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HORACE DE RACINE (fiche de lecture et critique)

Publié le 24/10/2011

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D'après une lettre (contestée) de Corneille à Rotrou, l'auteur du Cid avait eu, dès 1637, la pensée de faire une nouvelle tragédie : la querelle du Cid l'en détourna. Le 15 janvier 1639 Chapelain écrivait à Balzac: « Il (Corneille) ne fait plus rien, et Scudéry a du moins gagné cela, en le querellant, qu'ill'a rebuté du métier et lui a tari sa veine. Je l'ai, autant que j'ai pu, réchauffé et encouragé à se venger en faisant quelque nouveau Cid. «

Ce nouveau Cid fut Horace. Dans cette pièce, Corneille voulut répondre aux critiques faites au Cid ; on blâmait son imitation (" presque tout ce que cette pièce a de beautés est dérobé " avait dit Scudéry), le choix d'un sujet moderne, le dénouement heureux, la victoire de l'amour, la violation de la règle des trois unités : Corneille se proposa de donner une oeuvre irréproehable à des cinq points de vue; il soigna surtout, avec l'invention, les unités de temps et de lieu.  Il subit l'influence du moment: le choix du sujet s'explique par l'engouement d'alors pour Rome; de plus, Corneille montrait ici réalisées par des faits les maximes d'Etat qu'on retrouve dans Balzac et auxquelles Richelieu avait donné cours.

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« dans la maison de son père, par le roi seul, à peine entouré de quelques comparses.

2• Il conserve tous les autres dé­ tails du récit de Tite-Live.

3• Il modifie les mœurs sociales: le roi est l'objet d'un respect exagéré, presque servile : le vieil Horace s'agenouille devant lui (« Permettez qu'à ge­ noux ...

- Non, levez-vous, mon père »); Valère déclare que, par la volonté du ciel, les rois sont les seuls dépositaire~ de la justice et des lois ; le farouche vainqueur des Curiaces, après le meurtre de sa sœur, reconnaît que le prince peut disposer du sang de ses sujets comme de son bien, que l'inno­ cent devient coupable si le J>rince le juge tel, etc.

Corneille oublie trop qu'il s'agit de Tullus Hostilius, et il est loin de la peinture que tracera Montesquieu de la Rome primitive, « espèce de camp fortifié où les habitants mettaient à l'abri le butin, les bestiaux, et les fruits de la campagne ».

4• Il invente les personnages de Curiace, de Valère et de Julie; la trêve, l'annonce successive du choix des guerriers et la division du récit du combat (v.

p.

126).

5o Sa grande origina­ lité consiste dans la création du personnage de Sabine qui lui permet d'unir par les lieris du sang les Horaces et les Curia­ ces: la patrie seule apparaît dans Tite-Live; dans Corneille, on voit le foyer : Horace, comme Polyeucte, Iphigénie, Phèdre, est une tragedie domestique.

II.

ANALYSE.

t • Sujet.

Le sujet historique est la victoire de Rome sur Albe obtenue par le combat des Ho­ taces et des Curiaces, 670 avant Jésus-Christ, sous le roi Tullus Hostilius.

-Le sujet moral est le triomphe du pa­ triotisme sur l'amour paternel.

Pour nous, le héros princi­ pal est donc le vieil Horace et l'unité d'intérêt est observée.

A ce propos on s'est demandé si la pièce devait s'intituler Horace ou les Horaces.

Au XVII• et au XVIII• siècle on écrit indifféremment l'un ou l'autre (Chapelain et La Bruyère disent les Horaces), mais Corneille écrit toujours Horace, et c'est au jeune Horace seul qu'il donne ce nom, tandis que le vieil Horace est appelé par lui Horace le père (1).

2• Action.

1.

Actes.

Les cinq actes sont partagés en deux groupes (i-3, 4-5) : la structure des trois premiers (i) Le titre d'Horace (le jeune) donné par Corneille à sa tragédie ne contredit pas notre opinion sur le sujet moral : le titre.des pièces au xvu• siècle n'indique pas tou­ jours le perso!Hlago principal : ainsi le vrai titre du Cid serait plutôt le Cid et Chi­ mène (cf.

Rom4oetJulietle, de Shakespeare); Cinna serait mieu< intitulé Auguste; la Mort de Pompée, Cornélie; Rodogune, Cléopdtre; Britannicus, Néron.. »

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