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sandwich jambon-fromage

Publié le 04/01/2015

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Le corpus que nous allons étudier est composé de trois extraits de roman, qui nous exposent à des scènes de meurtres. Le premier extrait de Thérèse Raquin de l’auteur réaliste Emile Zola, publié en 1867. Le second texte est tiré de La condition humaine écrite par André Malraux en 1933 et le dernier texte est un passage du roman de Albert Camus dont le titre est L’étranger, il a été publié en 1942. Il s’agira ici de montrer comment la description de la nature intervient dans ces trois extraits. Nous distinguerons deux groupes : les textes A et C qui proposent la personnification d’une nature chaleureuse témoin d’un crime, et le texte B qui représente une nature angoissante qui tente de repousser le meurtre. Tout d’abord, nous pouvons remarquer que la description de la nature n’occupe pas la même place dans tous ces textes. En effet dans l’extrait de L’étranger, la nature occupe presque la moitié du texte, l’auteur en évoque tous les détails, comme lorsqu’il donne des couleurs précises : «rougeâtre» ; « brun sombre » ; «blanchâtre»… Zola étant un auteur réaliste c'est pour cela qu'il donne tant de détails, il peint le réel sans l'idéaliser. La nature intervient afin de sous-entendre la mort, sa description nous montre un côté triste, dramatique. Il personnifie même la nature en nous montrant que la campagne ressent la mort arriver, notamment grâce au champ lexical de l'obscurité et celui de la mort, ainsi qu’avec une description peu rassurante " brouillard laiteux". A l’inverse dans les deux textes suivants, la nature est moins décrite. En effet, André Malraux et Albert Camus s’attardent d’avantage sur la psychologie et les sentiments des personnages. Par exemple, dans le passage de La condition humaine, nous n’avons qu’une information sur le lieu de la scène : dans la ville dite «building» l.6, alors que nous connaissons les ressentis et les mouvements du personnage Tchen : «angoisse» ; hébétude» ; «mains hésitantes» ; «éleva légèrement le bras droit». En outre, La Condition Humaine se déroule dans un environnement urbain, ce n’est donc pas une nature comme dans les autres textes qui est décrite mais la ville, ses buildings et leur lumière. Dans le texte Thérèse Raquin l’on assiste tout d’abord à une description de la nature : «En face, se dressait le grand massif» l.2 puis par la suite une personnification de celle-ci : «Les rayons pâlissent dans l’air frissonnant, les arbres vieillis jettent leurs feuilles.» l.6. La condition humaine ne parle en termes de nature que de la lumière, une lumière artificielle puisqu’elle provient d’un building : «La seule lumière venait du building» l.6. Cette lumière est en opposition avec les lumières présentes dans les textes autres textes de Zola et Camus qui sont des lumières naturelles qui proviennent du soleil, on assiste d’ailleurs au coucher de soleil dans le premier passage, qui donne un cadre merveilleux au texte : «Ils regardaient les dernières lueurs quitter les hautes branches». Dans ces trois extraits la nature n’est pas perçue de la même manière par le lecteur. En effet dans le texte de Camus, la nature semble belle et chaude, «bruit des vagues», «soleil», «sable», «océan», «mer», «horizon», seuls les sentiments et les pensées du personnage Meursault sont négatives. Nous pouvons remarquer un contraste entre la perception par le lecteur d’un paysage agréable et les pensées du personnage. Dans le texte Thérèse Raquin, nous remarquons une personnification de la nature : «Les rayons pâlissent dans l’air frissonnant, les arbres vieillis jettent leurs feuilles.» l.6. Nous pouvons comparer ce texte avec La Condition Humaine où on rencontre aussi un environnement froid et inquiétant. En effet dans le premier texte, la nature est "d’un brun sombre taché de gris" l.2, on nous décrit également du "brouillard" l.14. De même chez Malraux, où seule une" électricité pâle" vient percer une "nuit où le temps n’existait plus". Cette nuit est même qualifiée comme "écrasée d’angoisse" à la ligne 20. Camus fait également une personnification de la nature : «Le ciel s’ouvrait […] pour laisser pleuvoir du feu». Ces personnifications permettent au lecteur de se sentir plus proche de la nature et donc de l’environnement qui entoure les personnages, ainsi il s’identifie plus facilement à ceux-ci. Les 4 éléments de la nature sont également utilisés dans ce texte L’étranger, ce qui fait prendre conscience au lecteur de la puissance de cette dernière : « Le bruit des vagues » l.6 pour l’eau, « La brûlure du soleil » l.14 pour le feu, « le ciel s’ouvrait » l.28 pour l’air, et « le même sable » l.7 pour la terre. Ce corpus de trois textes montre que les univers créés par les auteurs grâce à la description présentent des contrastes, mais ils évoquent tous des scènes de meurtres. Ces scènes se déroulent dans une nature inquiétante dans La Condition humaine et Thérèse Raquin : dans le premier la description de la lumière donne une impression d’un lieu peu rassurant : nous pouvons dire que le paysage a le pressentiment d’une mort prochaine, puis dans le second l’environnement est froid et angoissant également, contrairement à celui de L’étranger ou la nature est belle et accueillante alors que la situation est une scène de meurtre.                     Commentaire littéraire de La condition humaine, André Malraux (1933) :   André Malraux est un écrivain français né à Paris en novembre 1901. Il est élevé par des femmes : sa mère, sa grand-mère et une tante. Il commence sa carrière sans diplôme universitaire et travaille dans le commerce de livres rares. Son premier texte est publié dans une revue, La Connaissance, en 1920. L’année suivante il épouse Clara Goldschmitt et dirige une collection aux Editions du Sagittaire. Il voyage fréquemment et fonde un journal, L’Indochine. Il publie en 1926 La Tentation de l’Occident, Les Conquérants en 1928, La voie royale en 1930 et La condition humaine en 1933, puis L’Espoir en 1937. Ses thèmes d’écriture sont la mort, l’art, le mal et il voit le roman comme un « moyen d’expression privilégié du tragique de l’homme ». André Malraux est mort en novembre 1976 à Créteil. Nous allons nous intéresser à La condition humaine, un de ses ouvrages publié en 1933. Ce roman historique dont l’action se déroule en 1027 en Chine obtient un très grand succès et reçoit le prix Goncourt. Le récit débute sur une scène dramatique où Tchen, un jeune chinois engagé dans l’action terroriste, doit assassiner un trafiquant. Ce texte décrit une scène très tendue où le lecteur assiste au drame intérieur du personnage.   