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Secrète, souvent repliée sur elle-même, la Chine depuis des siècles fascine et inquiète l'Occident.

Publié le 24/10/2013

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Secrète, souvent repliée sur elle-même, la Chine depuis des siècles fascine et inquiète l'Occident. Puissante par le nombre de ses habitants, par son histoire et sa civilisation, indifférente à la pauvreté du plus grand nombre et aux revendications de ses minorités, des déserts du Nord aux rizières tropicales du Sud, elle semble immuable et évolue cependant. Lancée dans un gigantesque effort pour sortir du sous-développement, sous l'autorité de Mao Zedong, et devenue une grande puissance communiste, elle aspire aujourd'hui à suivre un nouveau modèle, et s'ouvre au libéralisme économique. La Chine, en chinois Zhongguo (« Pays du milieu «), est une République populaire d'Asie orientale. Elle comprend, en plus de ses provinces traditionnelles, la Mandchourie, le Tibet, la Mongolie intérieure et le Xinjiang, ancien Turkestan ; c'est le pays le plus peuplé du monde. Toutes les Constitutions de la République populaire de 1954 à 1983 se sont inscrites dans la logique d'une dictature du parti communiste chinois (PCC). Il existe une Assemblée, qui nomme le chef du gouvernement et le président de la République (tous les deux sont membres du PCC). Mais le pouvoir réel est celui du PCC et de son secrétaire général. Le PCC s'appuie sur l'armée et compte des millions de membres. Le mot d'ordre étant aujourd'hui la transition vers le libéralisme économique, la réforme constitutionnelle de 1993 a introduit l'« économie socialiste de marché «. Géographie Les conditions naturelles La Chine est répartie en trois paliers d'altitude : hautes terres du Tibet ; collines, plateaux et chaînes entre 2 000 et 500 m d'altitude ; plaines, lacs et deltas. Trois zones climatiques se succèdent : climat aride et froid au nord, tempéré humide au centre, subtropical et tropical au sud. L'ensemble est affecté par la mousson humide l'été et par les coulées d'air sibérien glacé et sec l'hiver. Une coupure majeure sépare l'Ouest, vide d'hommes, de la Chine proprement dite, très densément occupée. La Chine orientale peut se diviser en cinq ensembles. La Mandchourie, ou Nord-Est, est une grande plaine ondulée d'environ 300 000 km 2, bordée de montagnes à l'est et à l'ouest. La plaine alluviale du Huang He (fleuve Jaune), s'étendant sur 300 000 km 2, est couverte de limons, de sables et de loess, qui ont rattaché l'ancien archipel du Shandong à la côte. Les plateaux étagés du Shanxi, du Shaanxi et du Gansu de l'Est sont couverts du loess originel. Plus au sud, le Yangzi Jiang (fleuve Bleu) forme une plaine alluviale et un delta. Les collines granitiques, les chaînes calcaires de tout le sud du pays, interrompues par le bassin du Sichuan (300 000 km 2), s'étendent jusqu'aux grands plissements qui bordent le Tibet. À l'ouest, sur 2 millions de km 2, le « Toit du monde « est constitué de hautes chaînes et de plateaux très froids et arides, dont l'altitude est comprise entre 4 000 et 6 000 m. Les deux dépressions désertiques du Xinjiang, Kachgarie (300 000 km 2) et Dzoungarie (180 000 km 2), sont séparées par les « Monts célestes « (Tian Shan). Le grand désert caillouteux de Gobi et les steppes sèches de la Mongolie intérieure couvrent 2 millions de km2, au nord de la Grande Muraille. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Chine (Grande Muraille de) Dzoungarie Gansu Gobi Himalaya Huang He Mandchourie Mongolie-Intérieure Shaanxi Shandong Shanxi Sichuan Tian Shan Tibet Xinjiang (région autonome ouïgoure du) Yangzi Jiang Les livres Chine - karst à tourelles, au Yunnan, page 1059, volume 2 Chine - Huang He (Le fleuve Jaune), page 1062, volume 2 Les aspects humains La population du pays, qui est composée à 92 % de Chinois Hans, et, pour les 8 % restants, de cinquante-quatre peuples, appelés minorités nationales, est très inégalement répartie. La côte connaît les concentrations les plus fortes. Le problème majeur réside dans la croissance de la population, que des mesures impopulaires, comme l'interdiction d'avoir plus d'un enfant, ont tenté de ralentir. L'échec relatif de cette politique n'a pas permis encore de régler définitivement la question. La Chine n'a pas achevé sa transition démographique. La mortalité a été réduite, tandis que la natalité est restée élevée. Mais, du fait de la croissance et de la collectivisation, la ration alimentaire n'a pas augmenté entre 1957 et 1978. Avec la fin des « communes populaires « en 1982, la production de céréales a pu faire un bond qui a rétabli des proportions raisonnables. L'espérance de vie à la naissance s'est remarquablement accrue : 68 ans dès 1981 contre 35 ans en 1949. Elle est due à une meilleure gestion de la santé et de l'hygiène. En revanche, l'éducation reste un problème. Un Chinois sur cent est allé à l'université et l'on comptait en 1990 180 millions d'illettrés. Ces derniers se trouvent surtout à la campagne. Dans les recensements, les villes rassemblent près de 30 % de la population, mais cela est dû en partie à l'extension des limites urbaines. La Chine, dans les années quatre-vingt-dix, reste un pays à 80 % rural. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats contrôle des naissances Les livres Chine Chine Chine volume Chine - paysan mandchou sur la rivière Songhua, page 1058, volume 2 vue partielle de la place Tian'anmen à Pékin, page 1063, volume 2 Soochow Creek et Shanghai Mansion, à Shanghai, page 1063, 2 Nanjing (ou Nankin), page 1063, volume 2 La vie économique La Chine doit nourrir le cinquième de la population mondiale sur le quinzième de la superficie mondiale mise en culture. Ce problème formidable est aggravé par la croissance de la population et par le système alimentaire, qui est fondé sur la consommation préférentielle de céréales (80 % de l'alimentation). De 1952 à 1995, la production est passée de 164 à quelque 400 millions de tonnes, mais les bouches à nourrir de 575 à plus de 1 200 millions. Le manque de terres arables est permanent. Guère plus de 10 % du sol chinois sont cultivables. La surface cultivée par habitant est effroyablement basse : 0,1 hectare par habitant. L'industrialisation prend des terres aux cultures : villes, bourgs, villages et routes occupent 10 % de la surface cultivable. Depuis 1982 et le démantèlement des « communes populaires «, le travail agricole se fait sur contrat direct entre les familles paysannes et l'État. Le surplus est vendu au marché libre. Les paysans ont retrouvé le droit d'usage de la terre avec des baux renouvelables de quinze ans, transmissibles par héritage. E n 1982 fut révélé qu'un taux de chômage déguisé avoisinait les 30 % dans les communes. Aussi le gouvernement décida-t-il de réduire le nombre des agriculteurs. Les plans prévoient que 300 millions de paysans auront quitté la campagne d'ici à l'an 2000, pour se retrouver dans les petits bourgs à industrialiser. Plus de 100 millions de paysans ont déjà effectué cet exode, dans des conditions de travail extrêmement précaires. En l'état actuel, l'agriculture chinoise est parvenue aux limites de ce qu'elle peut produire. Il lui faut maintenant accroître la taille des exploitations, par regroupement des familles en coopératives, entreprendre une véritable mécanisation et améliorer les conditions de production, de transformation et de stockage. Cela implique des transformations sociales considérables, qui se traduisent notamment par des inégalités de plus en plus grandes, tant dans les revenus des familles qu'entre les différentes régions. Les ressources du sous-sol. Elles sont immenses. La Chine possède presque tous les minerais dont elle a besoin, en quantités suffisantes, notamment les minéraux rares. Ses ressources en charbon et pétrole de même que son potentiel hydraulique devraient lui permettre de surmonter à terme ses insuffisances actuelles en énergie, mais au prix d'investissements lourds. Le pétrole, toutefois, paraît une ressource limitée à vingt ans d'utilisation dans les conditions actuelles. Trois grandes régions regroupent l'essentiel de la production et des installations industrielles. Shanghai et les autres villes du sud du delta du Yangzi Jiang fournissent 20 % de la production du pays. Le produit par tête est six fois supérieur à la moyenne nationale. Le sud de la Mandchourie, d'abord mis en valeur par les Japonais, est marqué par un complexe de 100 km de rayon autour de Shenyang, la capitale du Liaoning, qui est reliée au double port de Dalian desservi par la première autoroute de Chine. Enfin, le triangle formé par les villes de Pékin (ou Beijing) et de Tangshan et par le port en face de Tianjin est la base de l'industrie lourde. Deux axes structurent le reste du pays : la vallée du Yangzi Jiang avec Nanjing (ou Nankin), Wuhan, Chongqing, et l'axe est-ouest qui part du Shandong, par Qingdao, Jinan, et va vers l'Asie centrale ex-soviétique. Trois grands problèmes pèsent sur le pays : le développement insuffisant de l'industrie légère, dont Canton (ou Guangzhou) et les provinces côtières se sont fait une spécialité ; la faiblesse de la production par tête, qui fait de la Chine, géant producteur, un pays où la majorité des habitants est pauvre ; enfin, problème plus immédiat, la transformation des règles de fonctionnement de l'industrie. Jusqu'ici habituées à dépendre entièrement de l'État, dans l'allocation de leurs matières premières autant que dans celles de subventions automatiques, les entreprises doivent, depuis 1984, s'adapter à un système économique qui veut injecter une part d'économie de marché dans un ensemble dirigé par la planification centrale. Tout change : formation des prix, respect des contrats, responsabilité des pertes, gestion des profits, alors que 20 millions d'ouvriers en surnombre ont été licenciés. Le retour de Hongkong, en 1997, sous souveraineté chinoise va donner au pays une force économique accrue. