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On dit souvent que le roman est le reflet de la société. Vous discuterez cette affirmation en vous appuyant sur les textes du corpus et sur les romans que vous avez lus et étudiés.

Publié le 22/10/2010

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De tout  temps, les romans ont constitué l’essentiel des écrits. Ils couvrent les thèmes les plus variés, du moins réel au plus vraisemblable, comme les mythes, la science fiction, ou encore de faits historiques. Ce succès donne une place privilégiée aux romans dans notre société. Peut-on alors à juste titre se demander si le roman n’est pas le meilleur reflet de la société ? Mais comment le roman pourrait-il refléter la société alors qu’il s’agit d’une œuvre imaginaire ? Nous allons démontrer dans un premier temps qu’au delà de ce paradoxe, un roman peut non seulement refléter la société, mais permet aussi de la décrypter. Dans un second temps, nous nous attacherons à montrer les limites du roman par rapport à la réalité vécue.

 

     Un roman, qu’il soit de science fiction ou historique, a été écrit grâce au modèle de la société. L’auteur, quel qu’il soit, n’écrit que rarement sans but, mais plutôt dans l’espoir de faire passer un message, une critique ou éloge de sa société, ou simplement marquer des faits historiques.

    Tout d’abord, il faut noter que nombreux sont les auteurs qui publient dans le but de faire connaître la réalité de leur société. Bien que le roman, par définition, soit inventé, le contexte est la plupart du temps réel. C’est ainsi que dans Germinal d’Emile Zola, tout le carde, c'est-à-dire les conditions de vie des mineurs sont réelles. Zola, étant un écrivain naturaliste, s’attachait  à une précise et exacte description dans ses romans. Il s’était donc rendu dans des mines, afin de décrire le plus justement possible les conditions de vies des mineurs. Dans son roman, bien que les révolutions qu’il décrit aient été réelles, il met en scène des personnages qui n’ont pas existés. C’est ainsi que, tout en restant une histoire inventée, Germinal est un roman historique, qui reflète donc la société du XIX ème siècle. Nous pouvons de plus citer Madame Bovary  de Gustave Flaubert, qui était lui un réaliste, mouvement très proche du naturalisme, qui s’attache aussi beaucoup à une parfaite reconstitution de la réalité. Cette minutieuse description permet une transmission des valeurs de l’époque.  C’est ainsi que dans l’extrait présenté dans le corpus, Flaubert, imagine  le mariage d’Emma avec Monsieur Bovary et nous explique ainsi les conditions dans lesquelles se passaient les mariages de son époque dans les campagnes. Ce roman est donc encore une fois le reflet de la société.

        Grâce aux romans, les auteurs, peuvent aussi décrire leur société en dépassant la description neutre des faits à travers un engagement politique dans la mesure où il fait un éloge ou critique de  la société. Ainsi  Harper Lee, critique le racisme dans Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur. Il s’agit  en effet d’un roman qui, dans un contexte familial des années 1930 en Alabama, nous transmet extrêmement bien les traces de la ségrégation des « nègres « à cette époque. L’avis de l’auteur n’est pas explicitement exprimé, car il n’est pas question d’un roman autobiographique, mais il nous reflète, par l’intermédiaire des réactions des enfants, Jem et Scout, l’extrême sentiment d’injustice qu’il éprouve. Enfin, nous pouvons noter qu’un roman, tel que 1984 de George Orwell, qui est un roman de science fiction, et donc fort éloigné de la réalité des faits de la société est une critique pertinente de celle-ci. Bien que dans ce monde imaginaire, tout soit inventé, on constate que le message de fond correspondait bien à une problématique de la société à cette époque retranscriptible. Orwell, en amplifiant les caractéristiques de sa société dans 1984, veut montrer la puissance de l’état, le quasi totalitarisme. Ainsi, malgré un contexte de science fiction de reflétant pas la société , Orwell a réussi à transsander les faits pour ne mettre en avant qu’un message politique propre à la société d’alors.

       La société peut de plus être reflétée grâce aux différents styles d’écritures employés par les auteurs et les romans autobiographiques, qui permettent de transmettre les valeurs selon lesquelles ils voient la société.  C’est ainsi que Flaubert, qui représente la quintessence du style sophistiqué, reflète extrêmement bien les valeurs et styles de sa société du XIXème,. Nous pouvons alors opposer Madame Bovary, qui est écrit dans un style très propre, soigné et réfléchi, à Ensemble c’est tout, d’Anna Gavalda. Ce dernier est un roman bien écrit, mais dont le style n’est pas comparable à celui de Flaubert, car plus accessible à tous notamment grâce à l’utilisation d’un vocabulaire plus courant et qui reflète le langage de notre société du XX°. Anna Gavalda est en effet une écrivaine du XXIème siècle. Nous pouvons par ailleurs remarquer qu’elle écrit de la manière dont nous parlons. C’est pourquoi nous pouvons conclure que le style d’écriture de l’auteur est souvent le reflet de la société. Enfin, dans 1940 de Max Gallo, roman à la fois historique et autobiographique, l’auteur décrit sa vie dans les années 1940 lors de l’invasion de la France par les allemands. Grâce à ce roman autobiographique, Gallot donne la possibilité à de nombreux lecteurs de s’instruire ou de revivre cette invasion. Il reflète donc la société de la France en 1940. Nous pouvons même dire que le romancier autobiographique est le meilleur témoin de son époque car il est acteur et en même temps observateur, concerné et rapporteur ; son talent de romancier « témoin de son époque« est intimement lié à son expérience personnelle vécue  et constitue ainsi le meilleur reflet de la société,  donnant ainsi au roman ses plus belles vertus éducatives ainsi que les témoignages  historiques nécessaires pour tenter de donner un sens à l’histoire de l’homme.

      Nous pouvons donc conclure que le roman est bien souvent le reflet de la société, car les auteurs sont conditionnés dans un milieu dont il est difficile de s’affranchir lors de la rédaction de romans, et qu’ils retranscrivent donc, volontairement ou non, dans leurs romans.

 

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