Nous allons nous demander quelles sont les fonctions de cette scène d’ouverture. Dans un premier temps nous allons constater qu’elle a pour fonction de présenter l’ouvrage à travers une scène de crime, puis nous verrons que le drame intérieur de l’assassin a pour but de capter l’attention du lecteur.   Tout d’abord, nous allons montrer que cette scène d’ouverture a pour but de présenter l’ouvrage à travers une scène de crime.   Pour commencer, nous pouvons dire que cet incipit présente des caractéristiques originales : cette scène débute in media res, le lecteur est donc directement plongé dans le récit sans que les personnages et la situation initiale ne soient présentés. Le cadre temporel est tout de même donné, on apprend alors que la scène se déroule le 21 mars 1927 à minuit et demi. Mais par la suite il n’y aura plus d’indication temporelle dans le texte, le lecteur aura donc l’impression que le temps s’est figé pendant cette scène de meurtre. Le personnage est présenté dès la première ligne « Tchen tenterait-il de lever la moustiquaire ? ». Le lecteur comprend alors que ce personnage occupera une place important dans l’histoire. Ensuite, l’atmosphère du récit est présentée à l’aide du registre dramatique et des verbes d’action : l.1 « lever », « frapperait ». De plus, nous pouvons observer l’obscurité de la scène grâce à l’hyperbole ligne 4 « un corps moins visible qu’une ombre », l’auteur compare alors le corps à une ombre. Par la suite, la source de lumière qui rajoute à l’atmosphère une dimension angoissante est précisée par une anaphore : « rectangle d’électricité pale » qui désigne un rectangle de lumière : le building. Le narrateur est également omniscient, il connait alors les pensées du personnage mais il est externe à l’histoire : « il se répétait que cet homme devait mourir. Bêtement : car il savait qu’il le tuerait. » Il donne donc son opinion sur ce que pense le personnage. Nous pouvons remarquer que les différentes parties du corps de Tchen sont caractérisées par une succession de métonymies : « Le dos pénétrait dans ses doigts crispés », « Le poignard était nu dans sa poche » comme si l’arme faisait partie de son corps tant elle en est proche. Le narrateur s’attarde aussi sur ses mains, chacune a son rôle : « ses mains hésitantes tenaient, la droite un rasoir fermé, la gauche un court poignard ».   Nous apprenons que cette scène d’ouverture décrit une scène de crime. André Malraux oppose la vie et la mort : « vivant » et « vie » avec « tuer », « assassiner », cela renforce la tension du récit, ainsi que la clarté et l’obscurité : « mousseline blanche qui tombait…qu’une ombre » qui créé un contraste entre la lumière et l’ombre. Tchen semble retiré, en dehors du monde des hommes, une distance est installée entre lui et le bruit des voitures qui lui semblent être loin : « là-bas, dans le monde des hommes », et le silence est présent à la fin du texte : « stupéfait du silence qui continuait à l’entourer ». Nous remarquons également que le temps des verbes est à l’imparfait de description, cela intensifie la distance. Le champ lexical de la mort et de l’effroi est présent : « angoisse », « mourir », « exécuté », « assassiner », « répugnait », « nausée », Tchen est angoissé, effrayé. Malraux utilise également le vocabulaire des armes pour renforcer le thème de la mort, et plus particulièrement du crime : « poignard », « rasoir ».   En seconde partie, nous allons voir que le drame intérieur de l’assassin a pour but de capter l’attention du lecteur.   En effet, nous avons accès aux pensées du personnage : le narrateur livre le monologue intérieur de l’assassin. Pour cela, l’auteur utilise plusieurs procédés. Il insiste sur la peur avec une personnification: « l’angoisse lui tordait l’estomac » et une hyperbole : « la nuit n’eut pas suffi à cacher ses gestes ». Nous remarquons également que le personnage essaye de se persuader qu’il doit tuer cet homme avec une anaphore : « Combattre, combattre des amis qui se défendent, des amis éveillés » et « pris ou non, exécuté ou non » sans beaucoup de volonté. Malraux utilise un chiasme : « il devait frapper sans qu’il se défendit – car, s’il se défendait, il appellerait », les verbes au passé simple et à l’imparfait étant liés par la conjonction de coordination « car ». Une antithèse et une métaphore prouvent la confusion du personnage : « cette nuit écrasée d’angoisse n’était que clarté » avec le pronom démonstratif « cette » pour donner un caractère unique à la nuit. Tchen ressent également de la culpabilité : « assassiner n’est pas seulement tuer », il pense que assassiner est un acte volontaire, tuer est un accident. Ce drame intérieur permet de capter l’attention du lecteur. Nous remarquons tout d’abord une ponctuation forte : « Tchen tenterait-il de lever la moustiquaire ? Frapperait-il au travers ? » qui est au conditionnel et qui montre que le lecteur ne peut pas savoir, seule Tchen sait ce qu’il va faire. Cette question rhétorique dès le début du récit installe l’intrigue, et met en place l’atmosphère morbide et angoissante. Puis, le vocabulaire des sensations est présent: « visible », « enfonçait », « tenait », « silence » et le bruit « vague de vacarme », qui est également une métaphore. Les mots et adjectifs sont choisis en sorte que le lecteur rentre petits à petit dans cette atmosphère morbide : « Les paupières battantes » pour faire référence au combat, Tchen est un combattant, il considère cette épreuve comme un combat personnel. Pour conclure, cette scène d’ouverture a pour fonction de présenter l’ouvrage à travers une scène de crime, elle instaure une l’atmosphère particulière dès le début du récit. Elle permet également de capter l’attention du lecteur qui peut aussi s’identifier à Tchen, le personnage principal. Le narrateur omniscient nous permet d’avoir accès aux sensations de l’assassin, le lecteur est donc intégré au récit et attend la suite du récit qui est déjà angoissant. Nous pouvons comparer cet incipit à celui de Madame Bovary, qui est original de par son début in media res et le portrait d’un personnage anti-héros.

