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privilège, n.

Publié le 29/11/2013

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privilège, n.m., droit ou avantage particulier concédé à un homme ou à un groupe. Dans la France de l'Ancien Régime, chaque communauté sociale possédait un certain nombre de privilèges (du latin privata lex, ou loi privée), positifs ou négatifs (exemptions ou immunités), de droit privé ou public. Du fait de sa nature « divine », le pouvoir royal avait la possibilité de privilégier un groupe ou un individu ; inclus dans les institutions coutumières du royaume, les privilèges étaient transmissibles et très difficilement révocables, ce qui constituait en retour une garantie contre l'absolutisme royal. De l'Ancien Régime à la Révolution. Sous l'angle social, le tiers-état se définissait d'abord comme un ordre non privilégié, face au clergé et à la noblesse. Le clergé, qui relevait de juridictions ecclésiastiques spéciales, était exempté des charges municipales, des impôts communs, de la taille et de la gabelle (mais un « don gratuit » était versé annuellement à la royauté), et bénéficiait du produit de la dîme. La noblesse, second ordre privilégié, bénéficiait, quant à elle, de monopoles issus de la chevalerie : port de l'épée, jugement du noble par ses pairs, exécution par décapitation et non par pendaison ; elle était exemptée de la taille et, dans la plupart des régions, transmettait ses biens selon le droit d'aînesse. La possession d'un fief lui donnait également certains droits, honorifiques (armoiries, banc à l'église) ou concrets (droits en nature, corvée des habitants, monopole du moulin, du four, de la chasse et de la pêche). Les privilèges pouvaient également être accordés à des corporations (officiers royaux dont la charge était héréditaire, universitaires, avocats, barbiers-chirurgiens), à des groupes économiques (compagnies de commerce), à des entités géographiques : villes (liberté personnelle des bourgeois, chartes et franchises) ou provinces, ce qui conduisit, au XVIIe siècle, à distinguer les pays d'états des pays d'élections, pour la répartition de l'impôt et la représentation politique. Déterminant la position de chacun dans la société de l'Ancien Régime, les privilèges illustrent l'enchevêtrement des pouvoirs, le poids de la hiérarchie sociale et de l'arbitraire royal. À la fin du XVIII e siècle, la monarchie se trouva prise dans la contradiction entre une exigence de rationalisation du régime politique et son soutien à des groupes qui refusaient toute atteinte à leurs privilèges. Les philosophes des Lumières appelaient à l'égalité civile, et les privilèges étaient devenus insupportables à la paysannerie et à la bourgeoisie : ils furent abolis dans la nuit du 4 août 1789. Complétez votre recherche en consultant : Les livres privilège, page 4126, volume 8 Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Ancien Régime août 1789 (nuit du 4) France - Histoire - Les bases de la France contemporaine (1789-1870) - La Révolution (1789-1799) noblesse ordres Révolution française - Des États généraux à l'Assemblée constituante (1789) tiers-état Les livres médaille de bronze doré, page 3116, volume 6 Révolution française - la nuit du 4 août 1789, page 4373, volume 8

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