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Canton Chongqing Jinan Liaoning Mandchourie Nankin Pékin Port-Arthur Qingdao Shandong Shanghai Shenyang Tangshan Tianjin Wuhan Yangzi Jiang Communications et commerce. La Chine expédie dans l'espace des satellites de communication. Mais l'essentiel du trafic terrestre se fait à pied, ou avec de petits motoculteurs tractant une remorque de 500 kg de capacité. Ce contraste donne bien la caractéristique du pays. Les autres moyens de transport, rail (réseau de voies non électrifiées), voies d'eau (surtout les grands fleuves), routes (30 000 km en bonne condition sur un réseau total de plus d'un million de km), sont très insuffisants pour les besoins d'une économie moderne. Il faudra des années d'investissements pour doter la Chine d'un réseau de transports digne de ce nom. L'aviation civile a reçu une priorité, mais les aéroports sont notoirement sous-équipés et le fret reste dérisoire. Depuis 1960, le commerce extérieur, qui concernait prioritairement les pays du bloc communiste, s'est réorienté vers l'Ouest et surtout vers le Japon. Le commerce maritime se fait par une centaine de ports qui, rassemblés, Shanghai compris, ont une capacité à peine supérieure à celle de Rotterdam. Les investissements qui sont aujourd'hui consacrés au téléphone et à tous les modes de communication rapide sont seulement destinés à éviter que le pays ne prenne encore plus de retard sur le reste du monde. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Shanghai Les livres soie - une fabrique industrielle de soie en Chine, page 4820, volume 9 Complétez votre recherche en consultant : Les livres agriculture - culture du riz en Asie, page 96, volume 1 Asie - paysage de rizières en terrasses, dans la région de Guilin, en Chine du Sud, page 376, volume 1 Asie - rizières près de Yangti, dans la région de Guilin, page 383, volume 1 Chine - rizière près de Canton, page 1064, volume 2 Chine - pisciculture dans la région de Canton, page 1064, volume 2 Chine - un atelier de sculpture de jade, page 1064, volume 2 Chine - aciérie de Wuhan, sur le Yangzi Jiang, page 1065, volume 2 Chine - usine textile à Pékin, page 1065, volume 2 Chine - un grand hôtel international de Pékin, page 1065, volume 2 Chine - usine de circuits intégrés pour radio à Shanghai, page 1065, volume 2 L'organisation de l'espace De 1980 à 1990, la politique d'aménagement du territoire a paru absente. Chaque ville, chaque province a eu pour souci son propre développement, fondé sur la recherche du profit maximal et sur la quête des capitaux étrangers ou des devises. Pour ce faire, les limites administratives ont été agrandies, permettant à trois cents villes environ de dominer directement une vaste périphérie rurale, qui couvre plus de 40 % du territoire. Parallèlement, des essais en vue de constituer des zones de développement ont été tentés : dans la grande plaine du Nord, autour de la production céréalière ; dans les alentours de Shanghai, autour de l'industrie légère. Pékin, Tianjin et Tangshan se sont efforcées de mettre sur pied une unité tripolaire. Canton, pourtant attirée fortement par Hongkong et Shenzhen, a cherché à profiter de la croissance étonnante du delta de la rivière des Perles. En dehors de ces grandes régions qui correspondent à d'anciennes structures, des axes de développement se sont dessinés à des échelles moindres : relais entre le Yunnan et le Sichuan, drainage des activités à Wuzhou au Guangxi. Un axe pénétrant jusqu'en Chine de l'Ouest depuis Lianyungang, au Jiangsu, et le Shandong est en construction pour le XXIe siècle, par la vallée du Huang He. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Canton Guangxi Hongkong Huang He Jiangsu Pékin Shandong Shanghai Sichuan Tangshan Tianjin Yunnan Les livres Canton, page 855, volume 2 Shanghai, page 4767, volume 9 Asie - Hongkong, page 385, volume 1 Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Amour A moy Anhui Beihe Bohai (golfe du) Brahmapoutre Canton Changchun Changsha Chengdu Chine (Grande Muraille de) Chongqing Dalian Dunhuang Dzoungarie Etsin Gol Fujian Fushun Fuzhou Gansu Gobi Guangdong Guangxi Guizhou Hainan Hangzhou Harbin Hebei Heilongjiang Henan Himalaya Hongkong Huang He Hubei Huhehot Hunan Jaune (mer) Jehol Jiangsu Jiangxi Jilin Jinan K2 (pic) Karakorum Kunming Kwangju Lanzhou Lhassa Liaoning Lintong Lob Nor Lüda Mandchourie Mékong Mongolie-Intérieure Nanchang Nankin Nanning Ningxia Ordos Pacifique (océan) Paracel (îles) Pékin Port-Arthur Qingdao Shaanxi Shandong Shanghai Shanxi Shenyang Sichuan Sông Koi Songhua Jiang Taiyuan Taklimakan Tangshan Tarim Tian Shan Tianjin Tibet Tonkin (golfe du) Touen-Houang Tourfan (bassin de) Turkestan Ulumuqi Wenzhou Wuhan Wulumuqi Wuxi Xi Jiang Xi'an Xianyang Xining Xinjiang (région autonome ouïgoure du) Xixibangma Xuzhou Yalu Yan'an Yangzi Jiang Yantai Yinchuan Yunnan Zhanjiang Zhejiang Zhengzhou Les médias Chine - les divisions administratives chinoises Histoire La civilisation chinoise (celle du peuple Han) est née au Xe millénaire avant notre ère dans la péninsule du Shandong. De là, la révolution néolithique se diffusa le long du Huang He. Les annales traditionnelles mentionnent une dynastie légendaire de la fin du néolithique, les Xia (ou Hia). Au nord, et au sud, sur le Yangzi Jiang, une civilisation liée à la métallurgie du bronze apparut au IIe millénaire. On situe au XVIIe siècle avant J.-C. l'existence de la première dynastie historique, appelée Shang (ou Yin). Dans des citadelles de terre, cette royauté archaïque a laissé chars de combat, vases de bronze cultuels et écailles de tortue où sont gravés les premiers caractères, divinatoires, de l'écriture chinoise. Vers le XIe siècle fut fondée la dynastie des Zhou. Le roi, « Fils du Ciel «, avait surtout des fonctions religieuses et rendait un culte à ses ancêtres. Ce royaume fut divisé en fiefs concédés aux membres d'une aristocratie liée à la famille royale. Peu à peu, ces principautés devenues indépendantes entrèrent en guerre les unes avec les autres (période des « Printemps et Automnes «, 722-481 avant J.-C.). De religieux, les fondements du pouvoir devinrent donc militaires. La période des « Royaumes combattants « (481-221 avant J.-C.) paracheva cette mutation. Réorganisé afin d'enrichir et de renforcer l'État au IVe siècle, le royaume de Qin devint un État puissant. Pendant cette période naquirent ceux qu'on appela plus tard les « classiques «, parmi lesquels Confucius, Mencius et Laozi, qui furent à l'origine des grandes écoles philosophiques, morales et spirituelles de la pensée chinoise (tel le taoïsme). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Chang Confucius Huang He Laozi Mengzi Shandong Shang techniques (histoire des) - L'Antiquité - L'Asie Xia Xuangzi Yangzi Jiang Zhou Le premier empire centralisé En 221 avant J.-C., le prince Zheng de Qin se fit proclamer Premier Empereur (Shi Huangdi) et fit bâtir la Grande Muraille pour protéger son empire des peuples de la steppe. Mais cet empire fit place, dès 206 avant J.-C., à la dynastie Han qui s'installa dans la ville de Chang'an (aujourd'hui Xian, dans le Shaanxi), sur la Wei, affluent du fleuve Jaune, et appliqua une politique de rationalisation de l'administration et de centralisation. L'empire Han, qui comptait 50 millions d'habitants, fut un État conquérant. Il s'étendit jusqu'en Asie centrale et en Mongolie (vers 120 avant J.-C.), en Mandchourie et en Corée (vers 110 avant J.-C.), et progressa vers le sud pour atteindre le fleuve Rouge, puis l'océan Indien au début de notre ère. L'expansion fut soutenue par une grande prospérité et par le progrès des échanges commerciaux portant notamment sur les soieries. Cet essor, largement contrôlé par l'État à travers ses monopoles sur le fer et le sel, donna naissance à une nouvelle classe de riches marchands. Pendant la période Han, caractérisée par une culture très riche, le taoïsme évolua vers une forme religieuse. C'est aussi le moment où l'écrivain Sima Qian (vers 145-vers 86 avant J.-C.) écrivit la grande épopée historique chinoise et où les musiques et chansons populaires furent recueillies par les lettrés de la cour impériale. De grands domaines fonciers se formèrent, accentuant les inégalités sociales auxquelles, isolés dans leurs palais par des intrigues de cour, les derniers empereurs ne surent pas remédier. Insurrections paysannes et rébellions des armées de conquête provoquèrent la dislocation de l'Empire au début du IIIe siècle (220). