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turque, littérature.

Publié le 06/05/2013

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turque, littérature. 1 PRÉSENTATION turque, littérature, ensemble des oeuvres rédigées dans des langues de la famille turque, anciennement en Asie, ainsi que dans les régions turcophones de l'Empire ottoman, puis dans la république moderne de Turquie. Voir Langues altaïques. 2 PREMIÈRES TRACES ÉCRITES Venues d'Asie centrale, les langues altaïques du groupe turc ont très tôt laissé des traces écrites, principalement des inscriptions royales et religieuses. Parmi les premières inscriptions figurent celles de l'Orkhon (732), épitaphes de nobles personnages et de princes en dialecte göktürc, et celles de Iénisseï, en langue ouïgour. L'inscription trilingue (le turc ouïgour, l'idiome persan appelé sogdien et le chinois) de Kara-Balgassun (810) retrace la conversion du chef des Ouïgours, Bügü Khagan, au manichéisme. Les premiers manuscrits, rédigés en ouïgour dans une écriture adaptée de l'alphabet iranien, datent du 3 IXe siècle et sont pour l'essentiel des traductions de textes religieux manichéens ou bouddhiques. PÉRIODE ISLAMIQUE À partir du Xe siècle, les progrès de l'islam en Asie centrale provoquent, sous les dynasties turques successives, l'éclosion d'une littérature essentiellement poétique et fortement influencée par la culture arabo-persane et par le soufisme. La littérature dite karakhanide (Xe-XIIIe siècles) est notamment marquée par le juriste et poète ouïgour Yusuf Has Hacib (1069-1070). Mahmud al-Kachgari rédige en 1072-1074 le premier dictionnaire de la langue turque. La littérature dite kharezmchah se développe ensuite jusqu'au XIVe siècle. Dans le même temps, l'Asie Mineure, sous la férule de la dynastie turque des Seldjoukides, voit la naissance des littératures azérie et turque d'Anatolie ; citons à titre d'exemple le grand poète Yunus Emre, l'un des premiers écrivains d'expression turque, et le mystique Mevlevi (1207-1273), fondateur du très influent ordre soufi des derviches tourneurs, qui écrit en persan. Pendant le règne de Tamerlan, la littérature en langue turque, dite djaghataï, s'impose aux dépens du persan, anciennement langue des élites. Une tradition orale forte se développe, propagée par les derviches et les âshïk, sortes de troubadours improvisant sur des contes ou des légendes épiques (hikayé) en s'accompagnant d'un luth appelé saz. 4 LITTÉRATURE OTTOMANE La littérature classique turque se développe sous l'Empire ottoman, à partir du XVe siècle. Le principal mouvement littéraire de cette période est la littérature du Divan, apparue dès le XIe siècle, qui connaît un premier âge d'or sous le règne du conquérant de Constantinople (1451), le sultan Mehmet II. Voir Poésie. Les plus grands poètes du Divan, fortement influencés par la culture arabo-persane, sont Ahmet Pacha (mort en 1497), Baki (1526-1600), Nev'i (1533-1559) et Fuzuli. C'est au style précieux, lyrique et parfois hermétique en raison de ses liens avec le mysticisme soufi, connaît son apogée au L'inspiration populaire turque se distingue radicalement de la langue écrite de l'élite à partir du XVIIe XVIIIe XVIe siècle que la prose trouva sa place dans la tradition du Divan, dont le siècle avec l'« âge des tulipes «, représenté par des écrivains comme Nedim (1680-1730) ou Cheik Galip (1757-1799). siècle ; les deux courants perdurent de manière autonome jusqu'au XXe siècle. Le courant populaire demeure sous l'influence arabe (Veysi, 1561- 1628), tandis que la littérature écrite s'inscrit davantage dans la tradition turque (Evliya Celebi, 1611-1682). Le XVIIIe siècle voit l'apparition d'un courant moderniste influencé par la culture occidentale (Koca Razib Pacha, 1699-1763). Pendant l'ère de réformes du Tanzimat au XIXe siècle, la presse se développe sous l'impulsion de Chivassi (1826-1871) et de Namik Kemal (1840-1888), journaliste, historien et poète, considéré comme l'un des fondateurs de la littérature moderne turque. En 1891, Ahmed Ihsan Tokgöz (1868-1942) crée le mouvement Edebiyati Cedide (« Nouvelle littérature «) dont la revue, Servet-i Fünun (« Trésor des sciences «) accueille de grands écrivains comme Cenab Sahabeddin (1866-1945) ou Süleyman Nazif (1869-1927). Après la chute de l'autoritaire sultan Abdülhamid II apparaît le mouvement Fecriti (« l'Aube naissante «), dont le plus grand écrivain, inspiré par les poètes symbolistes français, est Ahmed Hashim (1883-1933). 