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Caractères (les) de Jean de La Bruyère (résumé de l'oeuvre & analyse détaillée)

Publié le 24/10/2018

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I. «Des ouvrages de l’esprit». «Tout est dit, et l’on vient trop tard depuis plus de sept mille ans qu’il y a des hommes et qui pensent» (Remarque I). Quand bien même il resterait place pour un talent nouveau, les critiques se ligueraient contre lui, par incompréhension ou jalousie. Le seul salut possible est dans un retour au simple et au naturel qu’ont illustrés les Anciens et que les « honnêtes gens » sont encore capables de goûter.

 

il. « Du mérite personnel ». Le mérite devance l’âge chez ceux qui sont de royale lignée, mais les grands génies ne leur sont pas inférieurs. Quant au sage, il renoncera à se faire valoir plutôt que d'avoir à dépendre des autres.

 

III. « Des femmes ». Les femmes ont-elles du mérite ? Si l’on met à part celles qui bénéficient d’une haute naissance, leur mérite se ramène à leur beauté - beauté trompeuse, car éphémère et fardée. Lorsque le temps de plaire est passé, elles se jettent dans une dévotion affectée et envieuse, décidément incapables de se conduire jamais par raison.

 

IV. « Du cœur». Le cœur sert à aimer : non point de la passion violente de l’amour, mais de la préférence d’estime que veut l’amitié. Il est aussi le siège de la générosité, vertu opposée à la prodigalité comme à l’avidité et qui donne sa douceur au commerce des hommes.

Caractères (les). Recueil de maximes et portraits moraux de Jean de La Bruyère (1645-1696), publié à Paris chez Estienne Michallet en 1688 ; neuf éditions revues, augmentées et corrigées chez le même éditeur jusqu'en 1696.

 

On pourra sans grand risque soutenir que, en dépit des Dialogues sur le quiétisme, La Bruyère est l'homme d'un seul livre. C'est vers 1674 - peut-être même dès 1670 - qu'il a dû commencer à consigner par écrit ses réflexions sur la société qui l'entoure, et jusqu'à l'année de sa mort il ne cessera de corriger et de retravailler un texte qui fixe pour nous la vérité de son auteur. Œuvre en un sens autobiographique, puisque issue pas à pas de l'expérience personnelle (celle en particulier du préceptorat de Louis de Bourbon, petit-fils du Grand Condé) avec son lot d'admirations et surtout de rancœurs. Le bourgeois propulsé dans la maison de Condé rencontre en effet, dans ce poste d'observation privilégié sur la noblesse et la cour, mille occasions quotidiennes d'humiliations, surtout s'il se double d'un intellectuel timide. Les Caractères sont une façon de revanche. Une revanche au demeurant précautionneuse : lorsque, en 1688, le livre paraît, son auteur reste anonyme et son titre s'abrite derrière un autre, les Caractères de Théophraste traduits du grec, avec les Caractères ou les Mœurs de ce siècle. Apparemment, il ne s'agit que d'une imitation, d'un prolongement modeste apporté à l'œuvre du philosophe antique, cette dernière bénéficiant d'ailleurs d'une typographie plus aérée. Le public pourtant ne s'y trompe pas, qui absorbe trois éditions en un an. Six autres paraîtront du vivant de l'auteur. Plus encore que le succès, avec son parfum de scandale - une première clé manuscrite prétend dévoiler, en 1693, les personnes visées dans les portraits-charges du moraliste - et son cortège de polémiques - des Anciens contre les Modernes, des « esprits forts » contre les croyants -, les Caractères apportent à La Bruyère la gloire : le 16 mai 1693, il est sur cet unique ouvrage élu à l'Académie française.

 

Entre 1688 et 1696, le livre va considérablement évoluer. Point dans le nombre (16) ni dans Tordre de ses chapitres, mais dans le nombre des remarques qui les composent. On passe de 420 remarques pour la première édition à 1 120 pour la dernière. La Bruyère ajoute toujours, puisant