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Corée - Histoire - Introduction Han Mandchourie Mongolie Qin Shi Huangdi Shaanxi Sima Qian Sông Koi taoïsme techniques (histoire des) - L'Antiquité - La fin de l'époque antique Xi'an Les livres Chine - l'empereur Qin Shi Huangdi, page 1066, volume 2 Chine - extension de l'Empire chinois sous les Zhou, les Tang et les Qing, page 1066, volume 2 Chine - la Grande Muraille, page 1066, volume 2 Décomposition politique et dynamique culturelle Le démembrement de l'empire Han ouvrit une période confuse de l'histoire de Chine. Au nord, trois royaumes s'affrontaient pour l'hégémonie tandis que de grandes familles gagnaient en influence (les Sima fondèrent ainsi la dynastie Jin). Cette situation de désordre économique et de guerre civile permit à des barbares non sinisés, les Xiongnu (ou Hiong-Nou, qu'on a autrefois identifiés comme étant des Huns), de s'emparer de Chang'an en 316. Mais la cour des Jin, repliée à Nankin, résista à leur pression. Malgré l'instabilité dynastique, on assista à l'éveil économique de la Chine du Yangzi Jiang et au maintien d'une brillante culture de cour. Ainsi, malgré l'effondrement politique du pays, le poids culturel de la Chine permit, au Ve et au VIe siècles, la sinisation progressive des conquérants barbares. À l'inverse, la culture chinoise reçut beaucoup de ces nouveaux contacts (techniques d'attelage et d'élevage au nord, culture du coton au sud). C'est la diffusion du bouddhisme en Chine qui constitua l'événement culturel majeur de cette période. Arrivé en Chine par la route continentale des oasis, il apportait une réponse aux inquiétudes d'une époque empreinte de ferveur religieuse et de refus du monde. Acclimaté à l'univers mental des Chinois par un énorme travail de traduction et de prédication, le bouddhisme gagna peu à peu toutes les strates de la société, pour finalement marquer l'État et influencer profondément l'univers esthétique chinois. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats bouddhisme - Évolution et expansion du bouddhisme Nankin techniques (histoire des) - La Chine du Ve au Xe siècle Xi'an Xiongnus Yangzi Jiang L'apogée médiéval En 581, sous la dynastie Sui, les pays chinois furent réunifiés. La dynastie Tang, qui lui succéda en 618, réorganisa l'armée, l'administration, en créant un corps indépendant de fonctionnaires, et la justice en promulguant le code Tang (624). Elle transforma par ailleurs la ville de Chang'an selon un plan géométrique, et mit au point un système égalitaire de répartition des terres. Elle put ainsi reprendre au VIIe siècle l'expansion de l'Empire jusqu'aux portes de l'Iran. Cet apogée politique se doubla d'un grand rayonnement culturel. Avec les oeuvres de Li Po et de Du Fu, la poésie dite classique s'élabora alors que le bouddhisme connaissait son âge d'or chinois (formation de la secte chan, passée au Japon sous le nom de zen). Les contacts esthétiques et philosophiques avec l'Empire perse et l'Inde se multiplièrent et des relations privilégiées se nouèrent avec l'Isl?m. Parallèlement s'amorça au début du IXe siècle un mouvement de retour aux sources de la tradition chinoise : on redécouvrit les « classiques « et on les imita. De même, on combattit peu à peu les religions étrangères qui s'étaient implantées dans l'Empire. En 845, les sectes bouddhiques, jugées trop puissantes et trop riches, furent proscrites. En 907, malgré sa prospérité commerciale et un repli de ses frontières occidentales, l'empire des Tang s'effondra, victime des armées de métier et des hommes nouveaux dont il avait lui-même favorisé la fortune. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats bouddhisme - Évolution et expansion du bouddhisme chan Du Fu Li Bo Tang techniques (histoire des) - La Chine du Ve au Xe siècle Wendi Xi'an zen La renaissance Une nouvelle Chine naquit au Xe siècle, forte de 100 millions d'habitants. L'Empire fut réunifié par la dynastie Song en 960 et réorganisé dans le sens d'une plus grande efficacité et d'une plus grande justice. Malgré le progrès des armes à feu, les Song n'eurent le goût ni de la conquête ni de l'armée. Aussi recoururent-ils surtout à des mercenaires. Témoignant d'un idéal de réforme sociale, la pratique du recrutement des fonctionnaires par concours s'imposa. Mais c'est surtout le visage de la société qui changea. Les exploitations rurales associèrent propriétaires fonciers et exploitants sur la base du libre contrat, et la prospérité agricole fit émerger une nouvelle classe de rentiers. Le réseau urbain s'étoffa autour de marchés plus nombreux, donnant naissance à d'autres métiers et à des classes nouvelles. L'État chinois tira l'essentiel de ses ressources fiscales du commerce, que favorisaient la simplification monétaire et l'usage de la monnaie-papier, ainsi que de l'artisanat (textile, métallurgie, porcelaine, produits de luxe). Enfin, le grand commerce se développa et fit de la Chine une grande puissance maritime. La culture chinoise fut le reflet de ce changement d'univers. De nouvelles formes esthétiques apparurent, et la xylographie permit la diffusion des connaissances et des sciences. L'oeuvre du philosophe Zhu Xi (1130-1200), fondateur du néoconfucianisme, manifesta un désir de compréhension rationnelle du monde et de l'âme humaine. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Song Le temps des invasions Mais la très prospère Chine des Song fut troublée au XIe siècle par l'expansion des peuples du Nord. Elle dut payer tribut aux peuples sinisés des Khitan, puis des Jürchen, et subir dès 1210 la foudroyante percée des troupes mongoles de Gengis Kh?n. L'occupant mongol adopta peu à peu les institutions chinoises, et s'attribua en 1271 le nom dynastique de Yuan. Basé à Kh?nbalik (Pékin), que découvrit Marco Polo en 1275, le pouvoir mongol pratiqua une stricte discrimination ethnique entre Mongols et Hans, et fit de la Chine son réservoir premier de richesses et de ressources fiscales. Ce n'est qu'en 1279 que s'acheva la conquête du sud de la Chine, mais, dès 1300, les mouvements de rébellion anti-mongols se multiplièrent pour atteindre leur point culminant au milieu du siècle. C'est avec cette Chine mongole qu'entrèrent pour la première fois en contact les envoyés d'une chrétienté à la recherche d'alliés contre l'Isl?m. Pour l'Europe naquirent alors les mythes et merveilles du monde chinois. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Cathay Genghis Khan (Temüjin, dit) Khitans Mongols Pékin Polo Marco Qubilai Khan Yuan L'Empire autoritaire La rébellion, alimentée par des mouvements millénaristes bouddhiques, éclata en 1344. Un des paysans insurgés s'assura le contrôle de la Chine centrale et fonda en 1368 la dynastie Ming. En 1387, la Chine était réunifiée. Un immense travail de remise en ordre économique fut entrepris. La dynastie, souhaitant y trouver l'essentiel de ses ressources fiscales, mit d'abord l'accent sur l'économie agraire. La dynastie Ming fut autoritaire : elle mit en place un régime policier, dirigé dans le secret des conseils restreints, et, en multipliant les procès politiques, provoqua la méfiance des lettrés de l'administration. L'Empire soutint d'abord une politique d'expansion, en organisant de grandes expéditions maritimes à travers l'océan Indien, mais cette tentative marqua le pas dès le XVe siècle. La tendance autocratique du début ne cessa alors de se renforcer, laissant aux eunuques l'entier contrôle de l'État. Il fut plus difficile au pouvoir de contenir les mutations socio-économiques : le système initial qui inscrivait les familles sur des registres de fonctions héréditaires (paysans, soldats, artisans) s'avéra peu praticable dans une période de pression démographique. La politique privilégiant l'agriculture ayant échoué, les activités commerciales et artisanales reprirent leur essor au XVIe siècle, malgré les troubles qu'entraînait la piraterie japonaise. Dans de grandes manufactures se développa une véritable industrie textile et la prospérité dura jusqu'en 1580. De même, la vie intellectuelle se dégagea peu à peu de l'orthodoxie officielle du néo-confucianisme pour donner naissance, après 1550, à une période très brillante et très variée de la pensée chinoise. À la fin du XVIe siècle, le missionnaire jésuite Matteo Ricci tenta d'adapter le christianisme à la culture chinoise. Une crise financière en 1600, des complots de lettrés en 1620 contre le pouvoir des eunuques, ainsi que des révoltes paysannes en 1630 entraînèrent le déclin de la dynastie. Malgré la réfection des grandes murailles, les Ming furent emportés en 1644 par une invasion mandchoue. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Ming Ricci Matteo L'ordre mandchou Peuple jürchen sinisé qui jouissait d'une économie prospère fondée sur l'exploitation du ginseng, des mines, et sur le commerce des fourrures, les Mandchous s'organisèrent au XVIIe siècle de façon militaire et adoptèrent le nom de Qing. Jusqu'en 1680, date à laquelle la conquête était achevée, territoires et populations chinois furent soumis à une répression très dure. Trois grands empereurs, Kangxi, Yongzheng et Qianlong, donnèrent à la Chine un brillant XVIIIe siècle, en s'appuyant sur les élites Ming et sur les principes rigides de l'orthodoxie néo-confucéenne. Leur domination s'étendit jusqu'au Tibet et au Turkestan. Les Qing patronnèrent aussi de remarquables compilations destinées à répandre la culture chinoise, notamment un ouvrage connu sous le nom de Dictionnaire de Kangxi, qui recense 50 000 caractères chinois. Une révolution des techniques agronomiques, et en particulier la généralisation d'une double récolte de riz chaque année, explique en partie comment la Chine put compter 300 millions d'habitants à la fin du XVIIIe siècle, et devenir une grande puissance industrielle et commerciale. Le « problème démographique « chinois apparut toutefois dès ce moment : surpopulation des régions maritimes, tension entre croissance et subsistances, vives frictions avec les peuples colonisés. Des monarques moins brillants après 1796, une suite de catastrophes naturelles ainsi que le développement de la corruption entretinrent un climat d'agitation dans les nouvelles masses paysannes. