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seigneurie.

Publié le 08/12/2013

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seigneurie. n.f., ensemble des terres placées, au Moyen Âge, sous l'autorité d'un seigneur. La seigneurie constituait l'élément fondamental de l'organisation socio-économique du monde médiéval. Avec l'évolution de ce cadre socio-économique, le terme ne signifia plus, à la veille de la Révolution, que « terre noble ». Indissociable de la féodalité, la seigneurie ne se confond cependant pas avec le fief. Elle dérive de l'ancien grand domaine, ou villa, cellule structurelle de base dans l'économie de l'Empire romain. Le seigneur n'avait à l'origine que les prérogatives d'un propriétaire terrien sur son domaine ; à partir du moment (vers les Xe XIe siècles) où le seigneur s'attribua également des fonctions normalement dévolues à la puissance publique (commandement militaire, exercice de la justice, pouvoir administratif), on se trouva en présence de la seigneurie dite banale, caractéristique de la société médiévale. Ce phénomène n'apparut pas uniformément partout : il n'exista pas, par exemple, en Normandie ou en Flandre. L'organisation de la seigneurie. La seigneurie type est la châtellenie, de dimensions réduites et groupée autour du château censé servir de protection à tous les habitants de la seigneurie. Il existait aussi des seigneuries ecclésiastiques. Le territoire de la seigneurie comprenait la réserve, destinée à assurer la subsistance du seigneur, et les tenures, terres concédées à des hommes libres ou à des serfs. Les habitants de la seigneurie pouvaient être des chevaliers nobles, des paysans libres (appelés vilains), des serfs, des clercs. Le seigneur jouissait des droits dits seigneuriaux, qui étaient d'ordre militaire, fiscal, judiciaire et économique : les sujets devaient s'acquitter de corvées diverses, combattre pour le seigneur lorsque celui-ci « convoquait le ban », lui verser des redevances (essentiellement la taille), moudre leur blé au moulin banal ou faire cuire leur pain au four banal (appartenant au seigneur) contre reversement d'une partie de la farine et du pain au seigneur. Le seigneur avait en outre souvent droit de « haute justice », c'est-à-dire qu'il pouvait condamner à mort. Le temps des seigneuries fut donc celui de l'émiettement maximal de la notion d'État. Par la suite, à partir du XIIe siècle, la reconquête des droits de la puissance publique par l'institution monarchique fit perdre de leurs pouvoirs aux seigneurs, et le destin de la seigneurie alla de pair avec celui de la féodalité. Les seigneuries subsistèrent jusqu'à la fin de l'Ancien Régime, mais, à partir du XVIe siècle, le seigneur fut de plus en plus souvent un bourgeois qui avait racheté terres et droits à une noblesse ruinée par la guerre de Cent Ans, les guerres d'Italie et de Religion, et les révoltes contre le pouvoir royal. Cette mutation sociale témoigne du passage, à cette époque, d'une économie de subsistance fondée sur la seule propriété foncière à une économie monétaire précapitaliste. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Ancien Régime aristocratie campagne - Les campagnes traditionnelles : un monde relativement stable château - Historique - Mottes et maisons fortes château - Le château féodal corvée dîme féodalité fief France - Histoire - La monarchie féodale (987-1285) - Le « beau Moyen Âge » jacquerie Moyen Âge - La civilisation médiévale - Une société dominée par le groupe noblesse privilège Révolution française - La crise de l'Ancien Régime servage taille - 2.HISTOIRE tenure villa

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