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Fiche de lecture: L'ETHIQUE de SPINOZA

Publié le 23/11/2009

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Spinoza était un juif d'Amsterdam. Destiné à une brillante carrière, il préfère se consacrer à la philosophie. Pour gagner sa vie, il fabrique des lentilles. Ses thèses lui valent l'excommunication de la communauté juive. Il connaît donc la solitude et la misère. Cette situation l'entraîne à réfléchir également, de l'extérieur, sur ce qu'est une communauté, une société, notamment dans le Traité théologico-politique.

L'Éthique peut se comprendre comme la suite d'un traité inachevé. Le Traité de la réforme de ï entendement consiste en une recherche pour trouver le moyen assuré de mener une vie heureuse. La démarche permettait d'aboutir aux conditions premières de la connaissance, c'est-à-dire jusqu'à Dieu. L'Éthique reprend donc l'exposé, mais selon un ordre inversé.

L'Ethique, après avoir posé l'équivalence entre Dieu et la Nature, en déduit les conséquences quant à la connaissance et à la liberté humaine.

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« Un livre système : apprendre à penser comme pense Dieu L'Éthique de Spinoza est incontestablement l'un des grands livres de la philosophie dans la mesure où il parvient à approfondir et à achever l'élaboration d'une doctrine unique, sans équivalent, dans l'histoire de la philosophie : celle du système spinoziste. Spinoza a voulu construire un système « né du désir de justifier et de fonder un rationalisme sans réserve », écrit Ferdinand Alquié, qui ajoute : « Spinoza a professé un rationalisme absolu...

Je crois, pour ma part, que nulle philosophie ne peut parvenir à la vérité sans faire une part à l'inconnaissable et au mystère.

Spinoza a voulu bannir l'un et l'autre.

Il a donc prétendu nous amener à penser comme pense Dieu.

» Il est certain que l'oeuvre de Spinoza, encore écrite en latin, est une rupture profonde avec toutes les philosophies qui l'ont précédée.

On ne peut pas le rattacher à Descartes, sinon par le désir de fonder « géométriquement » sa démonstration.

L'Éthique s'intitule effectivement Éthique démontrée selon l'ordre géométrique et elle est écrite avec une rigueur systématique.

Elle est structurée avec des définitions, des axiomes, des postulats, des propositions et démonstrations, des scolies, des corollaires, des préfaces.

Les démonstrations et les concepts sont rigoureusement définis, ordonnés, enchaînés. Cette structuration formelle permet l'exposé d'un système philosophique exemplaire.

Certes, Spinoza n'est pas le seul à avoir cette ambition de rigueur en philosophie.

Kant la partagera avec lui.

Mais, en dehors du fait qu'il vient après, Kant n'est pas parvenu à une cohérence totale.

Il finit, en effet, par invoquer la croyance, ruinant sa propre doctrine de la chose en soi et du phénomène.

Beaucoup d'autres philosophes dont nous présenterons les « systèmes » tenteront l'expérience.

Aucun n'est parvenu à la rigueur de Spinoza.

Des contradictions, des obscurités, des zones de non-réflexion, des interdits surgissent souvent à la lecture des oeuvres de philosophie les plus structurées. Heidegger, qui a visé cet objectif de construire un système sans y être vraiment parvenu, avouera que le système de Spinoza est l'un des plus grands systèmes que l'histoire ait produits. Lire l'Ethique pour ce qu'elle dit Cette perfection formelle a souvent été mise en avant pour laisser dans l'ombre la signification vivante du système spinoziste. On finissait par ne lire dans le système que l'appel à la sérénité par l'intégration de la partie au Tout, et (sceptique devant ce stoïcisme) à reporter sur la structure de l'oeuvre l'inexplicable fascination admirative qu'on éprouve à la lecture lente de l'Éthique », explique Robert Misrahi, qui souligne que c'est une erreur d'admirer seulement la manière dont l'Éthique parle.

L'Éthique mérite d'être lue et commentée pour ce qu'elle dit.

Spinoza veut démontrer, c'est certain.

Mais en même temps, il veut transmettre une sagesse et dire quelque chose.

N'en faire qu'une structure, c'est en oublier le sens : « L'Éthique est une parole, ce système est une philosophie vivante qui concerne la vie et s'adresse à des individus vivants qui parlent, eux aussi, et qui écoutent.

» C'est ce qui fait son intérêt encore aujourd'hui.

C'est ce qui explique qu'on continue à éditer et à retraduire ce texte. Le paradoxe de Spinoza R.

Misrahi, qui a travaillé l'Éthique durant quarante ans (il en est le traducteur le plus récent), a raison d'insister sur le paradoxe de Spinoza : le système de l'Éthique est un système de l'existence, et cela au sens le plus fort et le plus moderne.

Le système de la nature une et infinie est construit pour situer la place de l'homme dans le monde. Spinoza veut montrer la dynamique de l'individu pour exister, connaître et agir.

L'Éthique est une éthique.

Il s'agit d'aider l'homme à comprendre et à orienter son existence individuelle définie par le Désir et la poursuite de la joie. C'est dans ce mouvement du désir que se trouve le salut proposé par Spinoza : accéder à la perfection humaine...

Le système de l'Éthique est une sagesse.

Spinoza nous propose de prendre conscience de notre servitude et de nous en délivrer dans la plus haute joie et dans la jouissance même de l'Être.

Ce salut n'est pas le résultat de la foi.

C'est un itinéraire patient, rigoureux et courageux, qui, pouvant être parcouru par tous, est susceptible de conduire tout homme de la négativité passive à la plénitude affirmative de la joie et de la conscience. Un homme en marge Avant d'entrer dans le résumé de l'oeuvre elle-même, il convient ici de présenter rapidement l'auteur de ce système unique.

Sa vie, en effet, est assez éclairante.

Il fut un homme libre, mais le contraire du philosophe solitaire, menant une existence tranquille et retirée, image que l'on a pu donner de lui.

Ce fut un penseur malade, victime d'une tentative d'assassinat, excommunié, combattu par la plupart de ses contemporains. Né à Amsterdam, dans une famille marrane réfugiée (les Marranes sont des Juifs d'Espagne et du Portugal convertis par contrainte au catholicisme et demeurés fidèles en secret à leur religion), il passa toute sa vie aux Pays -Bas.

Il. »

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