5 LITTÉRATURE DE LA RÉPUBLIQUE TURQUE Le début du XXe siècle et la guerre des Balkans voient le développement d'une littérature militante, dont les représentants, comme l'écrivain Ziya Gökalp (1876-1929), ou le groupe Genç Kalemler (« Jeunes Plumes «) défendent la langue courante et l'oral contre la langue littéraire, puisant dans le folklore turc pré-islamique et annonçant le courant réaliste de la littérature républicaine. La révolution et la création d'une république laïque en Turquie sous l'impulsion de Mustafa Kemal Pacha provoquent une rupture avec la vieille influence orientale dans la culture turque, qui se marque notamment, de façon spectaculaire, par l'adoption, en 1928, de l'alphabet latin à la place de l'alphabet arabe. 5.1 Poésie Les poètes dits « de la République «, comme Orhan Seyfi Orhon (1890-1972) et Kemalettin Kannu (1901-1948), reviennent à une langue simple et à la métrique de la poésie populaire (dite hece) prohibée autrefois par le Divan. Nazim Hikmet demeure le poète turc le plus célèbre à l'étranger. Il est connu tant pour ses innovations littéraires que pour son engagement révolutionnaire, qui lui a valu de nombreuses années de prison et l'exil. Adepte du hece, puis influencé par le futurisme et par Maïakovski, Nazim Hikmet est le premier à introduire le vers libre dans la poésie turque. 5.2 Récit L'influence prépondérante du réalisme social qui se fait sentir tant dans la prose que dans la poésie de ce siècle comporte deux principaux courants d'inspiration progressiste. L'un s'attache à décrire un monde urbain en plein essor, avec des écrivains comme le nouvelliste Faik Abasiyanik (1906-1954), subtil peintre de la vie quotidienne à Istanbul. L'autre courant, beaucoup plus important, développe une littérature rurale, qui décrit la vie des paysans d'Anatolie. Ses représentants les plus connus sont Reshad Nuri Guntekin (1889-1965), Yakup Kadri Karaosmanoglu (1889-1974) et Mahmut Makal (né en 1930). La génération suivante se positionne en grande majorité par rapport au mouvement réaliste, que ce soit pour s'inscrire dans sa continuité comme Orhan Kemal (1914-1970), ou pour remettre en question la prose conventionnelle du réalisme paysan, comme Sait Faik Abasýyanýk (1906-1954), auteur humaniste qui privilégie dans ses oeuvres les drames individuels (Un point sur la carte, posthume, 1988). Le cinéaste et romancier Yilmaz Güney (1937-1984) est également un héritier de la littérature paysanne. La distinction des mondes urbain et paysan perdure chez les prosateurs turcs contemporains. Témoin autodidacte des bouleversements de la société rurale, Ya?ar Kemal est l'un des écrivains turcs les plus populaires à l'étranger et notamment en France. Ses cycles romanesques, comme Mehmed le Mince (1955) ou les Seigneurs de l'Aktcharaz, roman épique en deux volumes, décrivent l'effondrement du système féodal dans le sud-ouest turc en s'inspirant des traditions populaires et orales. Une littérature urbaine moderne se développa avec Denir Özlü (né en 1935), influencé par le Nouveau Roman français, ou Nedim Gürsel (né en 1951). Oðuz Atay (1934-1977) est l'auteur d'un des plus grands succès populaires et critiques du siècle, le roman-fleuve Tutunamayanlar (les Perdants, 1971), caractérisé par un humour corrosif et noir, un sens aigu de la parodie et de la satire de la société turque. La modernisation de la société turque permet l'apparition d'une littérature féminine, traitant notamment de l'émancipation de la femme, avec Halide Edip Adývar (1884-1964), et les grandes romancières Peride Celàl (née en 1916) et Leyla Erbil (née en 1931). Après les troubles et l'intervention militaire de 1980, la censure et l'intimidation freinent un temps l'activité et la production littéraire, mais le début des années 1990 marque un certain renouveau. La génération contemporaine, représentée par Mustafa Balel (1945- ), Perihan Maðden (1960- ) ou encore Ohran Pamuk (1954- ), semble privilégier les thèmes de l'identité, de la rupture entre la modernité et la tradition, et s'interroge sur la place de la Turquie au sein de l'Europe et du Moyen-Orient. 5.3 Théâtre Le théâtre moderne turc trouve notamment sa source dans le théâtre populaire du karagöz, théâtre d'ombres. Ce n'est qu'au XXe XIXe siècle, réparti en plusieurs genres : le meddah, d'un registre comique et réaliste, l'ortnoyunu (« jeu au milieu «), proche de la farce de l'Europe médiévale, et le siècle que des actrices ont pu interpréter les rôles féminins, jusque-là tenus par des hommes pour des raisons religieuses. Le premier dramaturge ottoman est Güllü Agop (1840-1891), dont les principaux successeurs sont notamment Ibnürrefik Ahmed Nuri, auteur de vaudevilles, Nigar Hanim (1862-1918) auteur de drames intimistes, Yusuf Ziya Ortaç (1895-1967) premier auteur de pièces en prose, Aka Gündüz (1886-1958) auteur de pièces politiques et Refik Halid Karay (1888-1965), auteur de drames historiques. Parmi les auteurs contemporains, Özen Yula (1965- ), l'un des plus joués en Turquie et à l'étranger, et Murathan Mungan (1955- ), d'origine kurde, sont les plus connus. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