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Mandchous Qing Tibet Turkestan Les livres Chine - la Cité interdite de Pékin d'après un visiteur allemand, vers 1685, page 1068, volume 2 L'impossible modernisation L'État connut au début du XIXe siècle une crise majeure, conséquence des dépenses somptuaires et d'une forte dégradation de la balance commerciale. Elle favorisa la pénétration européenne dans le pays. En effet, la Compagnie anglaise des Indes orientales fit de substantiels bénéfices, notamment avec l'importation en Chine de l'opium de l'Inde. Les tentatives du gouvernement chinois pour interdire le trafic de l'opium provoquèrent entre la Chine et la Grande-Bretagne la « guerre de l'Opium « (1839-1842). La Chine, vaincue, dut céder Hongkong et ouvrir cinq ports, dont Canton et Shanghai, au commerce étranger. Le pays, dont la population toujours plus nombreuse (430 millions d'habitants) s'appauvrissait, traversa alors une très grave crise révolutionnaire. La grande révolte des Taiping (1851-1864) s'accompagna d'une multiplication des visions millénaristes, typiques des mouvements sociaux chinois. Parti du Sud, le mouvement aboutit à la création d'un État indépendant, avec Nankin comme capitale. Maîtrisée avec l'aide de mercenaires occidentaux, cette véritable guerre civile fut bientôt suivie par la révolte des peuples colonisés. Face à cette décomposition de l'État émergea l'idée d'une modernisation de l'Empire sur le modèle des nations industrielles européennes. Mais la crise agricole rendit impossible une accumulation de capital suffisante pour bâtir une industrie indépendante. De plus, le pouvoir central et son élite bureaucratique, quand ils n'entravaient pas les initiatives, ne comprirent pas l'urgence des réformes à accomplir. L'action des nations européennes (GrandeBretagne, France et Russie), qui arrachèrent d'abord des concessions commerciales, puis des privilèges diplomatiques exceptionnels (les « Traités inégaux «), acheva de rendre toute modernisation impossible. Une révolte de nationalistes chinois, connue sous le nom de la « guerre des Boxers «, fut écrasée en 1900 par un corps expéditionnaire international. Des sanctions économiques et militaires furent alors imposées à la Chine. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Boxers Canton Cixi compagnies de commerce et de navigation Hongkong Nankin Opium (guerre de l') Shanghai Taiping Les livres Chine - un épisode de la révolte des Taiping (1851-1864), page 1069, volume 2 La fin de l'Empire C'est le Japon, pays qui avait commencé sa modernisation en 1868, qui joua un rôle décisif dans l'effondrement de la Chine. La guerre sino-japonaise (1894-1895) pour la possession de la Corée obligea la Chine, vaincue, à des concessions territoriales qui achevèrent, avec les indemnités consécutives à la guerre des Boxers, d'amenuiser la richesse nationale. Dans une société chinoise où un petit groupe de marchands enrichis par les trafics s'opposait à la très grande misère des masses paysannes et du nouveau prolétariat urbain, la modernisation fut partielle (Shanghai, Canton) et contrôlée par les puissances occidentales, qui construisirent les chemins de fer. Elle favorisa en outre d'énormes transferts de population de l'intérieur du pays vers les côtes. Accusé d'avoir vendu le pays aux étrangers, le régime Qing fut renversé en 1912 et la République fut proclamée. Sun Yat-sen (ou Sun Zhongshan), fondateur du parti du Guomindang (ou Kuo-min-tang), en devint le premier président. Malgré son programme initial, fondé sur les principes de nationalisme, de démocratie et de justice, c'est par la dictature militaire que le général Yuan Shikai, qui supplanta Sun Yat-sen, tenta de rétablir l'ordre. Il se heurta bientôt aux exigences territoriales du Japon (les « 21 demandes « de 1915) et à l'autonomie croissante des grands chefs militaires (ou dujun, « seigneurs de la guerre «). Le général Tchang Kaï-chek (ou Jiang Jieshi), devenu le chef du parti nationaliste chinois, partit alors à la conquête du pouvoir. Il défit les dujun, écrasa à Shanghai la première révolution prolétarienne chinoise et forma un gouvernement à Nankin en 1927. Pendant les dix années d'un pouvoir sans partage, soutenu par les milieux d'affaires et les puissances occidentales, il fit régner l'ordre d'un parti unique et centralisé, héritier des traditions bureaucratiques impériales. Mais il ne put éviter en 1932 l'annexion de la Mandchourie (qui devint le Mandchoukouo) par le Japon. Il dut, de plus, affronter la progression dans les campagnes des idées marxistes et de la guérilla menée par les communistes. Ces derniers furent chassés de Chine centrale, en 1934. Ils échappèrent pourtant à la destruction en opérant un repli, connu sous le nom de « Longue Marche «, sur la province de Shanxi, au nord-ouest du pays, où ils fondèrent un État socialiste. C'est dans ce combat mené par Mao Zedong (ou Mao Tsé-toung) qu'apparurent et se formèrent les hommes qui allaient diriger la Chine d'après-guerre. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Asie - Histoire - L'Asie au temps des impérialismes Boxers Canton Cixi Corée - Histoire - Déclin et renouveau Guomindang Japon - Histoire - L'ère Meiji Japon - Histoire - Le tournant totalitaire Jiang Jieshi Longue Marche (la) Mandchoukouo Mandchourie Mao Zedong Nankin Puyi Qing Shanghai Shanxi Shimonoseki sino-japonaises (guerres) Sun Yat-sen Yuan Shikai Les livres Chine - Sun Yat-sen et ses collaborateurs en 1911, page 1069, volume 2 Chine - barricades françaises à T'ien-tsin, au cours de la guerre des Boxers, page 1069, volume 2 Chine - une phase du conflit sino-japonais, page 1069, volume 2 La Chine de Mao Zedong L'invasion de la Chine par le Japon en 1937 força Mao Zedong et Tchang Kaï-chek à taire leurs dissensions jusqu'à la défaite japonaise, qui survint en 1945. Dans une Chine de 600 millions d'habitants, dévastée par un siècle de chaos et de pillage, la guerre civile reprit aussitôt entre le Guomindang et les communistes. Le 1er octobre 1949, la République populaire de Chine fut proclamée, et Tchang Kaï-chek se replia sur Taiwan. Après une période de reconstruction, Mao Zedong engagea le pays sur la voie d'une planification quinquennale à la soviétique (1952). Cependant, le régime maoïste conserva son originalité, notamment par l'importance reconnue aux mouvements de masse et à la paysannerie. Cette originalité fut confirmée en 1958 lorsque Mao, par un revirement idéologique dont la Chine contemporaine fut coutumière, proclama le « Grand Bond en avant «. Mao voulait à la fois reprendre l'initiative idéologique (effacement de la famille face à la collectivité) et accélérer la croissance de la production dans le cadre de communes populaires autonomes de 20 000 habitants. Adoptant une posture de repli face à l'échec de sa politique économique passée, il abandonna ses fonctions officielles, sans perdre de son influence. Il laissa à Liu Shaoqui et Zhou Enlai le soin de renouer avec une politique plus soucieuse de réalisme et tournée vers la satisfaction des besoins des campagnes. Jusqu'en 1965, dans les débats idéologiques, s'élabora cependant le dogme d'une action ancrée dans la révolution des masses contre les hiérarques du parti. Ce courant, appelé la « pensée Mao Zedong «, fut le véritable instrument de la reconquête du pouvoir par Mao, et déboucha en 1966 sur la « révolution culturelle «. Il revint à la jeunesse des Gardes rouges de maintenir la foi révolutionnaire des origines, de purger la société de ses « éléments bourgeois « et de détruire une partie d'un patrimoine culturel millénaire. Sur le plan extérieur, la politique chinoise fut d'abord marquée par une coopération assez étroite avec l'Union soviétique ainsi que par des tendances expansionnistes. Celles-ci se manifestèrent par l'intervention en Corée en 1950, par l'occupation du Tibet la même année et par une aide aux mouvements communistes d'Asie du Sud-Est. De 1949 à 1971, les États-Unis, alliés de la Chine nationaliste de Tchang Kaï-chek (Taiwan), firent obstacle à l'admission de la Chine populaire aux Nations unies. Dès 1956, quand Khrouchtchev amorça la « déstalinisation «, les divergences idéologiques s'accentuèrent entre la Chine et l'Union soviétique. Elles aboutirent à une rupture : en 1960, l'Union soviétique retira de Chine ses spécialistes ; en 1969, des incidents frontaliers éclatèrent sur l'Oussouri et dans le Xinjiang. La Chine, devenue puissance nucléaire en 1964, resta isolée de la communauté internationale jusque dans les années soixante-dix. La visite du président américain Nixon en février 1972 souligna alors la nouvelle orientation de la politique de la Chine. