INSTINCT DE MORT

Dans Au-delà du principe de plaisir (1920), Freud a introduit le concept d'instinct de mort. « Nous avons été amené à distinguer deux variétés d'instincts : ceux qui conduisent la vie à la mort, et ceux, les instincts sexuels, qui cherchent sans cesse à renouveler la vie. » Malgré le fait que, comme Jones (1957) le souligne : « Aucune observation biologique ne peut être trouvée à l'appui de l'idée d'un instinct de mort, idée qui est en contradiction avec tous les principes biologiques », cette idée est encore répandue et forme une partie essentielle de la théorie KLEINIENNE, qui conçoit l'AGRESSIVITÉ comme une PROJECTION de la propre pulsion d'autodestruction innée de l'individu. Les tentatives faites pour développer en détail l'instinct de mort, en postulant une forme d'ÉNERGIE propre à l'instinct de mort analogue à la LIBIDO, n'ont jamais été plus loin que de suggérer un nom pour une telle énergie, par exemple MORTIDO, DESTRUDO. Le concept requiert d'être soigneusement différencié de celui d'une pulsion d'agression ou d'une pulsion de destruction, étant donné que le concept d'instinct de mort suppose un désir de dissoudre, d'annihiler la personne propre alors que le concept de pulsion de destruction implique un désir de tuer d'autres êtres vivants.