notamment dans un manuscrit élaboré sur une quinzaine d'années et dont une partie seulement a formé l'édition de 1688, sans presque rien retrancher (rarissime exception : la remarque 19 du chapitre « Du souverain ou de la république»). Ces ajouts n'ont pas pour but d'équilibrer la longueur des différents chapitres, mais d'introduire plus de diversité à l'intérieur de chacun d'eux par une alternance de textes différenciés. On distingue en effet trois types de remarques : les maximes -l'ouvrage de La Rochefoucauld avait été édité à Paris en 1665 -, par définition brèves et exprimant une vérité morale universelle ; les réflexions, qui interviennent en commentaire d'un énoncé général et comptent en moyenne une dizaine de lignes; les portraits enfin, de longueur variable, et dont les modèles sont désignés la plupart du temps par un nom fictif. D'une édition à l'autre, le pourcentage des réflexions (environ 30%) varie peu, alors que celui des maximes recule sans cesse devant les portraits : cette évolution reflète, bien que La Bruyère proteste de sa bonne foi, le goût stimulé des mondains pour l'énigme médisante, à laquelle nul n'est en peine de trouver une solution. Au début de sa carrière littéraire, La Bruyère est gouverné par la prudence : il ne se donne guère pour ambition d'améliorer ses semblables, la place de la satire est limitée (une dizaine seulement de portraits, aux allusions opaques, et dont les victimes sont souvent décédées). Mais petit à petit les attaques personnelles vont se faire plus nombreuses et directes, l'auteur va afficher son désir d'instruire et de réformer le lecteur ; il donne un cours plus libre à son pessimisme et aboutit à une véritable critique sociale. À la fin, il tranche du philosophe et se pose - nouveau Pascal - en apologiste de la religion chrétienne.

« l'année de sa mort il ne cessera de cor­ riger et de retravailler un texte qui fixe pour nous la vérité de son auteur.

Œuvre en un sens autobiographique, puisque issue pas à pas de l'expérience personnelle (celle en particulier du pré­ ceptorat de Louis de Bourbon, petit-fils du Grand Condé) avec son lot d'admi­ rations et surtout de rancœurs.

Le bourgeois propulsé dans la maison de Condé rencontre en effet, dans ce poste d'observation privilégié sur la noblesse et la cour, mille occasions quotidiennes d'humiliations, surtout s'il se double d'un intellectuel timide.

Les Caractères sont une façon de revan­ che.

Une revanche au demeurant pré­ cautionneuse : lorsque, en 1688, le livre paraît, son auteur reste anonyme et son titre s'abrite derrière un autre, les Caractères de Théophraste traduits du grec, avec les Caractères ou les Mœurs de ce siècle.

Apparemment, il ne s'agit que d'une imitation, d'un prolongement modeste apporté à l'œuvre du philoso­ phe antique, cette dernière bénéficiant d'ailleurs d'une typographie plus aérée.

Le public pourtant ne s'y trompe pas, qui absorbe trois éditions en un an.

Six autres paraîtront du vivant de l'auteur.

Plus encore que le succès, avec son par­ fum de scandale - une première clé manuscrite prétend dévoiler, en 1693, les personnes visées dans les portraits­ charges du moraliste - et son cortège de polémiques -des Anciens contre les Modernes, des « esprits forts >> contre les croyants -, les Caractères apportent à La Bruyère la gloire :le 16 mai 1693, il est sur cet unique ouvrage élu à l' Aca­ démie française.

Entre 1688 et 1696, le livre va consi­ dérablement évoluer.

Point dans le nombre (16) ni dans l'ordre de ses cha­ pitres, mais dans le nombre des remar­ ques qui les composent.

On passe de 420 remarques pour la première édition à 1 120 pour la dernière.

La Bruyère ajoute toujours, puisant notamment dans un manuscrit élaboré sur une.

quinzaine d'années et dont une partie seulement a formé l'édition de 1688, sans presque rien retrancher (rarissime exception : la remarque 19 du chapitre « Du souverain ou de la république»).

Ces ajouts n'ont pas pour but d'équilibrer la longueur des différents chapitres, mais d'introduire plus de diversité à l'intérieur de chacun d'eux par une alternance de textes dif­ férenciés.

On distingue en effet trois types de remarques : les maximes - l'ouvrage de La Rochefoucauld avait été édité à Paris en 1665 -, par défini­ tion brèves et exprimant une vérité morale universelle ; les réflexions, qui interviennent en commentaire d'un énoncé général et comptent en moyenne une dizaine de lignes ; les portraits enfin, de longueur variable, et dont les modèles sont désignés la plu­ part du temps par un nom fictif.

D'une édition à l'autre, le pourcentage des réflexions (environ 30 %) varie peu, alors que celui des maximes recule sans cesse devant les portraits : cette évolu­ tion reflète, bien que La Bruyère pro­ teste de sa bonne foi, le goût stimulé des mondains pour l'énigme médi­ sante, à laquelle nul n'est en peine de trouver une solution.

Au début de sa carrière littéraire, La Bruyère est gou­ verné par la prudence : il ne se donne guère pour ambition d'améliorer ses semblables, la place de la satire est limitée (une dizaine seulement de portraits, aux allusions opaques, et dont les victimes sont souvent décé­ dées).

Mais petit à petit les attaques personnelles vont se faire plus nom­ breuses et directes, l'auteur va afficher son désir d'instruire et de réformer le lecteur ; il donne un cours plus libre à son pessimisme et aboutit à une vérita­ ble critique sociale.

À la fin, il tranche du philosophe et se pose - nouveau Pascal -en apologiste de la religion chrétienne.

Mais c'est aux *Essais, et. »

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