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Asie - Histoire - L'Asie contemporaine communes populaires Corée (guerre de) Guomindang Japon - Histoire - Le tournant totalitaire Jiang Jieshi Khrouchtchev Nikita Sergueïevitch Liu Shaoqi Mao Zedong Nixon Richard Milhous Révolution culturelle Taiwan Tibet URSS - Histoire - Un « dégel « prudent Xinjiang (région autonome ouïgoure du) Zhou Enlai Les livres Mao Zedong, page 3030, volume 6 Mao Zedong, page 3030, volume 6 Révolution culturelle, page 4360, volume 8 Chine - Mao Zedong et Tchang Kaï-chek, page 1070, volume 2 Chine - le président Richard Nixon passant en revue la garde d'honneur à Pékin, en février 1972, page 1070, volume 2 Chine - des combattants communistes écoutant la lecture de la proclamation de la République populaire de Chine, en 1949, page 1070, volume 2 Chine - Dazibaos affichés sur les murs de Pékin lors de la révolution culturelle, page 1071, volume 2 Chine - enfants récitant le Petit Livre rouge, page 1071, volume 2 Chine - le dernier hommage rendu par la foule de Pékin à Mao Zedong, le 18 septembre 1976, page 1071, volume 2 Modernisation et gérontocratie Deux figures historiques de la Chine communiste, le Premier ministre Zhou Enlai et Mao Zedong, disparurent en 1976. Une guerre de succession s'engagea, qui opposa les partisans de la révolution culturelle aux modérés guidés par Deng Xiaoping. Celui-ci, compagnon historique de Mao, écarté du pouvoir pendant la révolution culturelle, finit par l'emporter en 1979. Il entreprit une certaine « démaoïsation « de la vie politique, ce qui lui laissa les mains libres pour entreprendre un grand programme de modernisation économique. Après des années d'isolement, la Chine fit appel au capital et au savoirfaire étrangers, et la croissance reprit rapidement. Mais les tensions entre la vieille garde communiste et la jeunesse urbaine réclamant une libéralisation politique éclatèrent en 1989 lors du « Printemps de Pékin «, qui fut violemment réprimé. Après la mort de Deng Xiaoping en 1997, le nouveau chef de l'État Jiang Zemin a décidé de poursuivre dans la voie des réformes ainsi que de l'ouverture diplomatique, tout en excluant toute démocratisation politique réelle. Toutefois, cette évolution s'accompagne d'ambitions régionales de plus en plus explicites qui ne peuvent qu'inquiéter les voisins asiatiques de la Chine. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Deng Xiaoping Hu Yaobang Hua Guofeng Jiang Zemin Li Peng Pékin Quatre (bande des) Tian'anmen Yang Shangkun Les livres Asie - Hongkong, page 385, volume 1 Chine - leader étudiant des manifestations d'avril 1989 à Pékin, page 1072, volume 2 Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats calendrier - Les principaux systèmes calendaires - Le calendrier chinois Cathay Les médias Chine - les dynasties chinoises Arts Beaux-arts L'art chinois débuta avec les poteries néolithiques ; les cultures de Yangshao et de Longshan (Ve -IIe millénaire avant J.-C.) semblent confirmer l'existence, dans le bassin du fleuve Jaune, d'une civilisation connue par la tradition sous le nom de dynastie des Xia. Avec les Shang (XVIIIe -XIe siècle avant J.-C.), on passa rapidement d'un néolithique élaboré à une civilisation du métal en pleine maturité : les grands sites du Henan (Erlitou, Anyang) nous ont livré, outre les premières traces de l'écriture chinoise, des bronzes qui témoignent d'une civilisation avancée. Réservés au roi et au culte, les bronzes Shang (armes de parade, vases rituels) présentent un décor animalier plus ou moins fantastique, très architecturé, où domine la figure énigmatique du taotie, masque fabuleux. Héritiers des Shang, les Zhou (XIe siècle-221 avant J.-C.) perfectionnèrent le travail du bronze tout en en diversifiant les formes et les fonctions : gravé, il commémorait des événements importants ; plus inventif, moins rigide dans son décor géométrique aux formes animalières stylisées, il devenait vaisselle d'aristocrates. Cette époque fut aussi celle du jade, dont certaines pièces revêtent une signification symbolique encore mal comprise (disques solaires bi). L'unification de l'Empire en 221 avant J.-C. par le prince Zheng de Qin donna lieu à des travaux pharaoniques : la Grande Muraille et le mausolée de l'empereur, d'un intérêt archéologique sans pareil, puisqu'il nous a livré cette étonnante armée de six mille guerriers en terre cuite, dont les traits individualisés témoignent d'un art déjà accompli de la statuaire, issue de l'antique tradition des figurines funéraires. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Chine (Grande Muraille de) Henan jade Shang techniques (histoire des) - L'Antiquité - L'Asie Xia Xianyang Zhou Des Han aux Tang (IIIe siècle avant J.-C.-Xe siècle après J.-C.). De l'essor sans précédent des artisanats sous les Han (206 avant J.-C.-220 après J.C.) résulta un renouvellement profond des formes, à une époque férue de spéculations métaphysiques (céramiques funéraires ; bannières de soie aux motifs inspirés de la mythologie taoïste) et ouverte aux influences étrangères (débuts de la « route de la soie «) ou exotiques (laques de Chine du Sud). Les progrès de l'orfèvrerie, de la sculpture (pour la première fois en pierre) et de la peinture, murale notamment, se conjuguèrent pour donner son expression artistique la plus accomplie à ce qui fut le fait majeur de ce Moyen Âge chinois : l'introduction et la diffusion du bouddhisme. Une somptueuse sculpture bouddhique prit en effet naissance, qui allait dominer, du IVe au VIe siècle, l'ensemble de la production artistique chinoise. Marquée d'abord par l'influence de l'art gréco-bouddhique du Gandh?ra et longtemps ouverte aux thèmes venus d'Asie centrale (sanctuaires rupestres de Yungang et de Longmen ; dynastie des Wei, fin du Ve siècle), elle se sinisa peu à peu, pour aboutir à la plénitude formelle des Qi du Nord (seconde moitié du VIe siècle). Elle devait atteindre, au début de la dynastie des Tang (618-907), une grande perfection plastique (grottes de Dunhuang et de Maijishan), mais les progrès dans le réalisme allaient se faire aux dépens du contenu mystique, menant à une rapide et durable décadence. À l'époque des Six Dynasties (IIIe -VIe siècle), le morcellement de la Chine en petits royaumes permit la floraison de cours locales raffinées qui encouragèrent un artisanat élaboré (progrès de la céramique au kaolin) et favorisèrent les expériences intellectuelles nouvelles d'une aristocratie lettrée qui, si elle n'embrassait pas nécessairement la foi bouddhique, se laissait néanmoins séduire par les sophistications métaphysiques du « Grand Véhicule «. Une véritable réflexion esthétique apparut alors, d'où naquirent, simultanément, des traités de poétique, de calligraphie et de peinture. Malheureusement, les oeuvres du célèbre peintre Gu Kaizhi (vers 344-vers 406), ou de Wang Xizhi (vers 307-365), le prince des calligraphes, ne nous sont plus connues que par des copies - la Chine en effet est le pays des matériaux éphémères (soie, papier, bois, argile) -, et l'effort de perpétuation s'est toujours plus porté sur la pérennité des traditions que sur l'illusoire permanence des objets. La dynastie des Tang (618-907), qui succéda à celle des Sui (581-618) à la tête de l'Empire réunifié, marqua l'apogée de la civilisation chinoise, dont témoigne au premier chef la construction d'une capitale grandiose, Chang'an (1 million d'habitants à la fin du VIIe siècle). Son urbanisme donnait un parfait exemple de la conception chinoise de l'univers, qu'il reflétait symboliquement, tel un microcosme : la succession d'espaces clos, juxtaposés et hiérarchisés, dominés par le palais, l'axialité nord-sud, ordonnant une symétrie est-ouest, l'inscription de l'ensemble dans un rectangle ceint de murailles, symbole de la Terre, en étaient les principales caractéristiques, qu'on allait retrouver aussi bien dans le Pékin des Ming et des Qing que dans la première capitale japonaise, Nara. Le fait littéraire majeur de cette période - la poésie régulière - commanda l'évolution de la peinture et de la calligraphie. Wang Wei (699-759), à la fois peintre et poète, serait l'inventeur de la peinture lettrée au lavis d'encre, appelée par la suite à une immense fortune. Du célèbre fresquiste Wu Daozi (VIIIe siècle), il ne nous reste rien, mais de nombreuses peintures de tombes témoignent d'un art coloré et vigoureux. Dans le domaine des arts décoratifs, la floraison fut éblouissante, nourrie par les apports continus de l'Asie centrale : statuettes en céramique, dites « aux trois couleurs « ( sancai), étonnamment vivantes ; somptueuses soieries témoignant des fastes de la vie princière ; orfèvrerie mêlant des motifs étrangers à des thèmes chinois. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats bouddhisme - Évolution et expansion du bouddhisme calligraphie calligraphie - En Orient Dunhuang Gandhara Han kaolin Nara Pékin Soie (route de la) Tang techniques (histoire des) - La Chine du Ve au Xe siècle Xi'an Du Xe siècle à la fin de l'Empire. Cette période de maturité et de classicisme se caractérisa par l'affirmation et l'approfondissement d'une culture nationale continuellement menacée par les invasions barbares. Traversée par une tension constante mais féconde entre anciens et modernes, elle consacra l'apogée de la tradition lettrée. Sous les Cinq Dynasties et les Song du Nord (Xe -XIIe siècle) s'épanouit la peinture de paysage qui, sous le pinceau d'artistes comme Dong Yuan (vers 937-975) ou Mi Fu (1051-1107), déploya de somptueux espaces dont l'homme n'était qu'un élément infime, noyé dans la nature mais en harmonie avec elle. Certains peintres, comme Huang Tingjian (1045-1105), furent aussi des calligraphes renommés. Sous le règne de Huizong (1101-1126), l'empereur esthète, se développa une peinture d'académie, non dénuée de maniérisme, que prolongea, avec des accents romantiques, le paysagisme lyrique des Song du Sud (XII e -XIIIe siècle), avec Ma Yuan ou Xia Gui. La peinture chan (en japonais zen), développée au XIII e siècle autour de Liang Kai (1140-1210) et Muqi (vers 1240-1270), leur opposa une expérience spirituelle exigeante, fruit de l'ascèse bouddhique, qui aboutit parfois à des formes proches de l'abstraction. Sous cette même dynastie, la céramique s'éleva de l'artisanat à un art d'une perfection absolue : le céladon, à la couverte craquelée, parcourant toutes les nuances allant du gris au vert profond, caractérise bien, par la pureté de ses formes et la sensualité de son touché, le raffinement d'un idéal lettré tout de retenue, de subtilité et de sobre beauté. Sous la férule des Mongols, qui gouvernèrent la Chine du XIIIe siècle jusqu'en 1368, la peinture lettrée connut l'un de ses plus beaux moments, avec les « quatre