Esquisse d'un tableau historique des progrès de l'esprit humain
Publié le 09/04/2013
Extrait du document
Par sa défense des libertés, Condorcet est considéré comme un des pères de la Révolution ; par sa vision historique à la fois politique, culturelle et morale, il est l'un des fondateurs des sciences de l'homme.
L'Esquisse a été publié en 1795, un an après la mort de Condorcet, par la Convention. Condorcet a écrit plusieurs articles pour le supplément de L' Encyclopédie, consacrés pour l'essentiel à l'économie politique.
«
~- - --- - - EXTRAITS
Condorcet ne se contente pas de
considérer l'histoire sous l'angle
unique des faits politiques.
Il veut
montrer les « changements,
modifications,
influences» afin d'en
tirer des constantes susceptibles
«d'assurer et d'accélérer» de
nouveaux progrès.
Cette perspective
rejoint ses efforts
pour appliquer le
calcul des probabilités aux sciences
politiques
Ce tableau est donc historique, puisque,
assujetti
à de perpétuelles variations, il se
forme par l'observation successive des
sociétés humaines aux différentes époques
qu'elles ont parcourues.
Il doit présenter
l'ordre des changements, exposer l' in
fluence qu'exerce chaque instant sur
l'instant qui lui succède, et montrer ainsi,
dans les modifications
qu'a reçues l'es
pèce humaine, en se renouvelant sans
cesse au milieu de l'immensité des siècles,
la marche
qu'elle a suivie, les pas qu'elle
a
faits vers la vérité ou le bonheur.
Ces
observations, sur ce que
l'homme a été,
sur ce qu'il est aujourd'hui , conduiront
ensuite
aux moyens d'assurer et d' accé
lérer les nouveaux progrès que sa nature
lui
permet d'espérer encore.
En affirmant que le progrès est infini,
Condorcet s'oppose
à tous les dogmes
religieux, qui reposent
sur la notion
de finitude humaine.
Selon lui, ce sont
la tyrannie et la superstition, les
religions et
le clergé qui ont toujours
retardé les progrès de l'esprit humain,
qui restent malgré
tout inéluctables
L'intolérance religieuse a subsisté, mais
comme une invention de la prudence hu
maine, comme un hommage aux préjugés
du peuple, ou une précaution contre son
effervescence.
Elle a perdu ses fureurs ;
les
bûchers, rarement allumés, ont été
remplacés par une oppression souvent
plus arbitraire, mais moins barbare ; et
dans ces derniers temps, on n'a plus per
sécuté que de loin en
l.oin, et, en quelque
sorte,
par habitude ou par complaisance.
Partout, et sur tous les points, la pratique
des gouvernements avait suivi, mais len
tement et
comme à regret, la marche de
l'opinion, et même celle de la philosophie.
Si l'homme connaît les lois de
l'évolution humaine,
il doit pouvoir
prévoir
«les événements de l'avenir »
et perfectionner ainsi l' « art social »
Nos espérances sur l'état à venir del' es
pèce humaine peuvent se réduire à ces
trois points importants: la destruction de
l'inégalité entre les nations ; les progrès
de l'égalité dans un même peuple ; enfin,
le
perfectionnement réel de l'homme.
Toutes les nations doivent-elles se rap
procher un
jour de l'état de civilisation où
sont parvenus les peuples les
plus éclai
rés, les plus libres, les plus affranchis de
préjugés, tels que les Français et les
Anglo-Américains
?
Condorcet se donnant la mort dans sa prison à
Bourg-Egalité (Bourg la-Reine ), le 24 mars 1794
NOTES DE L'ÉDITEUR Il flétrit la torture , réclame l'abolition de
l 'esclavage et l'égalité de traitement pour
les indigènes, il annonce la fin du colonia
lisme en préconisant des relations librement
consenties entre les peuples
d' outre-mer et
la métropole.
En bien d'autres domaines sociologie;
de la science de
l'homme.»
C'est en 1793 que Condorcet (1743-1794)
fit l'objet
d'un décret d'accusation ; traqué,
il réussit
à se cacher pendant huit mois mais
finit par être arrêté.
Il semble
qu'il se soit
empoisonné.
« Bien avant la Révolution et à la suite de
Voltaire, mais avec un plus grand courage,
il s'acharne
à faire réparer de flagrantes
erreurs judiciaires
et humaniser la justice.
-
suffrage des femmes, culture populaire,
assurances sociales -
il se montre un
novateur dont le programme, près de deux
siècles plus tard, ne sera pas toujours
complètement réalisé.
Il est le fondateur
ou tout au moins le précurseur de la
1 école de Gr eu ze, C hât eau d e Ver sailles/ Gira udo n 2 grav u re an o ny m e/ Edimédia 3 gravure de B erth ault d'après Fr agonard F ils/ Edim édi a
J.
Bouis sounouse, Condorcet, le philosophe
dans
la R évolution, Bachette, 1962.
« L'œuvre de Condorcet a vieilli sous bien
des rapports ; mais l
'auteur de l' Esquisse,
plus que tout autre, s'en serait félicité : c'est
le plus sérieux argument en faveur de 01 'idée
de
Progr ès.
» O.H.
Prior, introduction à
l'édition de 1933 de !'Esquisse d'un tableau
historique des progrès
de l'esprit humain,
Éditions Boivin.
CONDORCET 02.
»
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