Tasse, le - littérature.

Tasse, le - littérature. 1 PRÉSENTATION Tasse, le (1544-1595), poète italien, considéré comme le plus important de la Renaissance italienne, auteur du poème héroïque la Jérusalem délivrée. 2 À LA COUR DE FERRARE Né à Sorrente (Campanie), Torquato Tasso, dit le Tasse en français, est le fils du poète Bernardo Tasso. Étudiant à l'université de Bologne, il poursuit ensuite des études de droit et de philosophie à celle de Padoue (1560-1561). C'est là qu'il compose son premier poème héroïque, Renaud (Rinaldo, 1562). Quelques années plus tard, en 1565, il entre au service du cardinal d'Este à Ferrare, où il devient un membre très en vue de la cour du duc Alphonse II, frère du cardinal. La famille d'Este jouit d'une noble réputation de protectrice des arts et, depuis le XVe siècle, les ducs de Ferrare ont su faire appel aux talents de poètes célèbres, tels l'Arioste et Matteo Maria Boiardo. En 1573, lors d'une fête organisée à la cour de Ferrare, la pastorale dramatique du Tasse intitulée Aminta est l'objet d'un réel engouement. Première pastorale à faire figurer -- sur scène et dans une forme dramatique homogène -- des bergers qui parlent d'amour dans le langage orné de la cour, cette idéalisation lyrique de la vie aristocratique est sans doute l'une des plus belles oeuvres d'un genre très en vogue dans la seconde moitié du XVIe siècle. 3 LA JÉRUSALEM DÉLIVRÉE, L'ÉROTISME ET LA GUERRE En 1575, le Tasse achève son épopée sur la première croisade, la Jérusalem délivrée (Gerusalemme liberata), qui demeure aujourd'hui encore un sommet de la littérature de la Renaissance. L'auteur y fait revivre l'épopée héroïque classique, en l'adaptant aux exigences religieuses de la Contre-Réforme. En limitant le champ du merveilleux au merveilleux chrétien, le Tasse confère aussi à son oeuvre un caractère accru de vraisemblance, tout au moins pour ses lecteurs contemporains. Ce long poème, malgré son sujet religieux, apparaît avant tout aujourd'hui comme une oeuvre romanesque, dont les héros émeuvent davantage par leur solitude et l'inquiétude qui les transporte que par la ferveur de leur foi. Vers cette même époque, le Tasse, qui supporte mal que son oeuvre puisse être la cible des railleries de quelques fâcheux, développe les premiers signes d'un véritable délire de persécution ; en 1579, au lendemain de plusieurs crises violentes, il est interné pour « forcènement « à l'hôpital Sainte-Anne où il séjourne sept ans durant. Il met à profit ses moments de lucidité pour réviser la Jérusalem délivrée, rédiger dialogues et essais qui sont autant de plaidoyers en faveur de son oeuvre, et écrire quelques poèmes. Il sort de Sainte-Anne en juillet 1586, grâce à l'intervention du prince de Mantoue. Dès lors et jusqu'en 1587, le Tasse vit à Mantoue, où il compose une tragédie poétique adaptée de l'OEdipe roi de Sophocle, le Roi Torrismond (Il re Torrismondo, 1586), puis passe plusieurs années sans s'établir où que ce soit. Durant cette période vagabonde, il révise jusqu'à épuisement son épopée en tenant compte des critiques qui lui ont été adressées. Le résultat, de qualité sensiblement inférieure à celle de l'original, fait l'objet d'une publication à Rome en 1593 sous le titre la Jérusalem conquise (Gerusalemme conquistata), ouvrage que le poète dédie à son dernier protecteur, le cardinal Cinzio Aldobrandini. En 1594, alors qu'il est question de nommer le Tasse poète lauréat, celui-ci meurt à Rome avant que lui ait été décerné cet honneur insigne. Son ouvrage les Sept Journées de la création du monde (Le sette giornate del mondo creato) est publié en 1607 à titre posthume. Dans la mémoire collective de l'Europe du XVIIIe et du XIXe siècles, le Tasse devient le symbole du génie incompris. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.