grands maîtres Yuan « retirés en Chine du Sud ; parmi eux, Ni Zan (1301-1374) poussa aux plus subtiles perfections un art du paysage fait de grands espaces dépouillés et austères, intégrant de larges plages de vide. À la même époque apparut la porcelaine bleue et blanche à motifs, qui donna des chefs-d'oeuvre sous la dynastie suivante, celle des Ming (1368-1644). La nouvelle capitale, Pékin, nous a laissé quelques-uns des plus beaux fleurons de l'architecture chinoise. Les arts décoratifs en général connurent un heureux développement à cette époque : mobilier, laque, émail cloisonné. Tandis que culminait l'art du livre (gravure, illustration, estampe), les jardins de lettrés, mondes idéaux, témoignaient des canons esthétiques d'une classe intellectuelle sensible et raffinée. La crise du XVIIe siècle, qui entraîna l'effondrement des Ming et l'établissement des Qing (1644-1912), accentua, entre orthodoxes archaïsants et novateurs individualistes, une opposition que reflètent notamment les tendances picturales : chez les premiers, Wang Hui (1632-1720) et Wang Yuanqi (1642-1715) partirent à la recherche des idéaux des anciens, tandis que les seconds, avec les mystiques Shitao (1641-1717) et Zhu Da (1626-1705), revendiquaient une expression libre et sans contrainte. Mais l'époque n'était plus à l'innovation : le XVIIIe siècle fut celui des compilations encyclopédiques et d'une érudition souvent stérile. Travaillant pour la cour ou l'exportation vers une Europe friande de chinoiseries, les grands ateliers de Pékin ou de Canton (émaux, jades, ivoires, porcelaines) s'égarèrent dans la répétition et une virtuosité de mauvais aloi, tandis que le Yuanmingyuan, jardin à l'occidentale commandé par Qianlong (1736-1796), consacrait, sous une forme étrange quoique émouvante, le triomphe du mauvais goût. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Canton chan laque Ma Yuan Ming Mongols Mu Qi Pékin Qing Shi Tao Song Xia Gui Zhu De La période contemporaine : influence occidentale et révolution culturelle. Au XIXe siècle, ce furent peut-être les arts populaires (estampes polychromes, étoffes brodées) qui offrirent le plus de fraîcheur, voire d'intérêt. La fin de ce siècle et la première moitié du XXe furent marquées par l'influence massive de l'Occident. Le mouvement du Quatre Mai (1919), animé par une intelligentsia largement formée à l'étranger (Lu Xun, 1881-1936), a été le fruit du bouleversement des idées et de la naissance d'un patriotisme moderne. Oscillant entre un académisme national et une vision romantique du monde, la peinture a tenté, non sans succès, la difficile synthèse des traditions occidentale et chinoise : Qi Baishi (1863-1957), Fu Baoshi (19041965) ou Zhang Daqian (né en 1899) sont les meilleurs représentants de cette période tâtonnante mais féconde ; en France, Xu Beihong (Jupéon, 1895-1953) a été l'un des premiers à faire le choix de la peinture à l'huile. Mais l'instauration de la République populaire (1949) par des hommes issus de milieux ruraux et bien moins ouverts aux influences de l'étranger allait rapidement mettre un frein à ces innovations. Dès 1942, dans ses Interventions aux causeries sur la littérature et l'art à Yan'an, Mao Zedong définissait le rôle et le statut de l'art et de l'artiste en des termes qui rappelaient l'assujettissement au réalisme socialiste dans l'Union soviétique des années trente : le texte resta la référence en la matière jusqu'à la fin de la révolution culturelle (1966-1976). Bien que bannissant toute idée d'un art individualiste, il permit néanmoins à des formes populaires de connaître un vigoureux renouveau : la gravure et l'imagerie, issues des estampes du Nouvel An, la bande dessinée, les oeuvres de peintres-paysans et même les affiches de propagande témoignent d'un goût national vivant, original et coloré, naïf mais plein de fraîcheur. Demeurée par nature détachée des contraintes de la représentation, la calligraphie est toujours restée un espace à part, le seul peut-être dont rien ne semble pouvoir entamer la pérennité dans un Extrême-Orient en pleine mutation. Aujourd'hui, les avant-gardes artistiques des grandes villes de Chine, héritières d'une vision qui a toujours étroitement lié l'art au politique, jouent un rôle moteur dans la contestation et l'aspiration à la démocratie. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Lu Xun réalisme - Le réalisme socialiste Révolution culturelle Complétez votre recherche en consultant : Les livres masque - théâtre masqué à Anshan, en Chine, page 3085, volume 6 Chine - joueuse de flûte traversière, gouache du début du XIXe siècle, page 1058, volume 2 Chine - tigre blanc, amulette en jade datant de l'époque Han, page 1072, volume 2 Chine - statuette funéraire de l'époque Tang (VIIe siècle après J.C.), page 1073, volume 2 Chine - bol céladon, page 1073, volume 2 Chine - vase des mille fleurs, de l'époque Qianlong (1736-1796), page 1073, volume 2 Chine - temple de Dadong, page 1074, volume 2 Chine - le Temple du Ciel, à Pékin, page 1074, volume 2 Chine - paravent incrusté dit de Coromandel (détail), page 1074, volume 2 Chine - rouleau des treize empereurs (détail), datant du début de l'époque Tang (VIIe siècle), page 1075, volume 2 Chine - le Fleuve Jaune, peinture sur soie du XIVe siècle, page 1075, volume 2 Chine - peinture sur soie de l'époque Song représentant des lettrés, page 1075, volume 2 Littérature Les origines de la littérature chinoise remontent aux anciennes chroniques historiques de la principauté de Lu (722-481 avant J.-C.), à l'époque de l'empire des Zhou (XIe siècle221 avant J.-C.). De cette époque datent les Annales du printemps et des automnes (Chunqiu) et les Entretiens, ou Analectes (Lunyu), de Confucius (Kongzi), ainsi que les premiers éléments du tao, notamment le Livre des Changements (Yijing), oeuvres qui devaient conditionner pour une grande part l'évolution de la pensée chinoise. D'autres livres importants datent de cette époque, dont le Livre des Odes (Shujing), comprenant chansons, poèmes et hymnes divers. La proscription des livres par l'empereur Qin Shi Huangdi en 213 avant J.-C. marqua une brutale rupture. Mais, à l'époque des Han (206 avant J.-C.-220 après J.-C.), les écrits confucéens et historiques retrouvés allaient constituer les Cinq Classiques (Wujing), comprenant les Mémoires historiques (Shijing) de Sima Qian. C'est alors qu'apparut l'art des poèmes de cour, les Fu, illustrés notamment par Jia Yi et Qu Yuan. La tradition des livres historiques se maintint avec le Livre des Han postérieurs (Houhanshu), et le bouddhisme, en se diffusant, apporta avec lui une riche littérature religieuse, des oeuvres pour la plupart traduites du sanskrit par des voyageurs revenus d'Asie centrale ou de l'Inde à partir de l'époque des Six Dynasties (IVe -VIe siècle). On assista à l'éclosion d'une littérature en langue vulgaire (bianwen, bianxiang) et d'une poésie profane, leurs meilleurs représentants étant Cao Cao, dont les oeuvres apparaissent dans le Roman des trois royaumes (Sanguozhi), et Tao Yuanming. Leur style influença grandement toute la poésie (shi) et la littérature (guwen) de l'époque des Tang. Les poètes les plus considérables furent alors Li Bai, Du Fu et Wang Wei. À l'époque des Song (960-1279), le bouddhisme ayant été proscrit, la poésie atteignit un apogée avec les oeuvres de Su Shi (1037-1101) et de Lu Yan (11251210), et la prose avec Ouyang Xu. Les études historiques prirent un nouveau tournant sous l'influence de la philosophie néo-confucéenne de Zhuxi (1130-1200), et les écrivains s'attachèrent à composer des recueils de contes et de textes récitatifs, les Huaben. La poésie des Ci, fondée sur des chants populaires anciens, fut alors en faveur. C'est à la période mongole des Yuan (1279-1368) que naquit l'art du théâtre littéraire, avec, entre autres, le Xixiang Ji (Histoire du pavillon de l'Ouest) de Wang Shifu et Guang Hanqing, ainsi que des chants de théâtre, les Qu Sanqu. La littérature en prose se contenta le plus souvent d'imiter les oeuvres de la littérature classique, toute de formalisme officiel, mais en revanche apparurent les grands romans de cape et d'épée, comme le Shuihu Zhuan ( Roman du bord de l'eau) de Shi Zi-an. Sous la dynastie chinoise des Ming (1368-1644), les tendances s'affirmèrent et l'art du roman en langue populaire se développa : le chef-d'oeuvre de cette époque demeure le Voyage vers l'Occident ( Xiyouji) de Wu Cheng'en. L'époque mandchoue des Qing (1644-1912) fut marquée par l'évolution de la littérature vers la pure érudition et par un effort pour conserver les traditions anciennes, comme dans le Liaozhai Zhiyi ( Contes fantastiques du studio Liao ) d e Pu Songling (1640-1715) ou le Fusheng Liuji ( Mémoires d'une vie flottante), un recueil autobiographique de Shen Fu (1763-vers 1809). Le confucianisme subit une nouvelle réforme, celle prônée par Wang Yangming (1472-1528) à l'époque précédente, qui inspira de nombreux auteurs, comme Yan Yuan (1635-1704), Li Gong (1659-1733) ou Dai Zhen (1724-1777). On assista également à une floraison de romans en langue populaire (putonghua), dont le Hongloumen (le Rêve dans le pavillon rouge) de Cao Zhan (1715-1763) ou le Rulin Waishi (Histoire privée du monde littéraire) d e Wu Jingzi (1701-1754) sont de fameux exemples. Au début de cette même époque, sous l'influence des missionnaires jésuites venus à la cour, vint la vogue des traductions littéraires et philosophiques qui se développèrent à la fin de la période, avec les oeuvres de Lin Shu (1852-1924) ou de Yan Fu (1853-1921). On commença également à écrire, à la même époque, des romans inspirés des