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slovaque, littérature.

Publié le 06/05/2013

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slovaque, littérature. 1 PRÉSENTATION slovaque, littérature, ensemble des oeuvres littéraires composées en langue slovaque. L'histoire de la littérature slovaque est intimement liée à l'histoire politique de son peuple (voir Tchécoslovaquie). Oppressés à la chute de la Grande Moravie, au Xe siècle, les Slovaques restent soumis pendant de nombreux siècles et leur littérature est quasiment inexistante, la langue littéraire étant d'abord le latin puis, dès le XVe siècle, le tchèque. Malgré quelques légendes slovaques du XIe siècle sur les saints Svorad et Benadik, et une riche littérature orale - symbole de l'opposition à l'autorité féodale -, ce n'est qu'au XVIIe siècle que les expressions slovaques font réellement leur entrée dans la poésie, notamment religieuse. Depuis, littératures orale et écrite suivent le même chemin, entremêlées et indissociables. 2 NAISSANCE D'UNE LANGUE ÉCRITE Ce n'est qu'à la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle qu'émerge une véritable littérature slovaque. Même si les mots slovaques s'étaient déjà peu à peu répandus dans les textes, c'est le prêtre Anton Bernolak (1762-1813) qui établit le slovaque écrit - en caractères latins - en se fondant sur le dialecte de la région de Trnava, en Slovaquie occidentale. Il publie, en 1790, la première grammaire slovaque (Dissertatio philologico critica de litteris Slavorum). En 1792, il fonde la « Société slovaque d'érudits « où peuvent se réunir les intellectuels slovaques, et rédige également un Dictionnaire slovaque-tchèque-latin-allemand-magyar (1825-1827), qui n'est publié qu'après sa mort. 3 ÉVEIL D'UNE LITTÉRATURE SLOVAQUE Ján Hollý (1785-1849) est le premier poète slovaque qui affine cette langue, la sublimant avec ses poèmes en alexandrins - notamment Svatopluk (la Slave, 1833), et Cyrillo-Méthodiada (1835) -, élevant ainsi la langue slovaque au rang des langues antiques. Jozef Ignác Bajza (1755-1836) publie quant à lui le premier roman slovaque, René mlád'enca príhody a skusenosti (les Aventures et expériences du jeune René, 1783-1785). Le classicisme slovaque est essentiellement représenté par le poète Ján Kollár (1793-1852) et l'historien Pavel Jozef Safárik (1795-1861) - bien que ce dernier écrive en tchèque - porte-drapeaux du panslavisme, et initiateurs de l'éveil d'une conscience et d'une littérature nationales. 4 ÉMERGENCE D'UNE LITTÉRATURE IDENTITAIRE L'écrivain Ludovit Stúr, savant et député à la Diète de Hongrie, fonde en 1845 le Journal de la Nation slovaque, journal politique de tendance démocratique. Rédigé en langue slovaque basée sur le dialecte de Slovaquie centrale, il pose les bases d'une langue littéraire moderne. Parallèlement, Stúr crée le concept du romantisme slovaque militant, qui repose sur la pensée patriotique et l'influence des traditions populaires en tant que sources d'inspiration. Son école, regroupant des poètes tels Samo Chalupka (1812-1883), Andrej Sládkoviè - pseudonyme d'Andrej Braxatoris - (1820-1872), ou encore Janko Král (1822-1876), et affichant les valeurs révolutionnaires des années 1840, mêle littérature et politique et affirme une identité nationale populaire. Cette résistance littéraire et identitaire - notamment une association indépendante militante, la Matica slovenska, née à Martin, au nord du pays - s'affirme malgré la répression de 1848 lors du soulèvement de Prague et malgré l'obstination des autorités hongroises à magyariser les peuples minoritaires. 