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Vision de Florence dans Lorenzaccio (notes)

Publié le 24/03/2014

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Vision de Florence dans Lorenzaccio Intro Florence est le lieu de l'action, le décor (33 scènes/38 s'y déroulent) Mais aussi + que cela. Sommaire Florence, double de Lorenzaccio ? Florence = protéiforme // double Des idéaux bafoués La ville est devenue noire. Elle a été bafouée, souillée par sa soumission à Charles Quint, tout comme Lorenzaccio est devenu sombre en servant Alexandre. Ce contrôle par l'étranger est régulièrement rappelé au spectateur grâce à l'intervention de soldats allemands (emprisonnement de Pierre) ou par les remarques des personnages (ex : Bindo, l'oncle de Lorenzaccio : « La puissance de l'Allemagne se fait sentir de jour en jour d'une manière plus ardue » II, 4) La ville est défigurée par cette occupation, ce n'est plus Florence mais un lieu autre (I, 2). Ce lieu est en opposition avec le glorieux passé de la ville. Le nom de Florence évoque en effet le début de la Renaissance et ses beautés comme nous le rappelle Tebaldeo qui mentionne II, 2 ses modèles Raphaël et Michel Ange. Les bannis évoquent également cette décadence puisqu'ils parlent I, 6 du « spectre hideux de l'antique Florence » faisant appel ici à un passé plus lointain encore et faisant de la cité une morte. La ville a perdu ces valeurs d'autrefois. L'utilisation par Philippe d'un ton pathétique « Pauvre ville ! » Pauvre patrie ! » « Pauvre Florence ! » (II, 5) (IV, 7) et la démultiplication des lieux (rues, palais...) peuvent faire penser à une maladie, à la maladie de la corruption qui se propage, s'étend et contamine toute la ville. L'atmosphère (voir feuille) Une femme On note la personnification constante de la ville qui est très régulièrement présentée comme une femme. On retrouve par exemple une métaphore maternelle qui va être positive pour Tebaldeo qui l'appelle « ma mère Florence » et qui est pour lui une mère nourricière, la source de son inspiration. Le fait de peindre la ville lui a fait l'idéalisé. Pour les bannis cependant la métaphore de la mère est négative puisqu'ils l'apostrophent durement : « Mère stérile qui n'a plus de lait pour tes enfants » Cette apostrophe rappelle également le statut des bannis : ils sont été rejetés par Florence, par leur mère patrie. Tous se sentent très proches de Florence, liés à elle, elle leur procure de la puissance, des droits. On le voit lors de la scène 2 de l'acte 1 lorsqu'un écolier devant le bal des Nasi dit « En vertu de quoi est-ce qu'on nous empêcherait ? Nous sommes citoyens de Florence. » Lorenzo a cependant une vision très différente de la ville puisqu'il la voit comme une femme sans honneur, une prostituée. Il va donner de nombreuses images érotiques péjoratives de la ville puisqu'il parle d'elle comme d'une « courtisane », « d'un mauvais lieu », « d'une catin » (II, 2). Il va même dire I, 6 « Florence la bâtarde ». Cette dernière image est d'ailleurs très intéressante puisqu'elle est double. Elle nous renvoi en effet à Alexandre de deux manières différente. Cette image nous dit-elle que la ville est à l'image de son tyran, lui-même bâtard ? Ou est-elle été avilie par ce coureur de jupon, a-t-elle été pervertie par la tyrannie ? La vision de Florence est donc double : d'un côté positive et d'un autre négative. Ces deux positions s'affrontent tout au long du texte puisque certains personnages tentent de sauver la ville tandis que d'autres la croient perdues. Ces deux visions vont d'ailleurs s'affronter de manière directe lors de la scène 2 de l'acte II où Tebaldeo converse avec Lorenzo, comparant leurs deux visions de la ville : Lorenzo répond par exemple de manière assez sèche à Tebaldeo qui lui dit que Florence est sa mère « Alors tu n'es qu'un bâtard car ta mère n'est qu'une catin ». Pour finir, Florence est également une femme à séduire puisqu'elle a différents partis. Cependant cette image reste violente puisque les républicaines veulent se l'approprier (Pierre Strozzi veut marcher sur Florence) et le roi de France «la défend jusqu'à ce qu'il la viole » (V, 4). Florence, miroir tendu à la France Intrigues et réalités françaises Grâce à ces multiples intrigues, Musset compare le Paris du XIXe à la Florence de Lorenzo.

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