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Jésuites (Suppression de l'ordre des)

Publié le 25/06/2012

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                                        Église catholique, 1773

Au cours du XVIIIe siècle, les jésuites étaient devenus pour les « philosophes « et les gouvernements « éclairés « le symbole même du mélange de la religion et de la politique, et l'ennemi qu'il fallait avant tout écraser. En France, à la suite de la faillite dans des affaires commerciales du supérieur de la mission des jésuites à la Martinique (affaire Lavalette), le parlement de Paris, en août 1762, d'accord avec les autres parlements français, confisqua tous les biens des jésuites de la province de France. Le 26 novembre 1764, Louis XV supprima la Compagnie de Jésus en France. Au Portugal, le premier ministre, le marquis de Pombal, soucieux d'assujettir l'Église à l'État, se heurta aux jésuites, et, en 1759, les fit expulser. En Espagne, c'est le ministre Aranda qui obtint l'expulsion des jésuites en 1767, et les gouvernements de Naples et de Parme imitèrent celui de Madrid.

Du Portugal, d'Espagne, de Naples, de Parme, des milliers de jésuites furent transportés à Rome. Pour les États de l'Église, déjà trop pauvres pour entretenir tous leurs couvents, la charge était insupportable. Le pape Clé­ment XIV, qui devait son élection à la pression de la France et de l'Espagne sur le conclave, supprima la Compagnie de Jésus par le bref Dominus ac Redemptor du 21 juillet 1773. Cette décision fut acceptée par tous les souverains catholi­ques, mais ni par l'orthodoxe Catherine II de Russie, ni par le luthérien Frédéric II de Prusse : l'un et l'autre n'avaient qu'à se louer des rapports qu'ils entretenaient avec les jésuites dans leurs domaines polonais.

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