Histoire de la guerre du Péloponnèse
Publié le 07/04/2013
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Thucydide (v. 465 - v 395 av. J.-C.), issu d'une famille de la noblesse athénienne, a lui-même pris part à la guerre du Péloponnèse. Stratège en Thrace, il était à la tête de troupes athéniennes, lorsque, en 426, la ville d' Amphipolis fut conquise par les Spartiates. A la suite de cet événement, l'historien fut condamné à l'exil et vécut vingt ans loin d'Athènes. Il mit à profit cette période pour voyager et se consacrer à son oeuvre d'historien.

«
.------------ ----- EXTRAITS
Tête de gu errier grec
La peste à Athènes :
les symptômes de la maladie
En général, on était atteint sans indice
précurseur, subitement, en pleine santé.
On éprouvait de violentes chaleurs à la
tête ; les yeux étaient rouges et enflammés ;
à l'intérieur, le pha
rynx
et la langue
devenaient sangui
nolents, la respi
ration irrégulière,
l'haleine fétide.
A ces symptômes
succédaient l 'éter
nuement
et l'en
rouement ;
peu de
temps après la
douleur gagnait la
poitrine, s 'accom
pagnant d'une toux
violente ; quand le
mal s'attaquait
à
l'estomac, il y provoquait des troubles et y
déterminait, avec des souffrances aiguës,
toutes les sortes d'évacuation de bile
auxquelles les médecins ont donné des
noms.
Presque tous les malades étaient pris de
hoquets non suivis de vomissements, mais
accompagnés de convulsions ; chez les
uns ce hoquet cessait immédiatement,
chez d'autres il durait fort longtemps.
Au
toucher, la peau n'était pas très chaude ;
elle
n'était pas livide non plus, mais
rougeâtre avec une éruption de phlyctènes
et d'ulcères,· mais à l'intérieur le corps
était si brûlant
qu'il ne supportait pas le
contact des vêtements
et des tissus les plus
légers ; les malades demeuraient nus
et étaient tentés de se jeter dans l'eau
froide ; c'est ce qui arriva à beaucoup,
faute de surveillance ; en proie
à une soif
inextinguible, ils se précipitèrent dans les
puits.
Bataill e navale entre les Athéniens
e t les Syrac usai ns
Subitement, les Syracusains rembarquèrent
et revinrent
à la charge.
Les Athéniens en
plein désordre, la plupart
à jeun, embar
quèrent sans aucun ordre et eurent toutes les
peines du monde
à se mettre en ligne.
Pendant quelque temps, on se tint des deux
côtés
sur ses gardes sans s'aborder.
Finalement, les Athéniens jugeant que, s'ils
tardaient,
la fatigue aurait raison d'eux et
qu'il valait mieux
en venir aux mains le plus
tôt possible, foncèrent
sur l'ennemi à un
signal donné et engagèrent le combat.
Les
Syracusains reçurent
le choc et attaquèrent
proue contre proue, comme ils l'avaient
décidé.
Le choc des éperons fracassa
sur
une grande longueur l'avant des navires
athéniens, pendant qu'une grêle de trais
lancés du haut des ponts causaient des
pertes considérables aux Athéniens.
Ceux
ci eurent encore bien plus à souffrir des
Syracusains qui, montés
sur des barques
légères, contournaient les vaisseaux, se
faufilaient sous les rames, se glissaient
le long des flancs des navires,
d'où ils
accablaient de traits les matelots.
Traduction de
Jean Voilquin,
Garnier
Flammarion, 1966
Grec conduisant
un quadrige
NOTES DE L'ÉDITEUR unes sont dans la volonté des individus et
échappent en partie à la prévision ; mais
On ne peut manquer d'être fasciné par ce
travail, dont nous sommes totalement
tributaires pour cette période.
( ...
) Elle est
à
la fois la première œuvre vraiment
historique
et le témoignage d'une nouvelle
génération intellectuelle, marquée par
le
rationalisme.
Dans une langue difficile, elle
fait revivre avec une grande vivacité les
épisodes dramatiques, les discours prêtés
aux hommes politiques, en un enchaînement
rigoureux qui tient le lecteur en haleine.
»
M.-C.
Amouretti, F.
Ruzé, Le Monde grec
antique,
Classiques Hachette, 1978.
« Ce qui fait la valeur exceptionnelle de
l'histoire de Thucydide,
c'est qu'elle est
toute pénétrée
d'un esprit scientifique, alors
tout
à fait nouveau, et toujours rare.
Cet
esprit scientifique se manifeste à la fois
dans les habitudes générales
de la pensée de
Thucydide
et dans l'application particulière
qu'il en fait au métier d'historien.( ...
) Dans
les choses politiques comme dans la nature,
il croit à des causes intelligibles,
·purement
humaines, qu'il s'agit de découvrir.
Les
1 Roger· Yiollet 2.
3, 4 vases grecs I Edimédia
en partie seulement, car chaque individu
a son caractère, qui reste
le même dans
l'ensemble
et qui gouverne ses actes.
Thucydide étudie avec soin
la psychologie
des individus.
» Alfred et Maurice Croiset,
Manuel d'histoire de la littérature grecque,
Albert Fontemoing éditeur, 1900.
«Nous connaissons la guerre du
Péloponnèse que par l'histoire de
l' Athénien Thucydide qui y a participé.
THUCYDIDE 02.
»
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