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syriaque, littérature.

Publié le 06/05/2013

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syriaque, littérature. syriaque, littérature, littérature composée en langue syriaque. Cette langue sémitique dérivée de l'araméen oriental fut parlée du Ier siècle av. J.-C. au Moyen Âge européen. La littérature syriaque parvenue jusqu'à nous est essentiellement une littérature religieuse. Très tôt en effet, le christianisme se répandit en Mésopotamie, où les populations parlaient la langue syriaque. Pour rendre l'enseignement des textes saints (rédigés en grec et en hébreu) accessible à ces populations, il fallut donc les traduire dans la langue locale. Cela explique pourquoi la littérature syriaque est si prolifique en commentaires sur la Bible, en récits et biographies ecclésiastiques et en traités philosophiques et théologiques. De ces textes on conserve un document important, la Peshi?ta, ou « la simple « (probablement IIe siècle), une version syriaque de la Bible comprenant l'Ancien et le Nouveau Testament. Plus tard, le Diatesson ou « Évangile concordant « (v. 172) et d'autres versions de l'Évangile modifièrent la version du Nouveau Testament établie par la Peshi?ta. La littérature religieuse ne se limita pourtant pas à la traduction des textes saints : dans ces régions où l'essentiel de la culture était véhiculé oralement, la poésie surtout jouait un rôle d'enseignement populaire. Les deux écrivains syriens les plus importants dans ce genre furent les poètes saint Éphrem (306-373) et Narsaï (Ve siècle), surnommés respectivement « la harpe « et «le docteur du Saint-Esprit « en raison de la beauté de leurs vers. Des oeuvres en prose furent également écrites, avec les mêmes objectifs apologétiques : Nephrem donna des commentaires importants sur l'Exode et la Genèse, Aphraate rédigea ses Vingt-trois Démonstrations (337-345), tandis que Philoxène de Mabbourg (fin du IVe siècle) donnait ses réflexions sur les Évangiles et des Homélies sur la perfection. Même s'il ne nous en reste que peu de traces, une littérature païenne prolifique, écrite en syriaque, a certainement existé : l'essentiel de ce que l'on en connaît est constitué par les traductions en syriaque des oeuvres d'Aristote et celles d'autres philosophes grecs, traductions qui ont d'ailleurs permis à ces oeuvres de gagner en importance avec l'éveil de l'islam, car il était plus facile, pour les civilisations arabes, de traduire à partir du syriaque que du grec. Le syriaque a ainsi joué un rôle fondamental de relais entre les civilisations grecque et orientale. Parallèlement à ces traductions, des oeuvres originales furent rédigées, notamment dans les domaines de la médecine et de la philosophie, mais il n'en reste presque rien, sinon la Lettre de Mara bar Serapion (IIe ou IIIe siècle), le Livre des lois et des pays de Bardesane. L'âge d'or de la littérature syriaque se situe essentiellement entre 400 apr. J.-C. et le temps de la conquête arabe (VIIe siècle), une période pendant laquelle elle exerça une influence considérable sur des grands mouvements religieux. De nombreux travaux historiques furent rédigés à partir du VIe siècle par des moines et des érudits : la Chronique d'Édesse, les chroniques plus tardives dites Chronique de l'an 846 et Chronique de l'an 1234. Mais, à partir du VIIe siècle, l'influence des écrits syriaques diminua et l'arabe remplaça progressivement la langue vernaculaire, sauf dans le domaine liturgique. Un érudit, Jacques d'Édesse, rédigea le Livre des splendeurs, sans doute la première grammaire de la langue syriaque, pour préserver cette dernière de la disparition. Ses travaux furent suivis par des sommes lexicologiques. Le syriaque, supplanté par l'arabe, continua d'être parlé et enseigné dans de nombreuses localités. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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