5 LE RÉALISME SLOVAQUE En 1870, une nouvelle génération d'auteurs marque l'avènement du réalisme slovaque. Le plus grand poète slovaque, Hviezdoslav - pseudonyme de Pavol Országh - (1849-1921), offre une admirable oeuvre lyrique, épique et dramatique louant la nation slovaque. Juriste, journaliste, poète, critique littéraire, prosateur, Svetozár Hurban Vajanský (1847-1916) est le fils d'un ardent militant pour l'autonomie linguistique du slovaque. Nationaliste, il est considéré comme le créateur du roman moderne slovaque. Martin Kukuèín - pseudonyme de Matìj Bencúr - (1860-1928) ancien instituteur devenu médecin est quant à lui le principal représentant du réalisme. Il est le premier à avoir créé un personnage de paysan et à avoir adopté son franc-parler dans sa prose. Au début du XXe siècle émergent les « modernistes slovaques «, groupe littéraire mené par un futur parlementaire, Ivan Krasko - pseudonyme de Ján Botto - (1876-1958) qui publie deux recueils de poèmes symbolisme ( Nox et Solitudo, 1909, et Ver?e, 1912) à travers lesquels se révèle un profond sentiment national. 6 ACCALMIE ET FASTE LITTÉRAIRE Avec la naissance de l'État tchécoslovaque en 1918, la littérature se fait plus ouverte et éclectique, davantage empreinte des courants occidentaux, principalement de l'avant-garde européenne, notamment par le biais de la littérature tchèque. De nombreux écrivains restent cependant dans la veine réaliste, tels le romancier Martin Rázus (1888-1937) - par ailleurs politicien antisémite et nationaliste -, l'auteur satirique Janko Jesenský (1874-1945) avec Demokrati (les Démocrates, 19341937), Milo Urban (1904-1982), ou Jozef Cíger Hronský (1896-1961). L'émancipation de la littérature slovaque s'affirme avec le nouvelliste et romancier Gejza Vámos (1901-1956) qui, « avec une méthode proche du naturalisme et de l'expressionnisme, choisit des thèmes jusqu'alors ignorés et tacitement proscrits dans la littérature slovaque : érotisme, sexe, maladies vénériennes, antimilitarisme, hypocrisie, mesquinerie des hommes et de la société. Il déclenche une violente réaction de la critique et des lecteurs, surpris de sa cinglante ironie. « (Vladimír Pe?ka). La poésie est en plein essor avec Ján Smrek - pseudonyme de Ján Èietek - (1898-1982), poète « vitaliste « de la joie de vivre qui est promu « artiste national « en 1966. Le grand poète lyrique contemplatif Emil Boleslav Lukáè (1900-1979), traducteur de poètes français, notamment de Paul Claudel, publie, pour sa part, en 1949, une vaste anthologie de poésie universelle. Par ailleurs, Valentin Beniak (1894-1973), poète fécond et complexe, influencé à ses débuts par le « poétisme « tchèque, puis par le surréalisme, est compromis en devenant président de l'association des écrivains sous le régime clérical-fasciste de l'État slovaque, ce qui lui vaut d'être emprisonné après la guerre et réduit au silence de nombreuses années. 7 SURRÉALISME Au début des années 1940 jaillit un mouvement surréaliste qui se réclame tant d'André Breton que du romantique Janko Král. Il compte notamment Rudolf Fábry (1915-1982), son chef de file, Ján Brezina (1917- ), Július Lenko (1914- ), Ivan Mojík (1928- ), Ján Rak (1915-1969), Vladimir Reisel (1919- ), dont certains rallient le parti communiste après 1948. 8 ÉCRIRE PENDANT LA SECONDE GUERRE MONDIALE La proclamation d'un État fasciste slovaque pendant la Seconde Guerre mondiale freine cet élan culturel. Pendant cette période, certains écrivains ultranationalistes s'adonnent à un lyrisme paysan proche des idéaux du nouveau régime, tandis que d'autres, opposants au pouvoir, tentent de résister et préparent l'insurrection slovaque du 29 août 1944, une coalition de différents partis (dont les communistes), qui se regroupent en un Conseil national slovaque tentant de renverser le régime. Cette tentative est réprimée par les Allemands. Parmi ces derniers figurent Ladislav Novomeský (1904-1976), Dominique Tatarka (1913-1989) et Vladimir Mináè (1922- ). 