Le personnage de MALDOROR de Lautréamont

MALDOROR. Personnage principal de l’œuvre maîtresse de Lautréamont, les Chants de Maldoror (1868-69). Maldoror (probablement la transposition de « mal d’aurore ») est à la fois le héros et le porte-parole de l’auteur. Il est en effet parfois difficile de discerner si c’est l’auteur ou son héros Maldoror qui est le personnage dominant de l’ouvrage. On apprend au début que Maldoror fut bon pendant ses premières années, qu’il vécut heureux. Il s’aperçut ensuite qu’il était né méchant, cacha son caractère pendant longtemps, mais, ne pouvant plus supporter une pareille vie, se jeta résolument dans la carrière du mal. Il fait alors un pacte avec la prostitution afin de semer le désordre dans les familles. En effet, au cours d’une soirée familiale où le père lit un livre, où le fils écrit, où la mère coud autour d’une lampe posée sur la table et où tous ont le dos tourné vers la porte d’entrée, Maldoror se présente à cette porte et contemple quelques instants le tableau qui s’offre à ses yeux. Après avoir tenté de se saisir du fils, il le menace, puis l’étrangle. Maldoror se rend ensuite dans une région du nord, pendant l’hiver, et entame une longue discussion avec un fossoyeur auquel il propose de prendre sa place, avant d’accepter de se coucher dans une tombe jusqu’à l’aurore. Puis Maldoror rencontre Dazet, condisciple et ami de l’auteur, avec qui il échange des propos violents qui manifestent de l’amitié, de l’amour et de la haine. Dazet reproche finalement à Maldoror d’être la cause de sa mort. Au cours d’un orage, Maldoror est frappé par la foudre. Il accuse le Tout-Puissant, d’une «adresse remarquable», d’avoir envoyé la foudre de manière à couper son visage en deux. Il a cependant la force de soulever un porte-plume