Les soixante—dix bonnes et mauvaises histoires de Petisis

« La composition en récits en­ châssés est bien attestée dans l'Égypte ancienne.

Le conte du papyrus Westcar, qui date du Moyen Emp ire, développe ainsi cinq récits dans le récit.

Le pharaon Khéops demande en effet à ses fils de le distrai­ re en lui racontant des histoi­ res merveilleuses du passé.

Ses fils se succèdent et rela­ tent un fait extraordinaire survenu dans les temps an­ ciens.

Seul le prince Hordjedef rapporte à son père les prodi­ ges d'un magicien vivant, le sage Djed i, que Khéops sou­ haitera immédiatement ren-contrer.

On retrouve ce type de composition à plusieurs re­ prises dans la littérature dé­ motique.

Le Mythe de /'œil du soleil relate comment Thot réussit à ramener en Égypte Tefnout, « l'œil de Rê», partie s'exiler en Nubie, en la sédui­ sant avec des fables anima­ lières moralisantes.

Dans un autre conte, Amasis, le fa- LES HISTOIRES DE FANTÔMES Georges Posener, ancien professeur au Collège de France, en était convaincu : les histoires de revenants étaient sûrement plus nombreuses qu'on ne serait tenté de le croire au premier abord dans la littérature narrative égyptienne .

li ne pouvait en être autrement étant donné la place des morts dans la vie quotidienne.

On connaît deux contes , ma/heureusement fragmentaires, qui mettent en scène des revenants .

L'un date du Moyen Empire , le Conte du roi et de l'esprit de Snéfrou fils de Khentika,et l'autre du Nouvel Empire, le Conte du revenant.

Plus tard, dans le conte démotique de Setne /, le prêtre de Ptah Khaemouaset aura aussi affaire à un couple de défunts possesseurs du Livre de Thot, qu'il recherche .

A ces trois exemples s'ajoute aujourd'hui le Conte de Petisis fils de Petatoum,qui confirme l'intuition de Posener.. »