9 COMMUNISME ET LITTÉRATURE Après la guerre, nombre d'écrivains adhèrent aux idées communistes, notamment Ladislav Novomeský, fondateur de la revue progressiste Dav, qui devient membre du comité central du parti communiste en 1945 et commissaire à l'Éducation et à la Culture pour la Slovaquie. Au début des années 1950, il est, avec entre autres Dominique Tatarka, accusé de « déviation nationaliste bourgeoise « et condamné à dix ans de prison. Libéré en 1955, il doit attendre 1963 pour obtenir sa réhabilitation et être à nouveau publié Sous le régime communiste, la littérature officielle est réduite à la seule expression du réalisme socialiste. Ses principaux acteurs sont Peter Jílemnický (1901-1949), Fraòo Král (1903-1955) ou encore Alfons Bednár (1914-1989). Beaucoup sont promus « artistes nationaux «, notamment Ladislav Novomeský en 1964, ou Margita Figuli (1909-1995) en 1974, considérée comme l'une des plus grandes romancières slovaques. 10 DÉGEL Grâce à l'hebdomadaire culturel Kultúrny ?ivot, dirigé par Ján Kostra (1910-1975) et par Ivan ?rpka (1944- ) et une certaine libéralisation du régime, la littérature slovaque connaît un nouveau souffle. En effet le dégel post-stalinien permet l'émergence de mouvements -- notamment les « poètes concrétistes « -- ou, à l'instar d'Ivan ?rpka, qui « mérite bien la désignation de Osamelí be?ci (Coureur solitaire) «, de poètes n'appartenant à aucun courant poétique. En 1957, se forme également le groupe Trnava en réaction à la poésie officielle. Il regroupe entre autres Igor Gallo (1936- ) et Jozef Mihalkoviè (1935- ). 11 DISSIDENCE ET CLANDESTINITÉ Les événements de 1968 (voir Printemps de Prague) rompent l'élan littéraire, et suscitent une forte diaspora intellectuelle, artistique et politique. De nombreux écrivains s'exilent, entrent en dissidence et publient dans la clandestinité. Pour Dominique Tatarka, un écrivain désenchanté après la chute de Staline, « le Démon du consentement est avant tout un cri ; le cri de l'homme qui, après avoir essayé de croire que le roi est habillé, découvre un beau jour qu'il est nu «. Après l'occupation soviétique de 1968, il est condamné à l'isolement, persécuté et interdit de publication. Ses écrits paraissent alors en samizdat à Prague ou à l'étranger. Le dramaturge et romancier satirique Peter Karva? (1920-2000), entré en dissidence, est interdit dès 1968 de scène et de publication. Josef Straka (1955- ) devient pour sa part l'un des acteurs de l'édition et de la diffusion de la littérature clandestine. Martin ?imeèka (1957- ), quant à lui, publie en samizdat dès 1980. Les opposants sont assez nombreux et déterminés pour s'organiser. Un mouvement pluraliste tchèque et slovaque, la Charte 77, est fondé. Il tire son nom d'un document demandant au gouvernement tchèque d'adhérer à trois accords internationaux relatifs aux droits de l'homme : l'acte final de la conférence d'Helsinki sur la sécurité et la coopération en Europe (1975) et deux conventions de l'ONU. Ce n'est qu'après la Révolution de velours en 1989, que nombre des oeuvres dissidentes ou de l'exil sont enfin publiées en Slovaquie. 12 LITTÉRATURE CONTEMPORAINE Dès 1989 et la Révolution de velours, la littérature slovaque peut se libérer de son passé, dépasser ses tabous et panser ses blessures. Ainsi le poète et romancier Lubomír Feldek (1936- ) dénonce le passé fasciste de certains de ses contemporains, notamment un ministre - il est d'ailleurs contraint de s'exiler à Prague en 1993. La littérature contemporaine connaît alors un nouveau souffle, avec Ján Johanides (1934- ), « à la fois très remarqué, dès avant 1968, à cause de ses premiers textes, et très contesté, car jugé trop l'art-pour-l'artiste, trop proche du Nouveau Roman français par les tenants du réalisme socialiste «, qui a attendu douze ans avant d'être publié. Milan Rúfus (1928- ) est, pour sa part, l'un des poètes et romanciers slovaques les plus reconnus internationalement et Vicent ?ikula (1936- ) est considéré comme l'un des novateurs de la prose slovaque des années 1960. Émerge également la génération de poètes les « Nouveaux barbares « avec Ivan Koleniè (1965), le chef de file, et Andrijan Turan (1962- ). Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

