Le module laboratoire de 19 tonnes Kristall, qui rejoint la station en 1990, possède une porte d'accostage spéciale, prévue au départ pour la navette spatiale soviétique Buran, dont le programme, lancé en 1989, est cependant interrompu après la dissolution de l'URSS en 1991. La navette américaine Atlantis parvient cependant à utiliser la porte d'accostage prévue pour Buran lors du premier rendez-vous navette-Mir en juin 1995. En novembre 1995, la navette spatiale Atlantis ajoute un module d'amarrage conçu spécialement pour accrocher une navette américaine à la porte Buran de Kristall afin de faciliter les rendez-vous navette-Mir. Le module laboratoire Spektr rejoint la station en mai 1995, avec plus de 700 kg d'équipement scientifique américain. Le module laboratoire Priroda, ajouté en 1996, contient des équipements scientifiques tant américains qu'européens. À part le module d'amarrage apporté par la navette américaine, tous les modules de Mir sont lancés du cosmodrome de Baïkonour au Kazakhstan par des fusées Proton, les plus grandes fusées russes. 3 LES MOMENTS IMPORTANTS DE MIR Mir a accueilli plus de vaisseaux spatiaux que toutes les stations spatiales précédentes réunies. Plus de cinquante cargos automatiques Progress, des véhicules de livraison sans équipage, ont apporté plusieurs centaines de tonnes de nourriture, de combustible, d'eau, d'air, d'équipements scientifiques et de pièces détachées à la station. D'autre part, plus de trente Soïouz et navettes se sont amarrés à Mir au cours de son existence. Les vétérans de Saliout 7 Leonid Kizim et Vladimir Soloviov constituent le premier équipage de Mir. Ils rejoignent le module principal de la station en mars 1986 à bord de Soïouz-T 15 pour activer et vérifier les systèmes de Mir. Puis ils se séparent de la station pour rejoindre Saliout 7, alors abandonnée, et y récupérer des équipements scientifiques. Ils reviennent sur Terre en juillet 1986, laissant Mir inhabitée jusqu'en février 1987. Excepté au cours des deux brèves périodes allant de juillet 1986 à février 1987 et de mars 1989 à septembre de la même année, Mir a été habitée sans interruption. Normalement, des équipes de deux à trois cosmonautes travaillent à bord de Mir en permutant tous les six mois. Mais il y a des exceptions. Par exemple, un médecin, Valeri Poliakov, bat le record de séjour dans l'espace en passant 438 jours à bord de Mir, ce qui correspond au temps qu'il faut à un vaisseau spatial pour atteindre la planète Mars. Pendant cette période, Poliakov étudie les réactions de son corps à une apesanteur prolongée. Il rentre sur Terre à bord de Soïouz-TM 20 en mars 1995, en même temps que Ielena Kondakova, la première femme à avoir fait un long séjour dans l'espace (168 jours à bord de Mir). En mars 1995, l'astronaute américain Norman Thagard commence, lui, un séjour de 114 jours à bord de Mir, et va battre ainsi le record américain de 84 jours réalisé sur Skylab en 1974. Thagard a rejoint Mir à bord de Soïouz-TM 21 avec les cosmonautes Vladimir Dejurov et Guennadi Strekalov. Il revient sur Terre avec ses collègues russes dans la navette spatiale Atlantis, qui s'est arrimée à Mir pour la première fois le 29 juin 1995. L'astronaute allemand Thomas Reiter rejoint Mir à bord de Soïouz-TM 22 en septembre 1995. Il revient sur Terre en février 1996, après 179 jours dans l'espace et deux sorties pour installer des instruments européens hors de la station. Six spationautes français ont participé à des missions à bord de Mir : o Jean-Loup Chrétien (mission Aragatz : 26 novembre-21 décembre 1988) ; o Michel Tognini (mission Antarès : 27 juillet-10 août 1992) ; o Jean-Pierre Haigneré (mission Altaïr : 1er-22 juillet 1993) ; o Claudie Haigneré (née André-Deshais), première spationaute française et première femme à être qualifiée par les russes pour prendre le commandement du vaisseau Soïouz en cas de retour d'urgence sur Terre (mission Cassiopée : 29 août-2 septembre 1996) ; o Jean-François Clervoy (mission conjointe ESA-NASA : 15-25 mai 1997, avec décollage dans la navette Atlantis puis amarrage à Mir) ; o Jean-Loup Chrétien (mission identique à la précédente : 25 août-5 octobre 1997) ; o Léopold Eyharts (mission Pégase : 29 janvier-19 février 1998). Une dernière mission franco-russe s'est déroulée dans le courant de l'été 1999 avec à nouveau Jean-Pierre Haigneré comme spationaute. 4 LA FIN DE MIR Mir a connu quelques incidents dont certains auraient pu avoir des conséquences catastrophiques, parmi lesquels une collision avec un vaisseau Progress, qui a endommagé des panneaux solaires. En 1997, un petit incendie s'est déclaré à bord, et le système de production d'oxygène est tombé en panne ; en outre, une panne de la climatisation a rendu les quartiers d'habitation désagréablement chauds durant le temps de réparation. Aucun des cosmonautes et astronautes à bord n'a été blessé, mais ces incidents ont incité les membres d'équipage et les ingénieurs à surveiller de plus près l'état de la station. Après quinze ans de bons et loyaux services, la station orbitale russe Mir a été détruite le 23 mars 2001. Freinée à trois reprises par le moteur d'un vaisseau Progress, Mir a abordé les couches denses de l'atmosphère à une altitude de 150 km. Les superstructures se sont consumées en un grand bouquet d'étoiles filantes tandis que les éléments les plus lourds, notamment les colliers d'amarrage, se sont abîmés dans l'océan Pacifique à l'endroit prévu. Avant sa fin programmée, la station Mir avait passé le relais à la Station spatiale internationale (ISS). Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.