« 5. 2 Récit L’influence prépondérante du réalisme social qui se fait sentir tant dans la prose que dans la poésie de ce siècle comporte deux principaux courants d’inspiration progressiste.

L’un s’attache à décrire un monde urbain en plein essor, avec des écrivains comme le nouvelliste Faik Abasiyanik (1906-1954), subtil peintre de la vie quotidienne à Istanbul.

L’autre courant, beaucoup plus important, développe une littérature rurale, qui décrit la vie des paysans d’Anatolie.

Ses représentants les plus connus sont Reshad Nuri Guntekin (1889-1965), Yakup Kadri Karaosmanoglu (1889-1974) et Mahmut Makal (né en 1930). La génération suivante se positionne en grande majorité par rapport au mouvement réaliste, que ce soit pour s’inscrire dans sa continuité comme Orhan Kemal (1914-1970), ou pour remettre en question la prose conventionnelle du réalisme paysan, comme Sait Faik Abasýyanýk (1906-1954), auteur humaniste qui privilégie dans ses œuvres les drames individuels ( Un point sur la carte, posthume, 1988).

Le cinéaste et romancier Yilmaz Güney (1937-1984) est également un héritier de la littérature paysanne. La distinction des mondes urbain et paysan perdure chez les prosateurs turcs contemporains.

Témoin autodidacte des bouleversements de la société rurale, Yaşar Kemal est l’un des écrivains turcs les plus populaires à l’étranger et notamment en France.

Ses cycles romanesques, comme Mehmed le Mince (1955) ou les Seigneurs de l’Aktcharaz, roman épique en deux volumes, décrivent l’effondrement du système féodal dans le sud-ouest turc en s’inspirant des traditions populaires et orales. Une littérature urbaine moderne se développa avec Denir Özlü (né en 1935), influencé par le Nouveau Roman français, ou Nedim Gürsel (né en 1951).

Oðuz Atay (1934-1977) est l’auteur d’un des plus grands succès populaires et critiques du siècle, le roman-fleuve Tutunamayanlar (les Perdants, 1971), caractérisé par un humour corrosif et noir, un sens aigu de la parodie et de la satire de la société turque.

La modernisation de la société turque permet l’apparition d’une littérature féminine, traitant notamment de l’émancipation de la femme, avec Halide Edip Adývar (1884-1964), et les grandes romancières Peride Celàl (née en 1916) et Leyla Erbil (née en 1931).

Après les troubles et l’intervention militaire de 1980, la censure et l’intimidation freinent un temps l’activité et la production littéraire, mais le début des années 1990 marque un certain renouveau.

La génération contemporaine, représentée par Mustafa Balel (1945- ), Perihan Maðden (1960- ) ou encore Ohran Pamuk (1954- ), semble privilégier les thèmes de l’identité, de la rupture entre la modernité et la tradition, et s’interroge sur la place de la Turquie au sein de l’Europe et du Moyen-Orient. 5. 3 Théâtre Le théâtre moderne turc trouve notamment sa source dans le théâtre populaire du XIXe siècle, réparti en plusieurs genres : le meddah, d’un registre comique et réaliste, l’ ortnoyunu (« jeu au milieu »), proche de la farce de l’Europe médiévale, et le karagöz, théâtre d’ombres.

Ce n’est qu’au XXe siècle que des actrices ont pu interpréter les rôles féminins, jusque-là tenus par des hommes pour des raisons religieuses. Le premier dramaturge ottoman est Güllü Agop (1840-1891), dont les principaux successeurs sont notamment Ibnürrefik Ahmed Nuri, auteur de vaudevilles, Nigar Hanim (1862-1918) auteur de drames intimistes, Yusuf Ziya Ortaç (1895-1967) premier auteur de pièces en prose, Aka Gündüz (1886-1958) auteur de pièces politiques et Refik Halid Karay (1888-1965), auteur de drames historiques.

Parmi les auteurs contemporains, Özen Yula (1965- ), l’un des plus joués en Turquie et à l’étranger, et Murathan Mungan (1955- ), d’origine kurde, sont les plus connus. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.

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