L'Europe et la dette

Au début de 1999, onze États européens introduisent l'utilisation d'une monnaie commune, l'euro, dont la stabilité dépend de l'évolution des économies nationales.

La première monnaie commune dans l'histoire de l'Europe, l'euro, doit être d'emblée une monnaie stable. Pour cela, les participants doivent faire preuve de stabilité économique dans cinq domaines; l'année de référence est 1997. Trois critères sont mis en évidence : les taux d'inflation ne doivent pas dépasser 1,5 %. Le déficit des budgets publics ne doit pas être supérieur à 3 % du produit intérieur brut (PIB). L'endettement global ne doit pas dépasser 60 % du PIB. Il n'est cependant pas nécessaire que ces critères soient respectés avec précision. Il suffit que les dettes diminuent régulièrement et se rapprochent rapidement de la valeur fixée. Pour l'Italie (où l'endettement représente 121,6 % du PIB) et la Belgique (122,2 %), la Commission Européenne estime que le niveau de la dette finira par baisser.

Les critères de convergence concernent également les taux d'intérêt à long terme, supposés ne pas dépasser 2 %. Les monnaies nationales doivent rester au moins deux ans dans les limites de fluctuation normales du Système Monétaire Européen, comme à l'époque où les mesures de soutien n'étaient pas obligatoires.

Bien que le lancement de l'euro se soit annoncé prometteur, avec un cours de 1,17 dollar, il avait déjà perdu plus de 10 % de sa valeur au milieu de l'année 1999. Le manque de confiance dans la politique économique des pays de l'euro, dans un contexte de stabilité de l'économie américaine, constitue la principale explication de ce recul. Globalement, on observe que le dollar reste la monnaie de référence au niveau international et que l'euro nejoue pas encore ce rôle.