littératures occidentales. Lors de la révolution de 1912, qui instaura la République, la langue littéraire fut définitivement rejetée au profit de la langue parlée : nombre de revues apparurent alors, qui allaient populariser les études folkloriques en publiant surtout des contes et légendes ainsi que des oeuvres inspirées de l'Occident, comme dans la revue politico-littéraire Nouvelle Jeunesse (Xin Qingnian), fondée par Chen Duxiu en 1915. On vit naître des noms d'écrivains de styles très divers, comme Hu Shu (1891-1962), Mao Dun (18961981), Yu Dafu (1896-1978), Lu Xun (1881-1936), qui est considéré comme le plus grand écrivain chinois moderne, ou encore le plus célèbre d'entre eux, Guo Moruo (1892-1978). Lors de la période moderne, qui débuta en littérature vers 1949 avec l'accession au pouvoir de Mao Zedong, la littérature fut étroitement liée à la politique, et les dirigeants chinois prônèrent alors un « réalisme socialiste « qui rejetait les influences occidentales. De nombreux écrivains, plus ou moins endoctrinés, produisirent abondamment des oeuvres aussi bien romanesques que théâtrales. Certains furent réprouvés, puis réhabilités, selon les directives du pouvoir. Parmi ces écrivains modernes, citons les noms de Bajin, Yang Mo, Lao She, Ding Ling, Ai Qing, Wu Han, Deng Tuo, Tian Han, Zhou Libai, Cao Yu, Wang Meng, etc. Mais, durant la révolution culturelle (1965-1975), la littérature fut fortement menacée, et les écrivains furent obligés de se taire ou bien de se conformer aux vues simplificatrices de l'époque. Après la mort de Mao Zedong et le retour à la norme, on assista à une sorte de réévaluation de la littérature classique, et les influences occidentales furent assimilées dans la tradition chinoise, reprenant l'ancien motto d e Mao Zedong de 1956 : « Que cent fleurs s'épanouissent «, signifiant que toutes les écoles littéraires peuvent se développer librement. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Ba Jin (Li Fei Kan, dit) bouddhisme - Évolution et expansion du bouddhisme chinois Confucius Du Fu Guo Moruo Han Lu Xun mandarin Mao Dun Ming Qing Qu Yuan réalisme - Le réalisme socialiste Révolution culturelle Shi Huangdi Shijing Shujing Sima Qian Song Su Shi (Su Dongbo, dit) Tang taoïsme Yuan Les livres Confucius, page 1219, volume 3 Musique La musique a toujours occupé une place de premier plan dans la culture chinoise. Dans le Liji, ou Livre des rites, ou dans le Che-ji, mémoires historiques de Sima Qian (dynastie des Han, 145-87 avant J.-C.), elle est considérée comme harmonie dans le sens d'accord, d'union. Cette conception, presque sacrée, de la musique explique sans doute la théorisation et la codification précoces de cette dernière (2697-2595 avant J.C.). Les textes de l'époque établissent le système musical chinois sur douze sons, ou lius (le son fondamental étant le f a ), groupés en gammes de cinq tons (pentatonique), ou modes : gong, shang, jue, zhi et yu. Les douze lius combinés avec les cinq modes donnent naissance à soixante tons différents. À ces cinq notes, le roi Wen, à l'époque Zhou, en ajouta deux, formant ainsi une gamme à sept tons. La notation musicale la plus ancienne date du VIIIe siècle et indique seulement le nom abrégé des lius en caractères chinois. Le système de notation adopté et décrit par Chen Kuo date du XVIe siècle. Il est peu développé et imprécis, mais il est encore utilisé de nos jours dans la musique populaire. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Chen Kuo notation musicale pentatonique Sima Qian Les instruments. Les anciens traités, parmi lesquels le Liji, classent les instruments en huit catégories, selon la matière principale dont ils sont formés : le métal (cloches en bronze), la pierre (les plus anciens instruments sont en jade), la terre (le hun, sorte d'ocarina à sept trous en terre cuite ou en porcelaine laquée), le cuir (tambours gu), la soie (instruments à cordes pincées tels que le qin, luth à sept cordes), le bois (instruments à percussion, hautbois), la calebasse (le sheng, orgue à bouche) et le bambou (flûtes). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats gong Les médias gong Musique de danse et poésie chantée. La danse, d'origine populaire, fut introduite dans les cérémonies : elle revêtait deux formes, l'une civile et l'autre militaire. Dans la première, les danseurs tenaient une flûte de la main gauche et une plume de faisan dans la main droite ; dans la seconde, ils tenaient un bouclier et une hache. Elles avaient lieu principalement en automne et au printemps, et étaient destinées à renouveler les liens de bonne harmonie entre les hommes et le monde. Garçons et filles se répondaient en vers alternés. Des choeurs et des tambourins d'argile accompagnaient ces danses. Une forme musicale, le yue-fu, genre de poésie chantée accompagnée d'instruments de musique, fit son apparition sous la dynastie des Han. Le théâtre chinois. La musique, qui sert de lien entre les diverses phases de l'action scénique, y occupe une place prépondérante. Les premières écoles d'art dramatique, Jiao-fang, et de musique, Li-yuan, furent créées en 714 par l'empereur Huan Zong. Sous la dynastie des Huang, empereurs d'origine mongole (fin du XIIIe siècle), le théâtre regroupait trois éléments essentiels : le chant, la déclamation et la pantomime, dominés par la musique. Deux écoles se distinguèrent : le théâtre populaire des provinces du Nord, où le chant utilisait la gamme heptatonique et était accompagné par des instruments à cordes, et le théâtre du Sud, plus littéraire, où les textes étaient confiés à des lettrés ; dans ce dernier, la musique utilisait la gamme pentatonique. Sous le règne de Shi Zhong (1522-1566) apparut un nouveau genre, le kun-shan, dont les deux fondateurs étaient le dramaturge Liang Bo-long et le musicien Wei Liang-fu, auteur et créateur du shui-nue-diao (« mélodie polie par l'eau «). Leur pièce commune et célèbre est Wan-shaji (Histoire de la laveuse de voiles). Dans le théâtre gun-qu, la musique, très expressive, comportait un grand nombre de modes différents ayant leur caractère propre. Vers 1850, ce théâtre fut supplanté par le théâtre de Pékin, où le chant est simple, l'accompagnement ne faisant que doubler la ligne mélodique du chant. Après 1949, l'Opéra de Pékin, moderne, révolutionnaire, abolit un grand nombre d'anciennes traditions et de styles de musique. Le gouvernement communiste multiplia les créations musicales et en fit un moyen d'action de masse. Des opéras et ballets « révolutionnaires « furent créés (Hongse Niangzium : le Détachement rouge féminin, créé à Pékin en 1964). Ce n'est que dans les premières années du XX e siècle qu'un large public chinois s'était familiarisé avec la musique occidentale. Le premier orchestre symphonique avait été fondé à Shanghai, par des étrangers, avant la Première Guerre mondiale. Dans cette même ville, le premier Conservatoire s'était ouvert en 1927. Parmi la génération postérieure à la Révolution culturelle, Tan Dun ( Folklore, poésie, odes, 1983), Yie Xiaogang ( Poésie de la Chine, pour violoncelle et piano ; Symphonie de chambre), Xi Yuangyue et Qu Xiaosong (Shange pour violoncelle, 1982 ; Mong Dong, musique de chambre, 1984) font partie des créateurs les plus influents. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Pékin Shanghai théâtre - L'Orient : d'autres théâtres Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Xuangzi Xuanzong Les livres Chine - figure du théâtre d'ombres chinois, en parchemin découpé et peint, page 1077, volume 2 Chine - une représentation de l'Opéra de Pékin, page 1077, volume 2 Chine - le guerrier, personnage traditionnel du théâtre chinois, page 1077, volume 2 Cinéma Le cinéma chinois est longtemps resté inconnu en Occident. Les seuls films exportés étaient les spectacles de l'Opéra de Pékin : la Fille aux cheveux blancs (1950), les Amours de Liang Chan-po (1953). De récentes rétrospectives ont révélé une production fort riche, en quantité et en qualité. Les oeuvres les plus marquantes sont d'inspiration réaliste : les Anges du boulevard (1937), San Mao le petit vagabond (1948), Corbeaux et moineaux (1949). À partir de 1950, toutefois, le pouvoir communiste a imposé aux cinéastes une ligne éducative et didactique qui a laissé peu de place à la création originale. Mais celle-ci apparut dans les années quatre-vingt grâce à quelques individualités dont les oeuvres, parfois coproduites avec l'étranger, en particulier le Japon, mettent en cause, non sans friction avec la censure, certains aspects du discours officiel. Ainsi, Huang Jianxin (l'Affaire du canton noir, 1985), Tian Zhuang Zhuang (le Voleur de chevaux, 1986), Zhang Yimou (Épouses et concubines, 1991) et Chen Kaige (Adieu ma concubine, 1993) témoignent, à l'étranger, de l'existence d'un nouveau cinéma chinois, dont l'audience reste cependant marginale dans ce pays où quelque vingt milliards de spectateurs annuels plébiscitent les mélodrames traditionnels, les films d'aventures et de kung-fu... Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Asie Les médias Chine - tableau en bref Chine - carte physique Chine - tableau en chiffres Asie - carte politique Les livres jardins - planche représentant les jardins du palais de l'empereur de Chine, page 2671, volume 5 Les indications bibliographiques E. Behr, Puyi, le dernier empereur, Laffont, Paris, 1987. M.-C. Bergère, L. Bianco et J. Domes, la Chine au XXe siècle : d'une révolution à l'autre, Fayard, Paris, 1989. J.-P. Cabestan, le Système politique de la Chine populaire, PUF, Paris, 1994. F. Lemoine, la Nouvelle Économie chinoise, La Découverte, Paris, 1994.
chine

