OCCITANISME (littérature)

OCCITANISME. Si la revendication occitane date des troubadours, depuis la conquête du pays d'oc par les Français sur Simon et Amaury de Montfort, le

terme d'occitanisme est récent et recouvre une affirmation d'identité linguistique, culturelle et au-delà politique, au xxe s. L'occitanisme est né en rupture avec le félibrige en Languedoc, avec la création de la revue Oc (1923) et celle de la Societat d'Estudis Occitans (1931), qui deviendra l'institut d'études occitanes. Tournant le dos au provincialisme, au mistralisme rituel et à l'émiettement territorial, il a pris comme terrain d'études et de réflexion l'espace de la langue d'oc, prônant l'unification graphique de celle-ci (système d'Alibert) tout en sauvegardant les originalités régionales fondamentales. La revendication politique d'un droit à la différence, la dénonciation d'un « colonialisme inté

rieur » en France, la relance des études historiques linguistiques et sociologiques ont été reprises en main par les occitanistes.

À la naissance de l'occitanisme

moderne doivent être rattachés les noms d'Ismaël Girard (1898-1976), de Charles Camproux, créateur de la revue Occita-nia et propagateur d'une doctrine fédéraliste contenue dans Per lo camp occitan (1936), et de Robert Lafont, fondateur du Comité occitan d'études et d'actions

(C. O. E. A.) et auteur de la Révolution régionaliste (1967). Après 1968, l'occitanisme a atteint les couches jeunes des populations méridionales à travers la création de diverses organisations ou partis comme Lutte occitane, le parti nationaliste occitan (P. N. O.) et Volem Viure an Pais (« Nous voulons vivre au pays »). La chanson occitane, souvent protestataire, le jeune théâtre, la littérature se sont ainsi fait l'écho des revendications formulées par les générations précédentes.