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Vérité et réalité ?

Publié le 05/10/2004

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La vérité n'est donc pas un attribut des choses, elle n'est pas dans les choses en tant que telles mais dans le rapport entre les choses et nos pensées sur les choses. Ainsi, « le vrai et le faux ne sont pas dans les choses elles-mêmes mais dans la pensée «, écrit Aristote, dans la Métaphysique, E, 4, 1027b. Il y a vérité quand la pensée se trouve en accord avec la chose : « Être dans le vrai, c'est penser que ce qui est séparé est séparé, et ce qui est uni est uni ; et être dans le faux, c'est penser contrairement à la nature des objets [...]. Ce n'est pas parce que nous pensons d'une manière vraie que tu es blanc, que tu es blanc ; mais c'est parce que tu es blanc que disant que tu l'es nous disons la vérité « (Aristote, ibid., Q, 10). C'est la définition traditionnelle de la vérité comme adaequatio rei et intellectus, accord, adéquation entre l'idée et la chose, le jugement et la réalité. Mais, l'expérience que nous faisons de la réalité est-elle suffisamment univoque pour nous permettre de nous accorder sur ce que nous tenons pour vrai ? Avons-nous les uns et les autres la même expérience de la réalité ? Ne faut-il pas plutôt dire avec Protagoras que les choses sont pour chacun ce qu'elles lui paraissent être ?

On affirme parfois qu'un objet est vrai ou faux : un vrai cuir, un faux billet... Mais il s'agit d'un abus de langage. Un objet n'est ni vrai ni faux : il existe ou non. Un « faux « billet a la même existence qu'un « vrai « billet. Nous le jugeons « faux « car il n'est pas fabriqué légalement. La vérité se réfère à un énoncé que nous jugeons pour savoir s'il est ou s'il n'est pas conforme à la réalité. Seule une proposition peut être qualifiée de « vraie « ou de « fausse « et il faut distinguer la vérité et la réalité.

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