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CHANTS DE MALDOROR (Les) Lautréamont - résumé de l'oeuvre

Publié le 29/09/2018

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Les six « chants » qui composent cette œuvre énigmatique et inclassable ne se prêtent pas à l’analyse; en fait, un seul mouvement d’ensemble les emporte, celui de la déclaration de haine et de cruauté qui ouvre le livre ; Je fais servir mon génie à peindre les délices de la cruauté. Divers emprunts caractérisent cette peinture: des lectures (celles des écrivains les plus «visionnaires*, Dante, Sade ou Byron), mais aussi des univers lexicaux, tel celui du monde animal, qui fournit la plupart des images dont le langage du poète est gorgé. Tous ces éléments sont charriés par un véritable tourbillon verbal qui n’obéit qu’aux lois de l’hallucination et de la délectation devant le mal et la souffrance: le maître d’œuvre de ce déchaînement est un héros singulier, double du poète, Maldoror, qui apparaît comme un ange maléfique, porteur d’une violence tournée contre le monde entier, contre son créateur, et contre lui-même.

« Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)Le comte de Lautréamont, de son vrai nom Isidore Ducasse (né en 1846), publia en 1868 Les Chants de Maldoror.Mais il ne vit paraître que le premier chant, l'éditeur retardant la publication de cette œuvre par trop originale.Ducasse mourut en 1870, et ce n'est qu'en 1890, à la faveur d'une nouvelle édition, la précédente non encoreécoulée, que l'on découvrit cette œuvre d'exception. Maldoror s'enfonce dans la carrière du mal, outrepassant la mesure commune de la souffrance infligée à sessemblables. La carrière illimitée du mal Maldoror est un être sans limites.

Il parcourt le monde, commettant ses crimes infects, violant, assassinant,déchirant de ses ongles et de ses dents.

L'océan, les tempêtes, les marécages sont ses demeures.

Son reniement,car Maldoror a été bon, le conduit jusqu'à s'accoupler, extraordinaire nageur, à l'hideuse femelle du requin.

Maispourquoi cette cruauté ? Maldoror vit qu'il était né méchant ; dès lors sa révolte contre le Créateur ne connaît plusde bornes.

Il se jette dans la carrière du mal, s'escrimant à l'incarner absolument, nouveau Lucifer luttant etl'emportant comme lui sur l'ange de Dieu.

D'ailleurs ses victimes n'ont plus la volonté de lutter contre la souffranceinfinie qu'il leur inflige, reconnaissant dans sa cruauté la force du destin.

Indéniablement, pour être aussi passifs,ceux qui sont éclaboussés par tout ce mal, les victimes et le lecteur, partagent une part très intime de sa révolte.Et de cette terrible révolte rejaillit sur les êtres qui souffrent une possibilité d'amour, elle aussi infinie. Le météore littéraire La tentative du comte de Lautréamont est unique dans la littérature, ses longs chants lyriques excèdent lesdemeures de la poésie, où l'attitude du lecteur, souvent apostrophé, par l'éloignement, la passivité et la soumission,rejoint en somme l'attitude des victimes de Maldoror ; et où le narrateur, apparemment tour à tour Lautréamont etMaldoror lui-même, assiste à la maturation d'une tierce personne, jusqu'alors adolescente, Isidore Ducasse.

Cetteconfusion des niveaux de réalité au sein du texte participe aux dépassements de toutes les limites, limites de lalittérature comprises, qui subit les assauts effrénés d'une profonde révolte.

Révolte au bout de laquelle Ducasse,essoufflé, ne trouve pas la force d'attendre la publication d'une œuvre que l'éditeur, craignant la police et lescandale, préfère retarder.

Il meurt à l'âge de vingt-quatre ans, ayant rédigé ainsi son épitaphe : « Ci-gît un jeunehomme mort poitrinaire, vous savez pourquoi.

Ne priez pas pour lui.

». »

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