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AURÉLIA de NERvAL - résumé de l'oeuvre

Publié le 21/09/2018

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Il transcrit ses rêves et nous invite à leur exploration méthodique, à une lecture subjective — sans rapport, bien entendu, avec ce que serait, au siècle, une approche psychanalytique. En revanche, par son sens des correspondances, sa quête des relations symboliques entre les événements de sa vie et les points fixes de son imaginaire, il aura été l’annonciateur d’une poétique qui, de Breton
Les crises mentales de Nerval sont dominées par la figure d'une femme aimée et perdue, désignée sous le nom d’Aurélia. Cette perte engendre d’abord l’idée d'une culpabilité sans pardon possible qui provoque l’épan-chement du songe dans la vie réelle sous forme de visions interprétées comme autant de pas vers le mystère, comme autant de signes du destin. Puis l’auteur fait l’analyse d’angoisses religieuses liées au besoin de croire qu'Aurélia existe toujours, malgré sa mort, et au désir de la retrouver.


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« Nerval: Aurélia (Fiche de lecture) On dit que le manuscrit d'Aurélia fut retrouvé dans la poche de Nerval, pendu rue de la Vieille Lanterne, près de la place du Châtelet à Paris, à l'aube du 26 janvier 1855.

Que cette légende soit vraie ou fausse, peu importe.

Cetexte inclassable, qui échappe à toute définition littéraire, est en effet une sorte de bréviaire de l'autre monde, lerécit d'une «descente aux enfers» dont les épreuves permettent de renaître à une plus vive lumière. Écrit à la première personne, il met en scène le poète et son double.

Ces accès de dédoublement de la personnalitésont caractéristiques de la schizophrénie, et le texte est structuré par l'évocation des différents séjours de Nervaldans une clinique psychiatrique.

Durant ces crises, le poète croit rencontrer la femme idéale, Aurélia.

Il la perd, etfinit par la retrouver au terme d'une quête dont le récit décrit certaines étapes.

Le narrateur est transporté dansdes époques mythiques, il assiste au déluge, il voit les races primitives et les monstres préhistoriques des premiersâges.

Enfin, dans une sorte d'apothéose, il rejoint sa bien-aimée au sein de la «Jérusalem nouvelle» tandis que leciel s'ouvre à eux «dans toute sa gloire». 1.

L'APOLOGIE DU DÉSORDRE Aurélia est la première tentative littéraire pour arracher l'irrationnel au domaine du conte où il était jusqu'alors cantonné.

Pour Nerval, l'irrationnel est en perpétuelle communication avec notre vie «éveillée» et lucide.

La partd'ombre et de mystère qui gît en nous est libérée par le rêve et par ce que l'on nomme d'ordinaire la «folie».

Ce récitonirique est «l'épanchement du songe dans la vie réelle», comme le dit Nerval, qui entend montrer que les frontièresde ces deux mondes ne sont pas aussi infranchissables que l'on croit.

Le désordre mental est tout d'abord ressenticomme un trouble profond des structures de notre vision consciente, dont les autres nous renvoient l'image effaréeet hostile : «[...] mes actions, insensées en apparence, étaient soumises à ce que l'on appelle illusion, selon la raisonhumaine [...]» Aurelia s'emploie à montrer le rôle positif de cette «illusion», à prouver sa vertu constructive au sein même de la réalité. «L'état cataleptique où je m'étais trouvé pendant plusieurs jours me fut expliqué scientifiquement, et les récits deceux qui m'avaient vu ainsi me causaient une sorte d'irritation quand je voyais qu'on attribuait à l'aberration del'esprit les mouvements ou les paroles coïncidant avec les diverses phases de ce qui constituait pour moi une séried'événements logiques.» C'est cette logique du rêve et de la folie que Nerval veut transcrire dans ce texte traversé de visionsapparemment incohérentes.

À l'ordre de la Raison doit succéder une vérité plus essentielle : «L'arbre de science n'est pas l'arbre de vie.» Savoir nous interdit d'exister pleinement, en harmonie avec l'univers tout entier.

C'est l'explication«scientifique» qui est du côté de l'illusion, qui réduit la richesse foisonnante de notre vie intérieure àquelques termes péjoratifs : «rêve», «illusion», «folie».

Ce «chaos» révèle, à qui accepte de l'affronter,un ordre supérieur.

L'un des rêves racontés dans Aurélia en dévoile le mystère.

Le narrateur se voit gravissant une montagne, au sommet de laquelle, dans un isolement bienheureux, vit un peuple élu. «Une race heureuse s'était créé cette retraite aimée des oiseaux, des fleurs, de l'air pur et de la clarté.» Mais si cette «oasis délicieuse» semble s'élever dans une aérienne solitude, c'est en descendant que l'ony parvient : «Il me semble que mes pieds s'enfonçaient dans les couches successives des édifices des différentsâges.» Nerval compare ces lieux aux «fouilles que l'on fait dans les cités antiques, si ce n'est que c'était aéré,vivant, traversé des mille jeux de la lumière.» Ces souterrains à ciel ouvert, ces catacombes «vivantes»sont les images de cet ordre mystérieux sous-jacent au chaos.

Elles sont les figures de ce rêve totalisantqui place la destinée humaine sous le signe de la réconciliation.

Réconciliation des âges successifs del'Histoire, union des contraires : «C'est par l'intuition que ces hauteurs et en même temps ces profondeurs étaient la retraite deshabitants primitifs de la montagne.» Ce nouvel ordre n'est plus succession mais fusion.

Tous les éléments épars se rassemblent en lui, ce quiexclut l'angoisse et le déchirement du choix, sur lequel se fonde l'ordre de notre réalité consciente.

Lafable de la cité heureuse, où s'allient la rêverie des profondeurs et le désir d'élévation, est l'un des songesdont l'interprétation révèle la valeur exemplaire.

Aurelia est à la fois une «descente aux enfers», c'est-à-. »

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