« nature : «En face, se dressait le grand massif» l.2 puis par la suite une personnification de celle-ci : «Les rayons pâlissent dans l'air frissonnant, les arbres vieillis jettent leurs feuilles.» l.6.

La condition humaine ne parle en termes de nature que de la lumière, une lumière artificielle puisqu'elle provient d'un building : «La seule lumière venait du building» l.6.

Cette lumière est en opposition avec les lumières présentes dans les textes autres textes de Zola et Camus qui sont des lumières naturelles qui proviennent du soleil, on assiste d'ailleurs au coucher de soleil dans le premier passage, qui donne un cadre merveilleux au texte : «Ils regardaient les dernières lueurs quitter les hautes branches». Dans ces trois extraits la nature n'est pas perçue de la même manière par le lecteur.

En effet dans le texte de Camus, la nature semble belle et chaude, «bruit des vagues», «soleil», «sable», «océan», «mer», «horizon», seuls les sentiments et les pensées du personnage Meursault sont négatives.

Nous pouvons remarquer un contraste entre la perception par le lecteur d'un paysage agréable et les pensées du personnage.

Dans le texte Thérèse Raquin, nous remarquons une personnification de la nature : «Les rayons pâlissent dans l'air frissonnant, les arbres vieillis jettent leurs feuilles.» l.6.

Nous pouvons comparer ce texte avec La Condition Humaine où on rencontre aussi un environnement froid et inquiétant.

En effet dans le premier texte, la nature est "d'un brun sombre taché de gris" l.2, on nous décrit également du "brouillard" l.14.

De même chez Malraux, où seule une" électricité pâle" vient percer une "nuit où le temps n'existait plus".

Cette nuit est même qualifiée comme "écrasée d'angoisse" à la ligne 20.

Camus fait également une personnification de la nature : «Le ciel s'ouvrait [...] pour laisser pleuvoir du feu».

Ces personnifications permettent au lecteur de se sentir plus proche de la nature et donc de l'environnement qui entoure les personnages, ainsi il s'identifie plus facilement à ceux-ci.

Les 4 éléments de la nature sont également utilisés dans ce texte L'étranger, ce qui fait prendre conscience au lecteur de la puissance de cette dernière : « Le bruit des vagues » l.6 pour l'eau, « La brûlure du soleil » l.14 pour le feu, « le ciel s'ouvrait » l.28 pour l'air, et « le même sable » l.7 pour la terre. Ce corpus de trois textes montre que les univers créés par les auteurs grâce à la description présentent des contrastes, mais ils évoquent tous des scènes de meurtres.

Ces scènes se déroulent dans une nature inquiétante dans La Condition humaine et Thérèse Raquin : dans le premier la description de la lumière donne une impression d'un lieu peu rassurant : nous pouvons dire que le paysage a le pressentiment d'une mort. »

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