« Himalaya Huang He Mandchourie Mongolie-Intérieure Shaanxi Shandong Shanxi Sichuan Tian Shan Tibet Xinjiang (région autonome ouïgoure du) Yangzi Jiang Les livres Chine - karst à tourelles, au Yunnan, page 1059, volume 2 Chine - Huang He (Le fleuve Jaune), page 1062, volume 2 Les aspects humains La population du pays, qui est composée à 92 % de Chinois Hans, et, pour les 8 % restants, de cinquante-quatre peuples, appelés minorités nationales, est très inégalement répartie.

La côte connaît les concentrations les plus fortes.

Le problème majeur réside dans la croissance de la population, que des mesures impopulaires, comme l'interdiction d'avoir plus d'un enfant, ont tenté de ralentir.

L'échec relatif de cette politique n'a pas permis encore de régler définitivement la question.

La Chine n'a pas achevé sa transition démographique.

La mortalité a été réduite, tandis que la natalité est restée élevée.

Mais, du fait de la croissance et de la collectivisation, la ration alimentaire n'a pas augmenté entre 1957 et 1978.

Avec la fin des « communes populaires » en 1982, la production de céréales a pu faire un bond qui a rétabli des proportions raisonnables.

L'espérance de vie à la naissance s'est remarquablement accrue : 68 ans dès 1981 contre 35 ans en 1949.

Elle est due à une meilleure gestion de la santé et de l'hygiène.

En revanche, l'éducation reste un problème.

Un Chinois sur cent est allé à l'université et l'on comptait en 1990 180 millions d'illettrés.

Ces derniers se trouvent surtout à la campagne.

Dans les recensements, les villes rassemblent près de 30 % de la population, mais cela est dû en partie à l'extension des limites urbaines. La Chine, dans les années quatre-vingt-dix, reste un pays à 80 % rural. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats contrôle des naissances Les livres Chine - paysan mandchou sur la rivière Songhua, page 1058, volume 2 Chine - vue partielle de la place Tian'anmen à Pékin, page 1063, volume 2 Chine - Soochow Creek et Shanghai Mansion, à Shanghai, page 1063, volume 2 Chine - Nanjing (ou Nankin), page 1063, volume 2 La vie économique La Chine doit nourrir le cinquième de la population mondiale sur le quinzième de la superficie mondiale mise en culture.

Ce problème formidable est aggravé par la croissance de la population et par le système alimentaire, qui est fondé sur la consommation préférentielle de céréales (80 % de l'alimentation).

De 1952 à 1995, la production est passée de 164 à quelque 400 millions de tonnes, mais les bouches à nourrir de 575 à plus de 1 200 millions.

Le manque de terres arables est permanent. Guère plus de 10 % du sol chinois sont cultivables.

La surface cultivée par habitant est effroyablement basse : 0,1 hectare par habitant.

L'industrialisation prend des terres aux cultures : villes, bourgs, villages et routes occupent 10 % de la surface cultivable.

Depuis 1982 et le démantèlement des « communes populaires », le travail agricole se fait sur contrat direct entre les familles paysannes et l'État.

Le surplus est vendu au marché libre.

Les paysans ont retrouvé le droit d'usage de la terre avec des baux renouvelables de quinze ans, transmissibles par héritage.. »

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