« 7 SURRÉALISME Au début des années 1940 jaillit un mouvement surréaliste qui se réclame tant d’André Breton que du romantique Janko Král.

Il compte notamment Rudolf Fábry (1915-1982), son chef de file, Ján Brezina (1917- ), Július Lenko (1914- ), Ivan Mojík (1928- ), Ján Rak (1915-1969), Vladimir Reisel (1919- ), dont certains rallient le parti communiste après 1948. 8 ÉCRIRE PENDANT LA SECONDE GUERRE MONDIALE La proclamation d'un État fasciste slovaque pendant la Seconde Guerre mondiale freine cet élan culturel.

Pendant cette période, certains écrivains ultranationalistes s’adonnent à un lyrisme paysan proche des idéaux du nouveau régime, tandis que d’autres, opposants au pouvoir, tentent de résister et préparent l’insurrection slovaque du 29 août 1944, une coalition de différents partis (dont les communistes), qui se regroupent en un Conseil national slovaque tentant de renverser le régime.

Cette tentative est réprimée par les Allemands.

Parmi ces derniers figurent Ladislav Novomeský (1904-1976), Dominique Tatarka (1913-1989) et Vladimir Mináè (1922- ). 9 COMMUNISME ET LITTÉRATURE Après la guerre, nombre d’écrivains adhèrent aux idées communistes, notamment Ladislav Novomeský, fondateur de la revue progressiste Dav, qui devient membre du comité central du parti communiste en 1945 et commissaire à l’Éducation et à la Culture pour la Slovaquie.

Au début des années 1950, il est, avec entre autres Dominique Tatarka, accusé de « déviation nationaliste bourgeoise » et condamné à dix ans de prison.

Libéré en 1955, il doit attendre 1963 pour obtenir sa réhabilitation et être à nouveau publié Sous le régime communiste, la littérature officielle est réduite à la seule expression du réalisme socialiste.

Ses principaux acteurs sont Peter Jílemnický (1901-1949), Fraòo Král (1903-1955) ou encore Alfons Bednár (1914-1989).

Beaucoup sont promus « artistes nationaux », notamment Ladislav Novomeský en 1964, ou Margita Figuli (1909-1995) en 1974, considérée comme l’une des plus grandes romancières slovaques. 10 DÉGEL Grâce à l’hebdomadaire culturel Kultúrny Život, dirigé par Ján Kostra (1910-1975) et par Ivan Šrpka (1944- ) et une certaine libéralisation du régime, la littérature slovaque connaît un nouveau souffle.

En effet le dégel post-stalinien permet l’émergence de mouvements — notamment les « poètes concrétistes » — ou, à l’instar d’Ivan Šrpka, qui « mérite bien la désignation de Osamelí bežci (Coureur solitaire) », de poètes n’appartenant à aucun courant poétique.

En 1957, se forme également le groupe Trnava en réaction à la poésie officielle.

Il regroupe entre autres Igor Gallo (1936- ) et Jozef Mihalkoviè (1935- ). 11 DISSIDENCE ET CLANDESTINITÉ Les événements de 1968 ( voir Printemps de Prague) rompent l’élan littéraire, et suscitent une forte diaspora intellectuelle, artistique et politique.

De nombreux écrivains s’exilent, entrent en dissidence et publient dans la clandestinité.

Pour Dominique Tatarka, un écrivain désenchanté après la chute de Staline, « le Démon du consentement est avant tout un cri ; le cri de l’homme qui, après avoir essayé de croire que le roi est habillé, découvre un beau jour qu’il est nu ».

Après l’occupation soviétique de 1968, il est condamné à l’isolement, persécuté et interdit de publication.

Ses écrits paraissent alors en samizdat à Prague ou à l’étranger.

Le dramaturge et romancier satirique Peter Karvaš (1920-2000), entré en dissidence, est interdit dès 1968 de scène et de publication.

Josef Straka (1955- ) devient pour sa part l’un des acteurs de l’édition et de la diffusion de la littérature clandestine.

Martin Šimeèka (1957- ), quant à lui, publie en samizdat dès 1980.

Les opposants sont assez nombreux et déterminés pour s’organiser.

Un mouvement pluraliste tchèque et slovaque, la Charte 77, est fondé.

Il tire son nom d’un document demandant au gouvernement tchèque d’adhérer à trois accords internationaux relatifs aux droits de l’homme : l’acte final de la conférence d’Helsinki sur la sécurité et la coopération en Europe (1975) et deux conventions de l’ONU.

Ce n’est qu’après la Révolution de velours en 1989, que nombre des œuvres dissidentes ou de l’exil sont enfin publiées en Slovaquie. 12 LITTÉRATURE CONTEMPORAINE Dès 1989 et la Révolution de velours, la littérature slovaque peut se libérer de son passé, dépasser ses tabous et panser ses blessures.

Ainsi le poète et romancier Lubomír Feldek (1936- ) dénonce le passé fasciste de certains de ses contemporains, notamment un ministre – il est d’ailleurs contraint de s’exiler à Prague en 1993.

La littérature contemporaine connaît alors un nouveau souffle, avec Ján Johanides (1934- ), « à la fois très remarqué, dès avant 1968, à cause de ses premiers textes, et très contesté, car jugé trop l’art-pour-l’artiste, trop proche du Nouveau Roman français par les tenants du réalisme socialiste », qui a attendu douze ans avant d’être publié.

Milan Rúfus (1928- ) est, pour sa part, l’un des poètes et romanciers slovaques les plus reconnus internationalement et Vicent Šikula (1936- ) est considéré comme l’un des novateurs de la prose slovaque des années 1960.

Émerge également la génération de poètes les « Nouveaux barbares » avec Ivan Koleniè (1965- ), le chef de file, et Andrijan Turan (1962- ). Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.

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