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Qu'y a-t-il du voyage, du bout et de la nuit dans le roman de Céline ?

Publié le 28/02/2011

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            Ce roman Voyage au bout de la nuit a été écrit en 1952 par Louis-Ferdinand Céline. Ce dernier est un écrivain surréaliste du XXe siècle. Il essaye à travers ses livres, d’explorer la conscience humaine par l’obscurité pour mieux comprendre l’homme. Ce roman retrace le périple de Bardamu, un Français engagé dans l’armée durant la guerre. Ce personnage lâche et à l’âme d’enfant,  raconte, à sa manière, les événements de cette dernière. Nous allons essayer de voir ce que l’on peut trouver du  « voyage», du « bout» et de la « nuit » dans cet écrit pour lui donner du sens. 

Il est important dans un premier temps de définir le mot « voyage ». Il s’agit d’un déplacement, d’une sorte d’errance ou encore, d’un état d’hallucination provoqué par l’usage de drogues. Le roman de Céline retrace le voyage de Bardamu de la France aux Etats-Unis en passant par l’Afrique colonisée. Dans cette optique, ce livre est une sorte de voyage en soi, il commence pour lui sur la place Clichy où il s’embarque comme il le dit dans « une croisière apocalyptique » p.19. On peut l’imager également comme étant une expérience : Bardamu expérimente la guerre, il voit la mort en face. De plus, on sait qu’il est lâche et passif face à ce qu’il vit, en reportant constamment la responsabilité de ce qui se passe sur les autres. Le regard qu’il porte sur la guerre est un regard innocent, un regard d’enfant où les hommes armés deviennent finalement des soldats de plomb qui se tirent dessus, sans réelles conséquences.

Pour ce qui est du « bout de la nuit » peut être devrions nous tout d’abord définir séparément les deux substantifs. Le mot « bout » se définit comme étant la portion extrême d’une chose. Le mot « nuit » quant à lui, évoque la couleur noire qui est définie par l’absence de lumière. Le caractère de ce qui est noir rappelle, avant tout, le chaos, le néant, le ciel nocturne, les ténèbres terrestres de la nuit, le mal, l'angoisse, la tristesse, l'inconscience et la mort. Dans la première partie de ce roman, on parle de la guerre à laquelle nous pouvons associer tous ces termes négatifs : elle est chaotique, c’est un enfer terrestre et donc elle rappelle le néant et les ténèbres. Elle est le mal incarné, angoissante et triste car elle amène à la mort des individus innocents. Le mot « nuit » suggère également l’incompréhension avec l’expression « Être dans le noir » qui signifie que l’on ne comprend plus rien, que l’on ne peut plus s’y retrouver. Les hommes font la guerre inconsciemment, ils ne la comprennent pas. « La guerre en somme c’était tout ce qu’on ne comprenait pas » p.17. Cette incompréhension et cette inconscience est représentée par Bardamu tout au long du roman. Effectivement, comme nous l’avons vu précédemment, il offre un regard d’enfant sur les événements terribles de la guerre. Cette dernière est synonyme de désastre, c’est un funeste malheur. Mis ensemble, ces deux termes que sont « bout » et « nuit » font référence à la perversité et à la méchanceté des hommes. Le ton employé dans le roman est pessimiste, Céline y enlève toute forme d’espoir et de bonheur, en montrant le degré extrême de la cruauté humaine : il veut nous montrer jusqu’à quelle extrémité l’homme peut aller pour défendre ses idées et sa vie.

En définitive, nous pouvons remarquer que les mots «voyage», «bout» et «nuit » se rejoignent pour donner du sens à l’œuvre. En effet, tous ces termes ont une notion de temporalité. Ce livre est un voyage dans la conscience humaine, qui nous emmène au bout de l’horreur et qui nous montre cette face sombre et noire de l’humanité.

 

 

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